Terre des loups Tome 3 - Le remède

Chapitre 34

Caché derrière un bosquet, les deux amis retinrent leur souffle. Flocon vit le premier groupe partir vers le camp d'Abysse. Aussitôt un deuxième s'ensuivit bientôt d'un troisième entrant par différents endroits. Flocon retroussa les babines et s'élança alors à la suite d'Ouragan. Leur mission était simple : récupérer le remède même s'ils devaient y laisser la vie.

Le souffla haché par leur course folle, Flocon ne ralentit pas pour autant. Une incroyable énergie abondait dans ses muscles. Depuis le temps qu'il attendait ce moment, il n'allait pas tout gâcher maintenant. Les deux amis zigzaguèrent entre les rochers. Tout à coup une odeur de sang mêlée à celle de chiens et de loups imprégna l'air. On arrive, songea le loup blanc tendu. A la suite d'Ouragan, il pénétra enfin dans le camp. Il était immense. Flocon analysa rapidement les alentours. Les autres groupes avaient fait du bon travail. Pour l'instant la voie était libre. Flocon manqua de trébucher sur un des corps qui jonchaient le sol.

- Où peut être le remède ? grogna Ouragan.

Avant même que Flocon n'ait le temps de formuler une réponse, il vit cinq chiens qui venaient de surgirent près d'eux. Ceux-ci n'hésitèrent pas et en une fraction de secondes ils furent sur eux. Enfin, c'est ce qui se serait passé, si Mimosa ne leur aurait pas barré la route. Flocon vit Clam, Myosotis et Tornade la rejoindre.

- Continuez, on s'en occupe ! leur lança cette dernière s'attaquant au premier adversaire qui se trouvait devant elle.

Flocon hocha rapidement de la tête suivi d'Ouragan et ils purent continuer leur recherche. Le loup blanc huma l'air. Mais il était trop souillé pour espérer détecter la moindre odeur de Brume.

- A mon avis, Abysse garde le remède pas loin de lui, réfléchit Flocon en entrant dans une tanière qu'il découvrit bien évidemment vide.

Flocon en ressortit et entra dans une nouvelle tanière. A côté de lui, Ouragan fit de même. Mais ils eurent toujours le même résultat. Le camp semblait abandonné. Pourtant une forte odeur planait dans l'air montrant qu'ils avaient été là quelques instants plutôt. Alors qu'il entrait dans une énième tanière, il découvrit avec stupeur une masse blanche qui était allongée tout au fond. Au début, il crut voir Brume mais lorsqu'il s'en approcha, il reconnut sa mère. Flocon eut un moment de recul. C'était une traitresse mais elle restait sa mère. Nigelle tourna tout à coup la tête vers lui et gémit.

- Flocon... C'est toi ? Ils sont partis il y a peu de temps en vous entendant arriver. Ils vous attendent autour du camp. C'est un piège.

Flocon plissa les yeux et renifla.

- Pourquoi te croirais-je ?

Le loup blanc croisa le regard triste de sa mère qui peinait à se relever.

- Fais-moi confiance, je t'en prie (elle ferma les yeux et respirait difficilement), Derrière moi il y a un tunnel. Prends-le. Il vous conduira hors du camp sans vous faire repérer.

Flocon entendit brusquement Ouragan s'approcher de lui.

- On a rien trouvé jusqu'ici. On ferait mieux de l'écouter.

Flocon serra les crocs.

- Bon, très bien. Mais sache que lorsque tout cela sera terminé, tu seras jugée comme le Conseil en décidera et quel que soit ta sanction, je ne dirai rien, répondit enfin le loup blanc froidement.

Une ombre de tristesse passa sur le visage de sa mère.

- Très bien, souffla-t-elle en se décalant légèrement, laissant apparaître un tunnel. Abysse est passé par là, soyez prudent.

Flocon ne lui prêta pas attention et s'engouffra dans le boyau étroit. Le loup blanc cligna des yeux. La terre humide se colle à ma fourrure. Il a été creusé il n'y a pas très longtemps, remarqua-t-il. L'odeur du grand loup noir imprégnait le tunnel. Flocon accéléra le pas en voyant une lueur au loin. Alors qu'il s'apprêtait à sortir, Ouragan le retint.