Chapitre 16 : L'art du jeu

750 25 0
                                    

PDV CLEM :

1 semaine. 1 foutue semaine depuis ce dîner désastreux. Une semaine sans voir mon père ni croiser Val. Entre les révisions pour le bac blanc et les derniers maillots de bain que je dois finir pour ma mère, je ne sais plus où donner de la tête. Les journées s'étirent, les nuits raccourcissent, et mes doigts sont en feu après m'être encore piquée avec cette foutue machine à coudre.
Je suis dans l'atelier, entourée de tissus éclatants, d'échantillons, de croquis dispersés partout. J'adore la mode, et j'adore bosser avec ma mère, mais là, je suis au bout du rouleau. J'ai juste envie de souffler, ne serait-ce que quelques heures.
C'est alors que la porte de l'atelier s'ouvre en grand. Mon frère fait irruption, suivi de près par Gab. Je les regarde, mi-exaspérée, mi-amusée de voir leurs visages souriants.

— Clem, tu viens à notre match ce soir, hein ? demande Alexis.
J'ai dû en louper qu'un seul depuis qu'on est gamins, et encore, c'était à cause d'une grippe sévère. Même là, il avait demandé à Raph de me faire un FaceTime tout le long.

Je jette un coup d'œil à la montagne de devoirs sur mon bureau et au kimono de plage à moitié terminé devant moi.

— J'crois pas. J'ai trop de taf. Le bac blanc approche et ces maillots doivent être finis avant dimanche.

Gab s'avance vers moi, ses yeux papillonnant dans une supplication exagérée, son sourire irrésistible.

— Allez, Clem, viens nous voir jouer. On a besoin de toi. Et puis... tu pourrais te coiffer un peu, t'as un nid d'oiseau sur la tête, se moque-t-il en pointant du doigt mon chignon.

Je secoue la tête, essayant de rester ferme.

— Désolée, vraiment, mais je ne peux pas, Gabi. Si je finis pas à temps, maman va me tuer.

Alex s'approche, l'air déterminé.

— Ne me dis pas que tu vas te défiler.

— Alex...

— Non, je comprends, tu dois bosser. Mais si tu finis à temps, tu viens.

Il attrape mon manuel de philo et se tourne vers Gab.

— Gab, ça te dit qu'on révise un peu ? Le bac blanc est la semaine pro, et je parie que t'as même pas commencé.

— Wow, mec, comment t'as su que mon rêve de gosse, c'était de bosser un aprèm au lieu de jouer aux jeux vidéo ? ironise Gab. On s'y met ?

— Les gars... vous n'êtes pas obligés de toujours vous en faire pour moi...

— Mais je m'en fous complètement de toi, rigole Gab. Par contre, t'es notre porte-bonheur. Si t'es pas là, on est foutus, même le coach serait d'accord.

Alex hoche la tête avec ferveur.

— T'as vraiment de la chance d'avoir un frère aussi sympa et beau et intelligent que moi, soeurette.

— Et puis, on va rendre cette journée amusante. On parie ? Si je finis ta dissert d'histoire avant le match, tu portes mon maillot. Sinon, je poste une photo de moi dans un de tes bikinis sur Insta, propose Gab.

— Mec, elle portera jamais ton maillot, tu sais ce que ça veut dire, grogne Alexis.

— Va falloir t'y faire, Archibald, Clem et moi, on est des âmes sœurs. Tout le monde le sait, plaisante Gab.

— Ok, deal, ricanais-je, en voyant la tête décomposée de mon frère.

Gab a toujours adoré le titiller, surtout quand ça me concerne. L'instinct de jumeau surprotecteur d'Alexis ressort toujours.
Mon frère tire une chaise et s'installe à côté de moi avec son manuel de philo. Gabriel, lui, est déjà concentré sur ma dissert d'histoire, les yeux rivés sur l'écran de mon ordi.

Modern AristocracyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant