Modern Aristocracy

Chapitre 2 : Mère et fille

PDV : Clem

— Maman, je suis là ! M'écriais-je en entrant dans son atelier. J'adore cet endroit, c'est comme si ici je pouvais retrouver ma mère pour de vrai. Depuis le plus jeune âge elle tente de m'enseigner son art. Lorsqu'elle partait en voyage d'affaire, je venais ici en cachette pour dessiner des robes. Ici elle n'est pas GiGi Arshibal, elle redevient seulement ma mère.

Je suis accueillie par Françoise, la couturière de ma mère, qui est comme une grande tante pour moi.

— Ma petite blondinette est arrivée ! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne t'ai pas vue. Tu as encore pris quelques centimètres, une vraie mannequin.

— Je suis contente de te voir aussi, petite mamie.

Elle me lance un regard faussement sévère.

— J'ai juste quelques cheveux blancs, tu abuses.

— Maman voulait que je vienne l'aider. Tu sais ce dont elle a besoin ?

— Oui, j'avais besoin de ton aide, chérie. Je ne t'attendais pas si tôt. Tu as séché les cours ?

Ma mère se trouve derrière moi, un tas de robes dans les mains. Si mon père a les cheveux noirs jais, mon frère et moi avons hérité de la teinte claire de ma mère. Nous sommes tous les deux blonds. Je suis le portrait craché de ma mère et j'en suis fière, à la nuance près qu'elle est toute petite.

— Ne t'en fais pas, maman, tu sais que je gère.

— Tu as raison, je te fais entièrement confiance. Et puis tu seras plus utile ici.

— Alors, en quoi puis-je t'aider ?

— Je veux que tu m'aides à associer les tenues du défilé. Je m'y prends super tard, mais je pensais que Gérard viendrait m'aider.

Nous arrivons devant les grands portants qui soutiennent toutes les tenues.

— Commençons. Avec le haut dos nu bleu en maille, je mettrais le pantalon de costume blanc à moitié short, celui-ci. Il est un peu transparent, et en dessous, je mettrais un string bleu de la même matière. Pour les chaussures, je choisirais... celles-ci.

— Oui, tu as raison, mais je rajouterais une ceinture, celle-ci. Et je pense que tu pourrais mettre plutôt des escarpins très hauts pour mettre en avant la coupe du pantalon et la jambe côté short. Les bleus, pour rappeler le haut.

— Parfait. Ok, viens m'aider pour le plus urgent, la robe que tu porteras pour le final. Gérard passera valider.

Elle me montre une magnifique robe bleu roi, exactement de la couleur de mes yeux. Elle est très courte pour laisser apparaître mes longues jambes, mais derrière, une longue traîne dorée, fine, attachée à un énorme nœud style papillon, donne un effet excentrique et sophistiqué.

— Maman, elle est juste incroyable !

— Je l'ai dessinée en pensant à toi. Je me suis demandé : « Qu'est-ce qui correspond à ma fille ? » Le bleu pour ses yeux, évidemment. Elle est courte parce que tu es jeune et fêtarde, mais en même temps, le nœud papillon rappelle que tu seras une grande femme d'affaires. La traîne, eh bien, c'est ma petite touche perso.