Chapitre 1

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         📍FATOU SAMIRA FAYE📍


Les échos de ma vie résonnent comme des murmures amers, les vestiges d'un amour éphémère qui s'est effondré comme un château de cartes. Mon cœur, autrefois vibrant de promesses douces, est désormais un champ de ruines où germent les ronces de la trahison. La douleur qui m'habite n'est pas un simple chagrin, mais une rage brûlante qui consume chaque parcelle de mon être.

Les hommes, ces architectes de déceptions, ont bâti les murs de ma détresse. Mon âme, jadis innocente, a été sacrifiée sur l'autel de la confiance piétinée. C'est dans les décombres de mon bonheur que j'ai trouvé la force de devenir une démolisseuse d'illusions, une artiste macabre dans le tableau de la vengeance.

Depuis que son ombre s'est dissipée de ma vie, je parcours un chemin jonché de cœurs brisés. Chaque homme qui croise ma route devient une marionnette entre mes mains, victime consentante d'une tragédie qu'il ne peut comprendre. Je les attire avec un sourire feint, une séduction calculée, et je les abandonne sans pitié, laissant derrière moi un cimetière d'illusions.

Je me délecte de leur douleur comme d'un élixir revigorant. Chaque larme versée devient une offrande à l'entité vengeresse qui s'est éveillée en moi. Ils m'ont volé ma foi en l'amour, alors je vole leur tranquillité d'esprit. Mes paroles sont des lames acérées qui tranchent les liens fragiles qu'ils osent tisser avec moi. L'amour est devenu une guerre, et je suis une générale sans pitié.

Pourtant, derrière cette façade de cruauté, se cache une jeune fille meurtrie, une âme en lambeaux qui s'accroche désespérément à la lueur faible de l'espoir. Les souvenirs de ses bras autour de moi persistent, hantent mes nuits comme des fantômes insatiables. Mais je refuse de plier sous le poids de la tristesse. À la place, je canalise ma douleur en un feu dévorant, consumant tout sur son passage.

Mon cœur, jadis offert avec une naïveté touchante, est maintenant protégé par des barrières impénétrables. Je refuse de consentir à la vulnérabilité, car l'amour m'a enseigné que la confiance est une monnaie de singe. Ainsi, je m'égare dans un désert émotionnel, où chaque oasis semble n'être qu'une illusion mirage.

D'ailleurs, appliquant mon rouge à lèvres d'un rouge écarlate, je contemple le reflet de la vengeance dans le miroir. Ma robe, choisie avec soin, glisse le long de mes courbes comme une armure, prête à conquérir et détruire. Je me prépare pour ma proie de ce soir, un homme de la cinquantaine, chef d'entreprise aux mains encore imprégnées des péchés de son succès.

Chaque coup de pinceau est une déclaration silencieuse de ma puissance retrouvée, une affirmation de ma supériorité sur ceux qui ont cherché à me réduire en cendres. Mes lèvres, peintes de manière provocante, murmurent des promesses éphémères, des mensonges doux à l'oreille de celui qui s'aventurera dans mon antre.

La robe s'accroche à moi comme une seconde peau, un vêtement de séduction conçu pour enflammer les passions et obscurcir les esprits. Elle n'est pas simplement un tissu, mais une arme que je déploie avec précision, une cape de pouvoir qui annonce l'arrivée imminente d'une tempête.

Le chauffeur ,spécialement envoyé pour me chercher, m'interrompt dans mes pensées, sa voix polie faisant irruption dans le silence momentané. "On y va, madame."

Je m'avance vers la voiture qui m'attend, laissant derrière moi l'éclat fugace de ma colère dans le regard du chauffeur. Je m'installe à l'arrière, laissant mes pensées  se dissimuler derrière la façade sophistiquée que j'ai créée.

Le moteur ronronne, la voiture glissant silencieusement à travers les rues illuminées de Dakar. Les lumières de la ville dansent sur la carrosserie noire, créant des reflets éphémères dans mes yeux pensifs.

ScandaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant