16- EDEN

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PDV Eden

Pourquoi est-ce aussi difficile avec elle ? J'essaie d'être sympa, mais il faut toujours que ce putain de souvenir refasse surface. Il y a toujours quelqu'un pour me rappeler que je ne dois pas m'attacher à quelqu'un d'autre. Mais depuis que je l'ai connue, j'ai de plus en plus besoin d'être près d'elle et j'ai du mal à contenir mon loup quand je suis près d'elle. À chaque fois qu'elle s'approche de quelqu'un d'autre, je ressens de la jalousie. J'ai de plus en plus envie de la marquer et de la faire mienne à jamais.

Mais c'est une humaine, putain, et elle est insolente. Elle est la première à essayer de me tenir tête et à oser me traiter de connard. Je sais que j'ai agi comme tel, mais elle n'a pas le droit.

Dire que j'ai utilisé ce qu'elle m'a dit à propos de son père pour la blesser, c'était vraiment con de ma part. Depuis notre dispute, elle m'ignore totalement. Elle a travaillé seule sur tout le sujet. Nous avons eu de la chance que ce n'était pas un devoir à présenter, sinon je ne sais même pas comment on aurait fait pour le présenter tous les deux.

Mes parents sont revenus de leur voyage, et je passe beaucoup plus de temps sous ma forme lupine pour ne pas les croiser à la maison.

— On va passer à table, mon chéri, me dit ma mère, me sortant de ma torpeur.

— J'arrive... je me lève de mon lit puis je me dirige vers la salle à manger. Je prends ma place habituelle et remarque que mon père n'est pas là. Il n'y a qu'elle et moi.

— Où est papa ? je me sers et commence à manger.

— Il a dit qu'on pouvait dîner sans lui. Il reste tard à son bureau, il a quelque chose à régler.

— D'accord.

On mange en silence pendant quelques minutes, puis elle brise le silence.

— Qu'est-ce qui ne va pas, mon louveteau ?

— Maman, je t'ai dit d'arrêter de m'appeler comme ça, je ne suis plus un louveteau.

— Mais tu es toujours mon louveteau. Alors dis-moi, qu'est-ce qui ne va pas ?

— Ça va, maman, tout va comme sur des roulettes (notez le sarcasme). Je continue mon repas, je sens que son regard ne me quitte pas.

Elle soupire.

— Tu sais, mon chéri, tu n'as pas besoin d'être l'alpha fort qui gère tout tout seul. Je sais que tu souffres en ce moment, c'est quelque chose qu'une mère sait. Alors essaie de mettre de côté ton statut d'alpha et dis-moi ce qui ne va pas.

Je ne réponds pas.

— Si tu savais comme c'est dur de voir son enfant souffrir et de ne rien pouvoir y faire. Tu passes de plus en plus de temps sous ta forme lupine et tu sèches les cours, Eden. Tes crises sont de plus en plus fortes. Je sais qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Je n'aime pas te voir comme ça, mon bébé.

— J'ai rencontré une fille... je lance un peu trop vite.

Il y a un gros blanc. Il est vrai que je collectionne les filles, mais je n'ai jamais parlé à mes parents de l'une d'elles.

— C'est une bonne chose, mon chéri. Et elle est de quelle meute ? Elle retrouve enfin la faculté de parler.

— C'est ça le problème. C'est une vulgaire humaine et je pense que c'est mon... euh... âme-sœur, si ça existe vraiment.

— Bien sûr que ça existe, mon chéri. Et comment sais-tu que c'est ton âme-sœur ?

Alors me voilà à expliquer à ma mère tout de A à Z, depuis notre rencontre jusqu'à notre devoir qui s'est mal terminé et comment je me sens avec ou sans elle.

— C'est très bien, mon chéri. Et ce n'est pas une vulgaire humaine du moment qu'elle ne divulgue pas notre secret. Tu n'as rien à craindre. Va la trouver, présente-lui des excuses, essaie de régler les choses entre vous. Est-ce que tu penses qu'elle a aussi des sentiments pour toi ?

— J'en sais rien. Je l'ai embrassée une fois, elle ne m'a pas repoussé, elle a même répondu à mon baiser. C'est une fille géniale, m'man, et moi, j'suis un con.

Ma mère rigole.

— Quoi... je lui demande.

— Si tu voyais ta tête quand tu parles d'elle, tes yeux brillent. On dirait qu'elle te fait de l'effet, cette fille, hein ?

— Évidemment qu'elle me fait de l'effet, putain... Oh, désolé maman, je suis vraiment désolé.

Elle rit.

— Ce n'est pas grave. Si c'est vraiment ton âme-sœur, alors elle ressent la même chose. Peut-être que ce n'est pas aussi fort que chez les loups, mais elle ressent quand même quelque chose. Si tu savais la chance que tu as. Humaine ou pas, c'est ton âme-sœur. Tu dois la protéger. Si quelque chose lui arrive, ton loup mourrait de chagrin. Vous êtes comme une seule âme dans deux corps différents.

— Je ne peux pas, maman. Je n'ai pas réussi à protéger elle, ma sœur jumelle. Je ne veux pas que quelqu'un d'autre souffre à cause de moi.

Sur ces mots, je m'effondre. Ma mère se lève et me prend dans ses bras.

— Ce n'était pas de ta faute, mon chou. Tu n'avais que 14 ans, tu n'aurais rien pu faire.

— Mais c'était moi qu'ils visaient, maman. Quel genre d'alpha et de grand frère laisse sa sœur mourir à sa place ? Je ne suis pas digne d'être aimé, maman. Je pleure toutes les larmes de mon corps.

— Ne dis jamais ça, mon cœur. Maintenant, tu sais que tu dois vivre pour deux, pour toi et pour ta sœur. Elle me caresse les cheveux. Allez, va te reposer, mon chou, et n'oublie pas ce que je t'ai dit.

— Mais, et si je ne suis pas à la hauteur, maman ? Je lève mes yeux vers elle.

— Tu seras à la hauteur, mon louveteau, tu l'as toujours été. Regarde comment tu t'occupes de notre meute en notre absence.

Je monte dans ma chambre, je me mets en pyjama, puis je vais au lit. Je contemple le pendentif d'Arya que j'ai trouvé dans la forêt quand j'ai affronté Geoffrey. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne l'ai pas rendu. Avoir le pendentif avec moi, c'est comme si j'avais une partie d'elle avec moi. Je le contemple jusqu'à ce que je tombe dans les bras de Morphée.

Ce lien qui nous unit [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant