Chapitre 13

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📍Fatou Samira Faye📍

Les jours se déroulent comme des rouages bien huilés d'une machine parfaitement orchestrée. Du matin au soir, je suis plongée dans mes dossiers, mes réunions, mes responsabilités. Chaque journée semble être une répétition de la précédente, une succession de gestes répétés à l'infini. Parfois, je me demande si cette routine monotone est vraiment ce à quoi je suis destinée, si c'est là le sens de ma vie.

Le désir de retourner en France m'effleure parfois l'esprit, comme une douce mélodie de nostalgie. Mes parents me manquent terriblement, malgré les difficultés que j'ai eues à être proche d'eux par le passé.

Peut-être que le temps et la distance ont adouci les aspérités de nos relations, ou peut-être que c'est simplement le désir de me sentir à nouveau chez moi, entourée de ceux qui m'ont vu grandir.

Retourner au Sénégal était censé être une bouffée d'air frais pour moi, un moyen de m'éloigner de tout et de me reconstruire. Je me rappelle encore avec nostalgie cette idée initiale, empreinte de promesses de renouveau et de redécouverte de soi. Mais au fil des jours, cette vision s'est estompée pour laisser place à un sentiment d'égarement. Malgré tous mes efforts, je me sens parfois encore plus perdue qu'avant. Les rues familières, les visages souriants, tout cela ne parvient pas à combler le vide que je ressens en moi. Je m'étais imaginé retrouver une certaine sérénité ici, mais au lieu de cela, je me sens en proie à une agitation intérieure, comme si quelque chose manquait toujours.

Ce sentiment de vide est comme un poids constant sur mes épaules, une sensation d'absence qui ne me quitte jamais vraiment. Parfois, je me surprends à mâcher mes mots lorsque j'essaie d'en parler, comme si les syllabes elles-mêmes refusaient de sortir complètement de ma bouche. C'est comme si même mon langage était incapable de véhiculer toute l'étendue de cette vacuité intérieure.

Je me sens comme un puzzle incomplet, avec des pièces manquantes que je ne parviens pas à trouver. Peut-être que ces pièces se trouvent quelque part au fond de moi, cachées sous des couches de souvenirs et d'émotions refoulées.

Parfois, je me demande si c'est là le lot de chaque être humain, de porter en soi une part de vide, une part d'obscurité qui contraste avec la lumière éclatante de nos vies extérieures.

-Pourquoi pleures tu? dit il la voix ferme.

Je m'efforce de garder mon calme, mais mes émotions semblent échapper à tout contrôle. Ses mots résonnent dans le silence, troublant l'atmosphère paisible de la pièce. Je sens le poids de ses yeux posés sur moi, scrutant chaque facette de mon visage comme s'il cherchait à percer le mystère derrière mes larmes. Mes joues, trahissant mon état émotionnel, sont marquées par des traces humides, révélant ma vulnérabilité malgré mes efforts pour les effacer d'un geste rapide et discret.

Je détourne le regard, tentant de dissimuler mon trouble, mais je sais que mes émotions ne peuvent pas être si facilement dissimulées.

- Ce n'est rien, Je ne pleure pas je réponds d'une voix faible, espérant que mes mots réussiront à masquer la vérité de ce que je ressens vraiment. Je ne veux pas paraître faible, surtout pas devant lui.

Ses pas résonnent dans la pièce, affirmés et déterminés. Je le sens s'approcher de moi, sa présence envahissant mon espace personnel. Puis, d'un geste ferme, il saisit le bas de ma chaise et me soulève légèrement. Surprise par son action, je me retrouve face à lui, mes yeux rencontrant les siens, brillants d'une intensité saisissante.

"Qu'est-ce que tu as ?", demande-t-il d'une voix douce mais ferme, me tenant par le menton pour que je le regarde droit dans les yeux. Son contact, bien que délicat, m'oblige à affronter sa proximité et l'expression sérieuse qui se dessine sur son visage. Je sens mon cœur s'emballer dans ma poitrine alors que je lutte pour contenir mes émotions.

ScandaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant