AQUATIQUE

Chapitre 10

J'étais dans mon lit, à me retourner, encore et encore.

La phrase que Neteyam m'avait dite résonnait en moi.

"T'y accompagner oui. En tant qu'amis non."

Je me souviens que cette phrase avait fait tambouriner mon coeur à une vitesse à laquelle je n'aurais jamais pensé qu'il puisse aller.

Mais je me souviens aussi de ce qui c'est passé après.

Il était parti.

Non mais qui part après avoir dit un truc pareil ?

Il était parti, me laissant seul, dans l'incompréhension la plus totale.

Avait - il dit ça pour rire ? Ou était - il sérieux ?

Je ne savais pas.

Je ne pouvais pas croire qu'il dise une chose pareil pour rire. Ça ne lui ressemblait pas.

Et le sourire qu'il arborait m'indiquait, lui aussi, qu'à ces yeux cette parole n'était pas une blague.

Mais si nous n'y allions pas en tant qu'amis, en tant que quoi pourrions nous y aller ?

Par la fenêtre je vus le soleil se lever.

Super. Je n'ai pas dormi de la nuit.

Ne pouvant plus rester en place je décida de me lever, et me dirigea vers la salle de bain.

L'image que me renvoyait l'eau n'était pas pour me plaire.

On dirait, comment il appelle ça Lo'ak ? Ah oui. Un zombie. On dirait un zombie.

Je me décida à laisser mes cheveux tels quels, plus par flemme que par envie de les avoir lâches, m'habilla de mon pagne habituel, et d'un haut beige à coquillages.

Une fois sortie, n'en pouvant plus, je m'en alla de la hutte, direction la plage.

Arrivée là - bas, et ne voyant personne, je m'allongea dans le sable et me perdis dans mes pensées.

Pdv de Neteyam :

Je me réveillais déjà, le soleil venant à peine de se lever.

Ma première pensée fût pour elle.

Comment va - t - elle ? Est ce qu'elle pense à moi elle aussi ?

Meloyne.

Je n'avais toujours pas mis de réel mot sur ce que je ressentais pour elle. Ce n'était pas de l'amitié, ça j'en étais sûr.

Mon père ou ma mère devait certainement savoir, mais je ne voulais pas en parler avec eux.

Parler d'une fille avec ses parents. Très peu pour moi merci.

J'avoue ne pas me comprendre en ce moment. Normalement je fais passer, comme je l'ai toujours fais, mon devoir de frère ainé, de soldat parfait, avant toute chose, et toute personne.

Mais quand il s'agit d'elle, je n'y arrive pas, j'ai beau essayer de toute mes forces. Ça ne marche pas.

Je la fait passer avec tout. Elle est la première chose à laquelle je pense, la première que je veux voir, entendre, la première avec qui je veux parler. Elle est la première tout.

C'est même la première fois que ça m'arrive.

Tout à coup j'entendis du bruit, m'indiquant que mes parents étaient levés.

Parfait. J'ai à leur parler. Et sans mes soeurs et mon frère, se sera encore mieux.

Je me leva, m'habilla d'un peu plus que mon pyjama, et sortis les rejoindre dans la pièce centrale.