Chapitre 12 - Un sauveur venu des ténèbres

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Édimbourg, 17 octobre 1888

Aonghas


Qu'est-ce qu'il se passe, encore ? Alors que je suis en train de finir mon repas : un malheureux rongeur qui se promenait par-là, un hurlement parvient à mes oreilles. Je me redresse lentement, entendant des pas se diriger vers le deuxième niveau. C'est là j'ai élu domicile depuis l'inondation du quatrième et troisième niveau. Je replace mon bandage devant mes lèvres et m'avance vers le tunnel menant au premier niveau. Je m'arrête immédiatement lorsque j'aperçois trois hommes en train de déshabiller une jeune femme de force. Ils veulent la violer, c'est évident. Le plus ventripotent tente de passer une main sous sa robe. Ses doigts frôlent ses cuisses et la malheureuse essaie de pousser un hurlement, en vain. Le deuxième, sortant à peine de l'adolescence, la maintient au niveau de la gorge prêt à l'étrangler. J'entends le cœur de cette pauvre victime battre la chamade et des larmes semblent avoir coulées le long de ses joues. L'odeur de sel de ses pleurs m'enivre. Je n'attends plus : cette vision me devient insupportable ! Je fonce sur les agresseurs, les saisit au niveau du cou avant de les coincer contre un le mur, près de leur victime, qui vient tout juste de s'évanouir.

- Le... le non-mort... marmonne le troisième homme, prêt à s'enfuir.

- Tu pensais ne jamais me croiser un jour ? demandé-je en plantant mon regard dans le sien.

L'agresseur s'arrête net. Il tremble, et prie. Mais c'est trop tard pour lui. Après avoir tranché la gorge de ses deux comparses, je me charge de ce dernier. Je plante mes crocs dans sa jugulaire et me nourris de son fluide vital. Moi qui déteste lorsqu'il y a de l'alcool dans le sang... Je dois faire avec ! Une fois rassasié, je me tourne vers la malheureuse jeune femme et me penche au-dessus d'elle après avoir dissimulé de nouveau mes canines derrière mon bandage. Je pose ma main sur sa joue : elle est chaude, douce. Mon regard parcourt son visage, puis son corps. Je me surprends même en entremêlant mes doigts dans ses longs cheveux châtains. Ils sentent le miel. Cette fille est, pour moi, comme un petit bonbon. Mon pouce glisse sur la lèvre inférieure, tandis que je fixe son petit nez, constellé de taches de rousseur. Je glisse mes bras sous son corps, et la soulève. Je dois l'emmener loin d'ici. Je m'enfonce dans le tunnel menant au deuxième niveau, à l'écart de la surface. Les ténèbres nous engloutissent, tels Hadès et Perséphone. 

Rosa Atque Immortalis (AUTOEDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant