Libération

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"j'veux aimer
pleurer
danser
croire
m'tromper
blesser
chanter
boire
et recommencer
et recommencer"
Anaïs MVA 8h sonne

Le voile se lève

Mardi, dix heures vingt-sept, Benjamin sortait de son dernier entretien, il avait récupéré les quelques objets confisqués par les infirmiers et avait transmis son heure de sortie à Pierre, c'était à treize heures qu'il partirait enfin de cet enfer. Il avait aussi eu la date de son prochain rendez-vous psy. Il se tiendrais la semaine qui suivait, le Jeudi plus précisément. Il avait aussi pu récupérer une ordonance pour son traitement, deux comprimés de Lithiofor de six cents soixante milligrammes, deux comprimés de quetiapine XR de cinquante milligrammes, trois comprimés de quetiapine Sandoz de vingt-cinq milligrammes à prendre en cas  d'angoisse, et finalement un comprimé de Zolpidem dix miligrammes en cas d'insomnie. Et en prime de tout ces médicaments il devait être ponctuel pour les prendre, ce qui s'était traduit durant son hospitalisation à les prendre à dix-neuf heures cinquante quatre.

Il avait profité du temps qui lui restait avant de partir pour prendre le numéro d'Eden, et lui souhaiter bon courage pour la suite. Puis il avait appelé sa mère pour lui dire qu'il sortait, de même pour sa sœur. Quand il raccrocha avec sa sœur il était midi ce qui voulait dire qu'il ne restait plus qu'une heure, l'attente qu'elle douce torture était-ce. Il avait une de plus décidé de ne pas manger, un repas de plus loupé ça ne changeait plus grand choses.

Il était assis sur le lit, à traîner sur TikTok pour que le temps passe plus rapidement, il était maintenant midi et demi. Plus qu'une demi-heure avant de pouvoir entendre la voix de Pierre. Mais plus son impatience montait plus le temps semblait s'écouler au ralentit, il soupira, prit l'ensemble de ses affaires et alla s'asseoir dehors. Les rayons du soleil caressait son visage. C'était agréable. Presque trop. Il ferma les yeux sentant son corps de réchauffer, il aurait pu rester ainsi jusqu'à la fin de ses jour, le soleil avec en plus la jouissance de la liberté prochaine, il avait un sourire qui s'était formé sur ses lèvres.

Il resta ainsi jusqu'à sentir deux mains se poser sur ses épaules, ce qui le fit sursauter. Il ouvrit ses paupières puis tourna la tête vers le propriétaire des mains échouées sur lui. Il ne lui aura fallut que le temps de voir les yeux de son interlocuteur pour savoir qu'il était treize heures. Pierre le surplombait avec un sourire immense, il était prêt à repartir dans la ville lumière avec lui.

Pendant que Benjamin se relevait, Pierre prit les quelques bagages de son ami puis se dirigea avec lui vers sa voiture. Ils s'installèrent tranquillement, discutèrent encore un peu, puis prirent finalement la route. Benjamin avait demandé à Pierre de s'arrêter à une pharmacie, afin qu'il puisse récupérer ses médicaments, ce que, bien sûr, ce dernier avait accepté.

Ils arrivèrent donc vers quatorze heures à l'appartement de Ben, afin qu'il puisse poser ses affaires, puis après cela fait ils étaient partis se promener dans la ville lumière. Ça devenait une habitude pour eux, passer des heures à juste marcher, l'un à côté de l'autre. C'était agréable pour les deux.

Ils avaient marché durant quelques heures, avant de trouver un lieu en hauteur pour regarder le coucher du soleil. Ils surplombaient Paris, assis l'un à côté de l'autre, exessivement proche, au point que leurs épaules se frôlaient. Benjamin sentait des frissons lui parcourir les bras, il avait froid et grelotait, il essayait de le faire discrètement, il ne voulait pas que Pierre lui dise de rentrer. Puis il sentit une main lui tapoter le bras, il tourna la tête et vit Pierre lui tendre un pull, il affichait ce sourire, un peu gêné, un peu amusé, un peu Pierre au final.

Benjamin prit le pull, l'enfila et s'étendi sur l'herbe dans laquelle ils étaient assis. Pierre fit de même et de coucha à côté. Le ciel était rouge virant presque sur le violet. Puis Ben tourna la tête et observa avec fascination le profil de Pierre. Ses yeux glissait du front de son ami à sa bouche, passant par le nez en trompète de Pierre, par ses yeux relfetant les douces couleurs du ciel, et finalement ses lèvres, ces lèvres rosé, si fines. Elles avaient l'air si douces, si chaudes. Il se sentait irrémédiablement attiré par elles.

Puis Pierre sentant un regards si intense sur lui tourna la tête, il n'y avait que quelques centimètres qui les séparaient. Ils se fixèrent longuement, le brun boisé de mélangeant au bleu azure de leurs yeux. Un sourire étira les lèvres de Pierre, il trouvait Benjamin resplendissant. Il avait envie de s'approcher encore plus prêt, ce qu'il fit inconsciemment, imperceptiblement, centimètres par centimètres. Et ce jusqu'à ce qu'il sente le souffle chaud de Ben sur ses lèvres. C'est là qu'il se rendit qu'il allait peut-être passer le point de non retour. Alors il resta immobile bloqué par ces quelques minables centimètres, il voulait laisser l'opportunité à Ben de choisir ce qu'il voulait. Alors il resta immobile.

Dans la tête de Benjamin c'était le cahos, il avait envie de rompre ces quelques centimètres, mais il savait pas si c'est ce que Pierre voulait. Il réfléchissait encore quand il vit cette lueur apparaître dans les yeux de son vis à vis, c'était comme s'il l'implorait de faire disparaître ces quelques centimètres. Alors il le fit, doucement il scella leurs lèvres. Et ce fut la sensation la plus incroyable qu'il n'avait jamais ressenti, c'était fou, Benjamin se sentait tellement léger.

Pierre de son côté était surexcité il n'aurait jamais pensé que Ben voulait lui aussi plus. Sa main vint s'échouer sur la joue de son ami, il avait la peau si douce. Il perdait complêtement pieds au milieu de tout ça, il se noyait dans son plaisir, dans ces sensations nouvelles. Et il était prêt à tout donner pour ne jamais rien ressentir d'autre. Juste ce bonheur, pour toujours et à jamais.

Benjamin à bout de souffle, se recula légèrement, il posa sa main sur celle de Pierre, qui tenait toujours son visage. Il appuya sa joue contre la grande main de Pierre. Un sourire étirant un peu plus ses lèvres au fûr et à mesure que le temps passait.

Bonjour, bonsoir
Et voici pour aujourd'hui, le contact est arrivé.
J'ai pas grand chose à dire alors
Voila voila

La violence ou l'absence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant