Chapitre 9

317 60 17
                                    

📍Fatou Samira Faye📍

Le rythme routinier du bureau semble s'écouler sans fin, entre les piles de paperasse à traiter et les tâches administratives à accomplir. Assise à mon bureau, je me plonge dans les dossiers, laissant mes pensées vagabonder au gré des formulaires et des documents à remplir. Chaque jour semble se fondre dans le suivant, dans une routine monotone et prévisible.

Alala sone na !

L'idée de passer du temps avec Fabi ce soir est la seule chose qui parvient à éclaircir un tant soit peu ma journée morose au bureau. J'avais besoin de lui parler, de partager mes préoccupations et mes doutes.

J'avais cette envie de partager mes pensées par rapport à Emin depuis un certain temps déjà, mais quelque chose me retenait. Peut-être la peur de me dévoiler, ou l'appréhension quant aux réactions des autres. Mais plus le temps passait, plus je réalisais que garder tout pour moi ne faisait qu'accentuer mes tourments. Alors, quand l'occasion de passer du temps avec Fabi s'est présentée, j'ai saisi cette opportunité avec empressement.

Je me suis dit que peut-être, dans ce climat de confiance que nous partageons, elle pourrait m'offrir des perspectives nouvelles sur les choses qui me tourmentent. Ses conseils sont toujours avisés, et sa manière d'écouter et de comprendre m'a souvent aidée à y voir plus clair dans mes propres pensées. C'est comme si elle avait cette capacité rare de démêler les nœuds de mon esprit et de les rendre plus clairs, plus faciles à appréhender.

Donc, en l'invitant ce soir, j'espère ouvrir cette boîte de pandore qui renferme mes préoccupations. Peut-être que ses mots seront comme des phares dans la nuit, m'indiquant la direction à suivre dans ce tumulte d'émotions et d'incertitudes. Et même si je ne trouve pas toutes les réponses ce soir, je sais que le simple fait de partager mes pensées avec elle allégera le poids qui pèse sur mes épaules.

Le bruit de la porte qui s'ouvre brusquement m'arrête dans mes pensées. Je lève les yeux pour voir Amélie qui entre, son expression indiquant une certaine urgence.

-Le maire a besoin de toi, Fatou, m'annonce-t-elle d'un ton pressé.

Son annonce me tire de ma rêverie, me ramenant brusquement à la réalité du bureau. Je me redresse sur ma chaise, un frisson d'appréhension me parcourant l'échine.

-Merci, Amélie. J'y vais tout de suite, réponds-je en me levant rapidement de ma chaise.

Je rassemble mes affaires avec précipitation, laissant mes pensées en suspens pour l'instant.

Je me dirige d'un pas déterminé vers le bureau du maire, les battements de mon cœur résonnant dans mes oreilles. Une fois devant sa porte, je prends une profonde inspiration pour calmer mes nerfs, puis je toque doucement. Attendre sa réponse me semble interminable, mais je me force à rester calme, prête à affronter ce qui m'attend de l'autre côté.

Je pénètre dans son bureau, accueillie par son regard perçant.

-Bonjour, lance-t-il d'une voix calme qui contraste avec l'intensité de son regard. Cette dualité m'agace au plus haut point, car malgré ma volonté de rester indifférente, je ne peux m'empêcher d'être attirée par son charisme troublant.

Je prie intérieurement pour trouver la force de résister, car la dernière chose dont j'ai besoin est de tomber amoureuse d'un homme, et qui plus est, mon patron. Je refuse même d'envisager cette possibilité, car cela ne ferait qu'ajouter une complication de plus à ma vie déjà bien compliquée. Entre les défis professionnels et les tourments personnels, je n'ai certainement pas besoin d'ajouter une relation amoureuse potentiellement désastreuse à mon quotidien. Je me répète inlassablement que je dois maintenir une distance professionnelle avec lui, quelle que soit la tentation qu'il représente. Même si son regard intense semble capable de percer les défenses que j'ai érigées, je dois rester ferme dans ma résolution de ne pas m'engager émotionnellement avec lui.

ScandaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant