18- Sentiment avoué

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PDV Eden

Elle est tellement drôle cette fille, elle a ce côté gamin, elle réagit tout le long des films, elle montre une toute autre face. L'Arya timide, insolente, têtue comme une mule, s'efface pour laisser place à une Arya qui rit et qui gronde les acteurs comme s'ils pouvaient l'entendre. Elle est trop marrante. Elle a cette manie de ramener ses cheveux derrière son oreille quand elle est nerveuse alors qu'ils sont attachés, ou de jouer avec ses doigts.

Je vois qu'elle somnole. Je m'avance près d'elle et elle hésite, puis elle pose sa tête sur mon épaule. Je sens une multitude de papillons s'envoler dans mon ventre, une sensation que je n'ai jamais ressentie avant. J'aimerais que ça dure pour l'éternité. J'aimerais la sentir près de moi pour toujours. Je pose ma tête sur la sienne et je m'endors aussi.

PDV Arya

J'entends le bruit de la porte qui s'ouvre. J'ouvre les yeux, je me suis endormie en regardant le film. Je sens ma tête contre quelque chose de dur.

Le torse d'Eden. Je relève la tête. Lui aussi s'est endormi, la tête contre le bord du canapé, son bras entourant ma taille.

— Arya, je suis rent...

Merde

Je pousse brusquement le bras d'Eden, ce qui le réveille en sursaut. Je me lève du canapé.

— Salut m'man.

— Bonsoir Madame Mathieu, dit Eden avec une voix endormie et séduisante.
Le regard de ma mère passe de moi à Eden et d'Eden à moi.

— Je vois que tu as de la compagnie, dit-elle en me fixant. Je ne peux pas m'empêcher de rougir.

— Euh... c'est... c'est... c'est un copain du lycée. Il m'a déposée, on a regardé un film et on s'est endormis devant la télé.

— Salut madame, dit Eden encore une fois.

— Bonsoir, jeune homme. Tu es?

— Eden, dit-il en souriant (son fameux sourire qui me fait fondre).

Le visage de ma mère s'illumine.

— Oh, le fameux Eden! Arya m'a beaucoup parlé de toi.

— Je t'ai parlé de lui qu'une seule fois, maman, dis-je agacée.

— Elle m'a dit que du bien de toi. En parlant de ça, ce devoir, vous l'avez terminé?

— Oui, maman, nous l'avons terminé, je fixe Eden en insistant sur le "nous". Je crois qu'il est temps que tu rentres, Eden. Allons-y.

Il sourit.

— Ravi de vous rencontrer, Madame.

— Moi aussi, Eden. Reviens nous voir très bientôt.

— Alors, à très bientôt, dit-il pendant que je le traîne par le bras pour sortir. Je n'ai jamais été aussi gênée de toute ma vie. Ce garçon prétentieux et narcissique va penser que je parle souvent de lui à ma mère.

Quand on arrive dehors, il aborde son sourire en coin.

— Alors, comme ça, madame parle de moi à sa mère?

— Euh, ce n'est pas ce que tu crois, dis-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

— Qu'est-ce que je crois? Et je croyais que tu me détestais?

— C'est le cas. Son visage s'assombrit à mon propos. Je crois voir de la tristesse dans ses yeux pendant une seconde avant qu'il ne prenne une expression neutre.

— Bah, si tu le dis... moi je m'en vais. Au revoir, Arya.

Il s'en va, mais avant d'atteindre la voiture, il se retourne. J'étais toujours sur le palier de la porte. Il avance vers moi, il s'approche, il est près de moi, très près, trop près même. Je suis figée, je sens son souffle sur mon visage. Il baisse la tête pour ancrer nos regards. Je me perds dans ses yeux verts. Son nez frôle le mien, le battement de nos cœurs se mêle. Je sens mon visage rougir jusqu'à la racine de mes cheveux.

— Dis-moi que tu ne ressens rien pour moi, Arya, dis-moi que tu ne partages pas mes sentiments et je te laisserai tranquille, dit-il la respiration saccadée. Dis-le-moi, Arya, et je te promets que je ne t'embêterai plus... mais tu me rends fou et j'ai du mal à me contrôler quand je suis avec toi... nos lèvres se frôlent. Je ne peux pas, Arya, je ne peux pas rester loin de toi. J'ai essayé, mais je ne peux pas. Tu m'attires comme un aimant. Alors, dis-le-moi, s'il te plaît, dis-moi si tu ne ressens pas la même chose.

Mon cœur bat à une vitesse folle.

- Embrasse-moi, Eden, c'est tout ce que je trouve à dire, je passe mes bras autour de son cou. Il ne se fait pas prier. II passe un bras autour de ma taille, l'autre caresse ma joue, puis il presse ses lèvres sur les miennes. Je sens une explosion dans le bas de mon ventre, mon cœur bat de plus en plus vite, je crois que je vais faire une tachycardie. Pourtant, je me sens tellement bien dans ses bras. Son odeur m'enivre. Le monde s'arrête de tourner et il n'y a que lui et moi qui comptons. Je veux que cette sensation dure pour toujours. Nos lèvres se meuvent en parfaite synchronisation jusqu'à ce qu'il demande l'accès avec sa langue. J'entrouvre ma bouche en guise de permission. Nos langues se mêlent et dansent. On se détache à bout de souffle, puis nos fronts se collent.

— Je te demande pardon, ne me fuis plus, Arya, s'il te plaît, ne m'ignore plus jamais. Si tu savais comme j'ai besoin de toi... dit-il d'une voix suppliante.

Je ne sais pas quoi lui dire, et n'oublie pas qu'il a une petite amie, me souffle ma conscience. Je le lâche à cette idée.

— Au revoir, Eden, dis-je.

— Au revoir, Arya... Il me lâche et s'en va vers sa voiture cette fois pour de bon. Je reste devant la porte à attendre qu'il démarre et qu'il parte, puis je rentre. Je ferme la porte et reste quelques secondes collée à celle-ci. Quand je me tourne, je vois ma mère qui me regarde avec un point d'interrogation collé sur son visage.

— Euh... je suis fatiguée, je vais aller me coucher. Oh, et il y a de la pizza au frigo. Bonne nuit, maman. Je monte les marches quatre à quatre.

— Jeune fille...

— Je t'aime aussi, maman, je crie.
Je rentre dans ma chambre, ferme la porte et m'écrase sur le lit.

Qu'est-ce qui vient de se passer? Est-ce qu'Eden Scott vient de m'avouer qu'il a des sentiments pour moi? Oh my gosh, et je viens de lui demander de m'embrasser. C'était juste... magique. Et Jenny? Et s'il jouait avec moi? Non, il semblait si sincère, comme la première fois, me rappelle ma conscience. Ne pense pas à ça, Arya, ne pense pas à ça.

— Arya? Ma mère toque à la porte et n'attend même pas que je réponde pour entrer.

Je sais ce qu'elle va dire alors je ne réponds pas.

— Je sais que tu m'entends. Je te demande une seule chose, ma chérie, fais attention à toi. N'oublie pas qu'on est nouvelles ici.

Elle referme la porte derrière elle et j'entends ses pas descendre les escaliers.

Je me lève du lit, prends ma douche, mets mon pyjama puis je me couche.
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Ce lien qui nous unit [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant