Chapitre 15 : un dîner presque parfait

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PDV clem:

Assis autour de la table, les discussions vont bon train. Je me trouve entre mon frère et Pierre, et bien sûr, Valentin s'est installé face à moi. Ce dîner ne me dit rien qui vaille. Heureusement, Alexis reste Alexis. Mon jumeau n'a pas attendu une seconde pour remplir son assiette de cochonneries et se gaver bruyamment, mimant les bruits de bouche dans mon oreille. Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, le remerciant intérieurement pour la détente qu'il m'apporte.

— Oh pardon, tu voulais une boulette de viande ? me demande-t-il la bouche pleine en me voyant le fixer.

Je soupçonne qu'il essaie de distraire mes parents qui analysent le moindre de mes mouvements.

— Alors, Pierre, ton père me disait que tu avais officiellement arrêté ta carrière de footballeur cette année. Je trouve ça dommage, dit le père de Raph, entraîneur de l'équipe de France.

Pierre, gêné, pose une main sur ma cuisse pour trouver la mienne, que j'enlace. Je la serre en retour pour l'encourager.

— Oui, ça n'a pas été une décision simple, Eric, mais j'ai préféré privilégier mes études de droit pour préparer mon avenir.

— Putain mec, c'est vrai que t'étais l'espoir français des années 2000 quand t'as fini le lycée.

Pierre ricane et passe son bras autour de mes épaules pour se rapprocher de Gab. Le regard noir de Val commence à rougir mes joues, mais je ne peux pas me permettre de réagir.

— J'ai entendu dire que vous aviez pas
mal de talents tous les trois aussi, sourit mon « copain » modeste.

— J'espère bien, ouais. Perso, si j'ai l'occasion de passer en pro au basket l'année prochaine, j'hésite pas une seconde, ricane Gab.

La conversation barbante sur le sport continue, allant jusqu'à parler du match d'hier soir, et je baisse les yeux vers mon assiette, soulagée. Cependant, la pression du regard de Val pèse sur mes épaules, et je lui envoie un léger coup de pied sous la table. Il me le rend, et ébahie, je lève les yeux vers lui pour trouver son regard vainqueur. Évidemment, il attendait que je lui accorde mon attention, et bien, il va l'avoir. Je plante la pointe de mon talon dans son pied, et il laisse échapper un « aïe » un peu trop bruyant. Mon regard évite soigneusement celui de ma meilleure amie, qui lève un sourcil interrogateur. Tout sourire, je regarde Vega s'excuser auprès de l'assemblée en disant s'être coupé avec son couteau. Ce dernier tombe quand tout le monde reprend sa conversation, et en le ramassant, Val attrape ma cheville et dépose délicatement mon pied entre ses genoux. J'écarquille les yeux, essayant de faire bonne figure alors que ses caresses me font perdre la tête. Je dois sûrement être rouge comme une tomate. Mon regard croise celui de ma marraine, qui semble avoir compris qu'il se tramait quelque chose entre son fils et moi.

— Vous faites vraiment un charmant couple, déclare-t-elle d'une voix forte.

Elle se penche vers Pierre et moi avec un sourire étrange.

— Tu ne trouves pas, fiston ?

Si Val lui offre un charmant sourire en hochant la tête, ses doigts qui s'enfoncent dans mes mollets témoignent de son agacement.

— Je n'aurais pas rêvé mieux que Pierre pour toi, ma fille, renchérit mon père qui saisit l'opportunité. Tu as bien éduqué ton fils, Andréa.

Gênant. Je savais que ce moment arriverait, mais mon père n'a pas choisi la subtilité ce soir. Pierre sourit et hoche la tête en reconnaissance avant de m'embrasser délicatement la tempe. Un pincement à la cheville me fait grimacer, et je fusille le brun face à moi du regard. J'enlace mes doigts à ceux de Pierre, toujours sur mon épaule, pour le narguer en retour, et ses caresses reprennent de plus belle.

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