Jade Shard [KatsuDeku]

Chapitre 21

« - Dis-le encore.

- Vraiment ?

- S'il te plaît... »

La nuit est tombée, rendant l'atmosphère bien plus fraîche autour d'eux. Mais ils n'ont pas bougé de là où ils sont, malgré leurs estomacs qui ont pourtant tenté de les déloger de leur recoin si confortable. Katsuki s'est contenté de leur dégoter une portion de viande séchée, ainsi qu'une bouteille pour l'occasion.
Et ils sont restés ici, à se bercer mutuellement tout en savourant la douceur de ces draps, en s'imaginant ne plus rien avoir à faire avec l'extérieur. Se complaisant dans l'ivresse de l'alcool ainsi que de ces sensations nouvelles et si réconfortantes. Parce qu'ils ont besoin d'un petit instant de répit, avant de revenir à la force de leur réalité.

Leurs départs respectifs sont imminents. Celui de l'équipage de Dynamight doit avoir lieu à l'aube, soit dans quelques heures. Et les amants existent dans l'ombre de cette fatalité évidente, qui menace de les séparer à nouveau.
Ils en font cependant abstraction pour l'instant, préférant s'adorer silencieusement ou presque, au gré de baisers interminables ainsi que d'étreintes d'une douceur déconcertante. À tel point qu'Izuku s'est endormi au creux des bras de Katchan, trop épuisé par cette période d'une atrocité sans pareil, et écrasé par le poids de leurs retrouvailles.

Katsuki s'est plu à le regarder sombrer paisiblement, bien que le jeune homme luttait contre ses paupières tombantes, essayant farouchement de repousser les assauts de ce fantôme du sommeil qui tentait de mettre le grappin sur lui. Le blond l'a encouragé malgré tout, se contentant d'effectuer un léger mouvement de balancier afin de l'amener dans les méandres du repos. Après cela, il l'a veillé patiemment, l'enfermant dans un cocon de tendresse incessant.

« - Je t'aime. » Finis par céder Deku.

Et désormais, depuis une dizaine de minutes environ, Katsuki s'applique à lui faire répéter cette simple confidence qui marque pourtant quelque chose de terriblement fort. Ses joues rosissent à vue d'œil, unique raison pour laquelle Izuku se prête à cet exercice qui ne semble pas connaître de finalité. Parce qu'il chérit de voir son Katchan réagir de cette manière, et que cette perspective paraît réussir à atténuer ses angoisses qui tentent de s'imposer en fond. Comme une bande-son désagréable, ne collant pas réellement aux scènes qui défilent.

« - Encore, minaude le jeune homme, en embrassant sa pommette.

- Je t'aime, lâche Izuku en souriant.

- J'arrive pas à y croire. »

L'expression de bonheur du pirate balaye presque tout le reste. Katsuki irradie tellement, peinant à dissimuler sa joie et son emballement notables. Son regard est pourvu de minuscules étoiles, qui ressemblent à des éclats provenus des cieux, uniquement pour habiller ses iris.

« - Pourtant c'est réel, répond Deku. Je suis amoureux de toi, Katchan.

- Merde... Je suis fou de toi... »

Le forban n'y tient plus, et fond sur les lèvres délicates de son amant, qui l'accueille avec un léger rire. L'empressement de Dynamight est perceptible, tout comme cette affection grandissante allant de pair avec cette passion débordante. Quelques crépitements se manifestent dans leur sternum, tandis qu'ils s'embrassent à s'en couper le souffle, appréciant de pouvoir faire ceci de leur propre chef. Le simple fait d'avoir choisi de se retrouver ici, et de le faire sans aucune arrière-pensée, rend les choses considérablement différentes. Plus d'enjeux se dessinant dans leurs existences respectives. Ni une volonté de faire ployer l'autre à une force certaine.

Il ne réside que ce désir viscéralement ancré de crier à la volée la naissance d'un amour, encore bien fragile, mais pourtant terriblement intense. Une perspective réjouissante et plaisante, semblable à une oasis tout droit venue du paradis, afin de les préserver d'une vie ponctuée d'angoisses, de tristesse ainsi que d'épreuves insupportables. Peut-être le temps du repos est-il enfin annoncé ? Ils l'espèrent de tout leur cœur.
Alors ils s'abandonnent à ces marques d'affection, succombant à ces baisers qui n'en finissent plus, se transformant en de profonds soupirs accompagnés de gémissements gutturaux.