À petit pas

37 5 0
                                    

"J'ai le cœur qui cicatrise, quelques larmes invisibles quand je la regarde sourire"
Lomepal sur le sol

C'est en marchant à petit pas qu'on apprend

Ils étaient perdus dans les yeux l'un de l'autre, un sourire béat aux lèvres. Puis Benjamin vint, dans un geste plus que naturel, de blottir contre Pierre. C'était comme si le temps s'était arrêté, les bras de Pierre reposant sur le buste de Benjamin, dont la tête était, elle, appuyée contre son cœur. Il l'entendait battre à vive allure, ce qui le fit succomber encore plus aux charmes de son doux ami.

Le soleil s'était maintenant totalement couché, et les premières étoiles apparaissaient dans le ciel. Ils s'étaient alors couchés l'un dans les bras de l'autre à regarder les étoiles en silence. Aucun mot ne pourrait décrire ce qu'ils avaient actuellement sur le cœur. Aucun mot à part "je t'aime" mais pour le moment ces deux mots semblaient futiles, ils voulaient simplement  profiter.

Puis le moment fut venu, il commençait à faire trop froid pour rester dehors, Pierre venait d'appeler un taxi n'ayant pas la fois de rentrer à pied. Le taxi arriva une petite vingtaine de minutes après l'appel, alors les deux hommes entrèrent dedans et Pierre donna son adresse. Arrivé là-bas, Pierre proposa à Benjamin de continuer la nuit chez lui devant un film tranquillement. Ce que Ben accepta avec plaisir, puis il suivit son comparse chez lui.

Pierre avait une certaine pression, bien que Ben soit déjà venu dans son appartement, il avait l'impression que cette fois c'était différent. Il attrapa timidement la main de Ben avant de monter à son appartement. Ils n'avaient encore échangé aucun mot depuis la sortie du taxi, et il avait l'impression que l'atmosphère s'était alourdie.

Il enfonça sa clef dans la serrure, la tourna et ouvrit finalement la porte. Il entraîna Ben à l'intérieur, le laissa s'installer avant de lui proposer de choisir un film pendant qu'il allait chercher à boire et à manger. Quand il revint il avait pris une bouteille de Coca, deux verres, et un bol de popcorn. Il posa le tout sur la table basse, et voyant que Ben semblait avoir toujours froid, il alla chercher un plaid dans la chambre et le lui tendit. Il s'asseya sur le canapé à côté de Ben et regarda ce que ce dernier avait choisi comme film, il vit le titre de "Charlie et la chocolaterie" ce qui le fit rire légèrement.

En entendant son ami rire Ben tourna la tête inquiet que ça ne lui convienne pas comme film. Pierre en voyant cet air d'enfant lui assura que ça lui allait. Alors il lança le film, et vint se blottir contre son ami, il ressemblait à un chat en recherche de chaleur. Il sentit les bras de son ami de resserrer autour de lui, puis de légères carresses de firent le long de son dos. C'était très éloigné de la vision qu'il avait toujours eu de l'amour, mais il trouvait que si ce qu'il vivait c'était ce qu'on appelait "l'amour" alors c'était bien plus beau que la vision qu'il en avait toujours eu.

Pour lui l'amour ça avait juste été représenté par l'abandon à la moindre difficulté. La fuite au moindre problème, et il en avait peur de cet amour là. Après tout comment un enfant n'ayant jamais eu la moindre preuve d'amour paternel pourrait savoir ce que c'est d'aimer quelqu'un. Il n'avait jamais vu sa mère aimer quelqu'un. Il ne savait juste pas comment fonctionnait tout ça.

Mais il espérait que ce soit  Pierre qui lui apprenne tout ça, seulement il savait que Pierre non plus ne connaissait ce qu'était l'amour sain. Mais pour le moment il était l'heure de profiter de cette relation si spéciale.

Le film avançait mais Ben n'arrivait pas à se concentrer sur le film son cerveau était à l'affût des moindres sensations qui le traversait. Des mains chaudes de Pierre qui faisaient des vas et viens dans son dos, à son odeur, aux battements de son cœur, mais aussi des montées régulières de son abdomen au rythme des respirations que prenait Pierre. Toutes ces sensations nouvelles le grisaient, il se sentait bien là.

Ben avait fermé les yeux pour s'imprégner de ses ressentis, et petit à petit, il tombait dans un sommeil léger. Il était en train de s'endormir quand il sentit la main de Pierre remonter jusqu'à ses cheveux, jouant avec ces mèches, puis un peu après il sentit ses lèvres se poser délicatement sur son front. Comme un signe de souhait de bonne nuit. Il leva légèrement la tête vers Pierre les yeux mi-clos et lui lança un sourire. Et son vis à vis en profita pour déposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Alors il reposa sa tête sur le torse de Pierre et se laissa tomber dans le sommeil.

Une fois que le film fut terminé, Pierre secoua doucement Ben afin qu'il puisse aller se coucher dans un endroit plus confortable. En se réveillant Ben attrapa sa main pour l'emmener avec lui dans le lit. Il savait que la raison pour laquelle Ben ne voulait pas dormir seul était que ce dernier faisait beaucoup de cauchemar et que ça le rassurait d'avoir quelqu'un près de lui.

Une fois installé dans le lit, Pierre tira Benjamin vers lui, afin qu'il puisse le prendre dans ses bras. Ben de rendormi très rapidement tandis que Pierre cogitait, il repensait aux événements de la journée, il avait l'impression d'avoir été en apnée toute sa vie et que aujourd'hui il avait pour la première fois réussi à prendre une bouffée d'air. Et le voilà, couché dans son lit, avec l'élu de son cœur couché contre lui, sa tête reposant sur son torse. Tout ça semblait si irréel, plutôt surréaliste en fin de compte.

Il avait passé quasiment une heure à ressasser ces dernières semaines, de l'annonce de l'hospitalisation de Benjamin, à son absence, à leur retrouvailles pour son congé, l'annonce de sa sortie, et finalement à ce soir. Ce soir ou tout à changé à jamais. Les choses ne seront plus jamais pareilles, et il espérait que ce soit en mieux. Plus il ressassait cette journée plus il sentait son cœur battre fort dans sa poitrine. Il en était persuadé maintenant, il aimait Benjamin Verrechia, il l'aimait de tout son cœur, de manière irréversible.

Bonjour, bonsoir

Et voici un nouveau chapitre, j'ai enfin l'impression que les choses avances. Comme un moment de sérenité au milieu d'une tempête.
Je m'excuse fortement pour mon absence imprévue, mais pour le coup je crois que j'ai eu tellement de test et de changement dans mes horaires que j'ai complétement oublié de publier ici. Excusez moi :')
Je prend de bonnes résolutions et j'arrête d'oublier de publier ici.

Voilà voilà c'est tout pour cette fois

La violence ou l'absence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant