En dix mois chez les Scott, j'ai énormément évolué mentalement et physiquement. Le petit gars des rues est désormais loin de moi, je devais avoir au moins pris une bonne trentaine de kilos. De muscles pour la plupart.
On me nourrissait comme un animal en cage qu'on veut engraisser, et je me faisais toujours autant vomir en retournant dans ma chambre.
Les vas et viens des mercenaires se faisaient réguliers ces derniers temps. On m'avait dit que je ne partirais pas d'ici aussitôt, mais que ça pouvait arriver à n'importe quel moment.
Je prenais avec énormément de plaisir l'indépendance qu'on me donnait, je sortais le plus longtemps possible le jour et le plus tard la nuit. On sortait souvent en boîte, et si on faisait trop de bruit en rentrant on se prenait une balle dans l'abdomen. Pas exceptionnel comme réprimande, mais assez habituel chez nous.
Mon corps commençait à guérir de ses lésions, mais l'alcool l'affaiblissait un peu plus à chaque fois. Il allait encore en payer les frais ce soir. Une boîte de nuit se trouvait à même pas cinq minutes à pied de la maison, on était sept à y aller ce soir.
— Il serait temps que tu commences à ramener des filles, me lança l'un d'eux.
— Je ne tiens pas à me faire tuer sur place, puis de toute façon les filles ne m'intéressent pas.
— Ramène des mecs, c'est pareil.
— Les gars ne m'intéressent pas plus que les filles, vous ne pouvez pas me laisser seul ?
— Ça fait des mois que tu nous dis la même chose, et si t'arrêtais de buter toutes les filles qui s'approchent de toi ça irait mieux.
— Je n'ai pas que ça à faire, je ne suis pas comme vous.
— En attendant, les filles sont capables de te faire des choses que tu ne peux même pas imaginer.
— Ferme la, j'ai assez à faire avec moi-même.
— Ah mais je ne te contredis pas sur ce sujet, vu le bruit que tu fais quand tu le fais.
— Ta gueule.
— Il n'a pas tort, le jour où je jouirais avec une fille comme tu le fais seul, je sais que j'aurais trouvé la bonne.
— Peut-être que finalement tu n'as pas autant besoin de quelqu'un que ça.
— Vous voyez quand vous voulez.T'as que ça à dire ? Ils sont clairement en train de te dire qu'ils entendent tout et tu te ranges de leur côté ? Je me fais simplement ce qu'ils n'ont jamais fait, et ce qu'ils n'auront jamais. C'est plutôt drôle d'ailleurs. Tais toi et retourne te toucher. Pas sur eux, mais je vais continuer avec plaisir.
☆
Ça devait faire trois heures qu'on était entrés, et des filles nous tournaient déjà autour comme des chiennes en chaleurs. Je commandais un nouveau verre auprès du barman qui parlait avec un homme à côté de moi.
— Whisky pur ?
— Mets moi un fond de vodka avec.
— Ça marche.J'étais déterminé à me défoncer, comme d'habitude quand je viens ici. Il me sert mon verre sur le comptoir, je le saisis et partis en direction d'une terrasse. En ce mois de février, l'air était frais. Mais pas assez pour nous empêcher de sortir dehors tellement la chaleur interne était insupportable.
Je tirais un joint de ma poche ainsi que mon briquet, et le grillait. Je m'appuyais contre la rambarde et tirais une latte que je recrachais en regardant la ville. Les lumières éclairaient chaque coin de rue, et chaque bâtiment qu'on pouvait observer d'ici.
Le mélange de l'alcool et du joint allait sans doute finir par me tuer, mais je m'en foutais. Je vais avoir 22 ans, et je ne me préoccupe absolument pas de ma santé. Je vis comme si la mort ne m'attendait pas au bout du fil qui m'a fait grandir. Je vis mon quotidien au jour le jour. Et cette phrase me fout autant la trouille qu'elle rend chaque action de ma vie excitante.
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𝗧𝗛𝗘 𝗕𝗢𝗬 𝗪𝗛𝗢 𝗛𝗜𝗗 𝗕𝗘𝗛𝗜𝗡𝗗 𝗧𝗛𝗘 𝗗𝗘𝗩𝗜𝗟
Romance𝘞𝘈𝘒𝘌 𝘜𝘗 ! 𝘞𝘈𝘒𝘌 𝘜𝘗 ! 𝘞𝘈𝘒𝘌 𝘜𝘗 ! Je ne voulais plus me réveiller, je voulais m'endormir indéfiniment. Le sommeil m'aidait à oublier, oublier ma vie, 𝘮𝘰𝘯 𝘦𝘹𝘪𝘴𝘵𝘦𝘯𝘤𝘦...