Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 08

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𝑅𝐻𝑚𝑖

L'eau glacée dansait sur sa peau. La peur grandissait lentement dans ses pensées tandis que son ventre se tordait de douleur. L'eau salée pénétrait avec force ses narines et sa gorge.

C'était un supplice.

Elle essayait de s'enfuir, mais comment le faire ? Comment se débarrasser de ces chaînes ? Comment briser ces fers qui serraient ses chevilles frêles, lui arrachant un cri de douleur à chaque mouvement ? Elle n'en avait aucune idée.

Ses appels à l'aide, le rire mesquin de son assaillant, son regard méprisant et plein de haine à son égard, ses cris étouffés par l'eau salée, c'était un supplice. Tout était un supplice.

Le froid de la mer, la douleur lacérante dans ses voies respiratoires, la grande quantité d'eau inhalée la ralentissent. L'épuisement se fait ressentir. Elle n'a plus la force de crier. Ses poumons sont brûlants.

Ses yeux, rougis par l'eau se referme petit à petit. Elle coule. La lumière du soleil disparaît progressivement et l'image de son "assassin" se brouille définitivement. Désormais inconsciente, ses yeux se referment complètement. En moins de temps, son corps disparaît dans la grande étendue d'eau gelée.

♪♪♪

Les recherches se firent rapidement.
Une ambulance, une police aérienne et une police maritime, les pompiers et trois gardes forestiers d'Ardil s'étaient déplacés.

Grâce à l'avancée conséquente de la technologie il n'eût pas de grande difficulté. Une sonde placée dans l'eau permis de retrouver le corps de la jeune fille, heureusement à seulement deux mètres de profondeur.

Un sentiment d'horreur avait traversé les esprits lorsqu'on avait découvert deux crocodiles adultes aux côtés de celle-ci. Ces derniers semblaient immobiles, à admirer, voir protéger le corps de cette dernière.

Animaux sournois, ils attendaient plus de temps afin de pouvoir attaquer. Si, elle ne fut pas aussi rapidement retrouvée elle se serait faite dévorer par ces animaux féroces.

Après les avoir éloignés, deux pompiers plongeaient afin de la remonter. Une fois à la surface, ils procédaient immédiatement à la réanimation.

Le prince Elohim, impuissant, regardait la scène avec une pensée ferme en tête : « Plus jamais, il ne la laisserait sans surveillance. »

Il était décidé. Après la quatrième élimination il lui imposerait un régime différent de celui des autres candidates. Elle était bien trop sujette à des accidents, il renforcerait sa sécurité, limiterait même ses déplacements.

Il hésitait encore sur ses sentiments envers elle mais il était inconcevable qu'il lui arrive quelque chose. Elle était bien trop précieuse à ses yeux... et à son cœur.

Un soupire de soulagement s'échappa de sa bouche lorsqu'elle inspira et toussota en recrachant l'eau inhalée.

— Loué soit le ciel vous allez bien ! S'enquit la reine en se précipitant à ses côtés.

Oui, la famille royale entière était inquiète. Le roi qui était en réunion avec son conseil s'était aussitôt absenté à l'apprise de la nouvelle, s'attirant ainsi le mécontentement de ses conseillers.

— Cette jeune fille compte bien trop aux yeux de sa majesté, il boycotte même les conseils afin de se rendre à son chevet, s'indignait le général Léonid.

— Si ce n'est que ça grand-frère ! J'ai entendu dire qu'il prenait conseil auprès d'elle afin d'éviter les tensions dans la capitale, rapporta Charlotte.

Le cœur du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant