Chapitre 1 : Triste Provocation

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PDV : Clem

— Mademoiselle Arshibald, venez me voir avant de retrouver vos amis, je vous prie.

Je tourne le regard vers Madame LeBlanc, ma professeure de maths, qui me rend mon devoir avec un soupir. Le 19/20 sur la feuille semble presque une critique de ma part.

Giulia, ma meilleure amie, me fixe avec un sourire amusé.

— Psitt, elle te veut quoi encore, la vieille ? Moi, je n'ai jamais réussi à la draguer pour avoir de bonnes notes, mais je n'avais pas envisagé qu'elle préfère les blondes aux yeux bleus.

Je me tourne vers Gabriel, mon ami d'enfance, en ricanant.

— Gab, tu sais très bien que tu n'es pas à la hauteur face à moi.

— Je sais, ma belle, personne ne peut rivaliser avec la grande Clémentine Arshibald, première du nom, dit-il solennellement.

— Elle va sûrement me demander d'où viennent mes boucles d'oreilles, soupiré-je en levant les yeux au ciel.

— D'ailleurs, tu vas défiler pour ta mère cette année ? chuchote Raphaël en se tournant discrètement vers moi.

— Évidemment, sans moi il n'y a pas de défilé.

— Elle se débrouillait pourtant bien toute seule avant ta naissance. Ma mère m'a raconté qu'elle s'est fait repérer pour sa première robe à l'âge de 17 ans, ricane-t-il.

— Tu es déjà quasiment aussi connu qu'elle, Raph. N'oublie pas que tu es né avec une cuillère en argent dans la bouche toi aussi.

La sonnerie retentit et mes amis se lèvent, impatients de répondre à leur besoin de nicotine.

— Garde la tête haute, Clem, il ne manquerait plus que tu en colles une à la prof pour qu'un nouveau scandale éclate, me provoque Giulia en me lançant un clin d'œil avant de sortir de la classe avec les autres.

— Vous vouliez me voir ? demandai-je à Madame LeBlanc une fois seule avec elle.

— J'ai certaines inquiétudes vous concernant, commence-t-elle.

— Je sais, ce n'est pas la première fois que vous me le faites remarquer, madame, soupiré-je.

— Et je le répéterai encore tant que vous ne tiendrez pas compte de mon conseil, Mademoiselle. Vous êtes la plus brillante élève que j'aie connu durant ma carrière. Comme tous les Parisiens, je lis la presse people et je remarque que beaucoup de « responsabilités » vous empêchent de consacrer assez de temps à votre travail, ce qui me fait dire que vous n'êtes même pas au maximum de vos capacités. Je me trompe ?

— Vous avez raison. Je suis souvent occupée à cause du travail que font mes parents, mais vous savez que je consacre le temps nécessaire à mes études.

— Clémentine, j'aimerais que vous réalisiez que vous avez une moyenne de 18 dans le lycée le plus strict du pays. Beaucoup de jeunes gens n'y parviennent pas en passant des journées entières à travailler. Vous êtes brillante.

— Merci, madame.

— Quel est votre projet pour le futur ? Je sais qu'il vous reste encore un peu de temps pour réfléchir, mais les inscriptions pour les grandes écoles arrivent très vite et il faut être préparée.

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