Un début de changement 3

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"Souvent je mens pour faire croire à mon dedans
Qu'il vit démesurément et qu'il peut même plaire à plein temps"
Random Eddy de Pretto

Autopsie d'un enfant en détresse

Une semaine était passée et Benjamin arrivait devant le cabinet de son psy. Il était dans un état lamentable. Mais il pensait que c'était uniquement son mental qui avait perdu de sa hargne. Seulement en voyant le regard de son psy il comprit que physiquement aussi il avait pris un coup. Lui qui était un si beau garçon ressemblait, maintenant, plus à un fantôme. En une seule petite semaine il était devenu l'ombre de lui-même.

C'est donc ce jour-là qu'Artur prit la lourde décision de l'envoyer en hôpital pour espérer qu'il soit aidé.

Benjamin n'était pas en accord avec cela mais il n'arrivait pas à ordonner assez bien son esprit pour exprimer ce désaccord. Alors il fut obligé de se soumettre à l'idée. Artur avait passé quelques appels et lui avait expliqué qu'il serait emmené le lendemain après-midi. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Et ça le fit stresser un peu plus. Il ne savait pas pourquoi il devait absolument y aller.

En rentrant chez lui ce jour-là, Benjamin expérimenta les crises d'angoisse. Cette angoisse qui monte d'un coup, vous avez l'impression de suffoquer, que votre cœur s'apprête à lâcher pour de bon cette fois. Une angoisse qui vous terrifie, votre esprit devient de moins en moins rationnel, et vous n'arrivez plus à canaliser tout ça. Le dernier ressort est d'attendre que la crise passe. C'est ce que Benjamin fit, recroquevillé de un coin près de sa porte, hyperventilant. Il pleurait pour la première fois depuis des années, il pleurait. Il ne se sentait plus apte à rien et resta ici pendant presque une heure le temps de reprendre totalement ses esprits.

Une fois la crise passée il se sentait tout simplement vide. Alors il se traîna jusqu'au canapé et s'affala dedans. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas mangé, mais il n'avait pas faim alors il ignora le problème.

Ben se dit qu'il devait au moins appeler sa mère pour lui expliquer la situation mais n'avait plus la force pour le faire, alors il ignora le problème. Il était actuellement aux alentours de treize heures mais il ne se sentait pas de sortir, tourner, manger ou quoi que ce soit d'autre. Il voulait disparaître.

Il entendit sonner à sa porte et était énervé d'avance. Il savait qu'il devait avoir un teint livide, et il savait aussi qu'il avait beaucoup maigri. Il ne voulait donc pas inquiéter la personne qui sonnait. Mais comme elle lâchait pas l'affaire il se traîna hors de son canapé pour voir qui osait l'importuner ainsi.

En ouvrant il découvrit sa sœur, Laila. Il fut d'abord surpris puis invita cette dernière à entrer.

Laila était une jeune femme de deux ans son aîné. Elle était d'une nature très énergique, et était d'une joie de vivre contagieuse. C'était une femme assez petite, aux yeux d'un bleu qui pouvait être glaçant, sa chevelure de feu lui avait apporté pas mal de critique de la part des autres, mais elle en était fier. Elle fut pendant longtemps la seule confidente de Ben, mais s'en était jamais plainte, au contraire. C'était une femme qui excellait dans l'apprentissage et était toujours première de sa classe. Une femme trancendente en somme. Pour Benjamin elle avait le plus beau sourire de tous. Mais là dessus il ne devait pas être très objectif.

Il l'a fit entrer dans son havre de paix. La jeune femme était heureuse de revoir son petit frère, alors elle fit cette chose que Benjamin détestait mais dont il avait besoin dans l'immédiat, elle le prit dans ses bras.

Benjamin se senti bien là, dans les bras de cette jeune femme. Mais bien malgré lui ses larmes revinrent. Il ne s'y attendait pas mais pour la première fois de sa vie, sa propre présence était devenu un fardeau trop lourd à porter. Il avait besoin de quelqu'un pour l'aider à se relever. Il avait besoin d'une main tendu vers lui pour le guider. Il était pétrifié par la suite à venir.

Laila s'en rendit compte et passa sa main doucement dans les cheveux de Ben pour lui montrer qu'elle était là maintenant. Elle lui sussurait que tout allait bien aller, qu'elle était là maintenant, qu'elle ne partirais pas. Mais les larmes de son frère redoublèrent d'intensiter. Elles créaient des sillons le long de ses joues creusées par la faim. Ce fut au bout d'une petite quinzaine de minutes que les larmes cessèrent, mais lui hoquetait encore.

Laila lui demanda de sa voix douce ce qu'il se passait mais n'obtint jamais de réponse car quelqu'un sonna à nouveau. Benjamin la regarda lui intimant de manière tacite d'aller ouvrir. Ce qu'elle fit. Benjamin sur ses talons, caché derrière elle comme dans leur enfance quand sa sœur allait engueuler ces jeunes qui le martirisait, observait distraitement qui avait osé déranger ces retrouvailles. Il fut étonné de voir Eliott. Benjamin sorti son téléphone rapidement et vit des dizaines de messages de celui-ci s'inquiétant de son silence le dernier disait: "si tu ne répond pas dans dix minutes je passe chez toi m'assurer que tu vas bien". Le message avait été envoyé quinze minute avant. Puis la voix de Laila le sorti de ses pensées.

- vous voulez quoi ? Le ton froid de Laila étonna Eliott. Il ne comprenait pas sa méfiance.
- je veux juste m'assurer que Ben va bien. Eliott était sincèrement inquiet, mais ne dit rien.
- il va bien c'est bon tu peux partir. Elle semblait réellement sur la défensive par rapport à la présence d'Eliott. Ce fut d'ailleurs Benjamin qui ramena un semblant de calme en prenant timidement la parole.
- c'est bon Laila, il peut entrer. Il s'étonna lui-même de son ton autoritaire par rapport à sa soeur.

Laila le regarda longuement puis regarda à nouveau Eliott avant de soupirer et de s'écarter afin de laisser le passage libre. Eliott rentra et s'approcha de Ben pour l'examiner et le saluer.

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Bonjour, bonsoir

La musique du chapitre est assez importante. Dans ma tête pour cette histoire je vois Ben comme un garçon dans le semblant. Qui ment à lui-même en se faisant croire qu'il va bien. Mais il est totalement déphasé. C'est aussi pour ça la crise d'angoisse. Je veux lui faire réaliser petit à petit qu'il ne va pas si bien.

Ensuite j'aime bien l'image d'un Benjamin assez chetif assez apeuré à l'idée de se laisser aller. Mais à la fois un peu autoritaire.

Mais cette histoire n'est pas raconté que de son point de vu et c'est pas un hasard.

Voila voila pour les précisions !

La violence ou l'absence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant