Samedi c'est pas si loin au final

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"J'espère que tu me guérira, j'espère que tu me soignera, j'espère que tu le fera et que tu t'en ira" gyrophare-far

En attendant la fin

Samedi était là, il était tout juste neuf heure, c'est-à-dire exactement quatre heures avant l'arrivée de Pierre. Tout ça c'était sans compter sur le possible retard qu'aurait Pierre. Alors Benjamin se leva pour essayer de prendre son déjeuner, ces temps-ci ses TCA reprenaient le pas sur lui, il peinait de plus en plus à simplement manger, alors il le faisait plus.

Il se retrouvait là, seul face à son assiette, face à ses démons, ces démons contres lesquels il ne gagnait jamais. Chaque semaine qui s'écoulaient il voyait son poids descendre, un peu plus, il pesait plus que cinquante quatre kilogrammes, il semblait très maigre aux yeux des autres, mais pour lui il était toujours trop gros. Alors il sortit de table sans avoir touché son assiette.

Benjamin était entrain de reverifier pour la troisième fois ses affaires pour les vingt-quatre heures qui suivait. Il avait mis sa caméra dans son sac car il voulait pouvoir filmer les bons moments qu'il allait passé avec ses amis. Il voulait garder en mémoire les quelques heures de liberté qu'il allait avoir. Mais il restait encore cinq heures d'attente sopporisante. Mais il en était sûr, ça en vaut la peine.

Ça faisait bien vingt minutes maintenant qu'il tournait en rond, bon dieu que le temps passait lentement ici, il restait encore quatres heures. Quatre putain d'heure, il n'en pouvais plus. Il fatiguait de ne rien faire, d'être si peu productif. Alors il pris la décision qui allait sans doute changer la suite des choses, du moins il l'espérait profondément. Benjamin étant dans cet hôpital en volontaire, il pouvait donc à tout moment demander à sortir.

Alors il s'approcha du bureau des infirmiers et demanda timidement:

"Bonjour, je suis désolé de vous déranger, mais ça fait un petit moment déjà que je suis là et j'ai pas l'impression que ça m'avance beaucoup. Il marqua un petit moment de pause, le temps de rassembler ses pensées. J'aimerais faire ma demande de sortie définitive aujourd'hui. Ben regardait l'infirmier en face de lui avec un mélange de peur du refus et d'espoir de pouvoir enfin partir d'ici, et évidemment ne plus jamais y remettre les pieds.
Je vais voir avec le medecin qui est en charge de toi Benjamin. Mais dans tout les cas ce ne serait pas avant une semaine."

Et il reparti avec un peu plus d'espoir. Dans une semaine avec un peu de chance il pourrait retrouver son chez lui, ses amis et tout ce qui va avec. Mais pour l'instant l'heure était à l'impatience de voir son cher ami, et il restait trois heures trente avant que cela ne soit réel. Trois heures trente qu'il allait sans doute passer à fixer les fissures présentent sur le mur en face de son lit. L'armoire qui se tenait dans le coin, et qui ne se fermait évidemment pas complétement. La petite table à côté de son lit accompagné d'une simple chaise absolument pas confortable. Et c'était tout ce qui de trouvait dans cette chambre.

Benjamin se réveilla, il ne s'était pas rendu compte s'être endormi mais il en était content, le temps était passé un peu plus vite. Il était maintenant onze heures trente, il restait donc une heure trente d'attente. Il se leva péniblement, s'étira légèrement, puis alla faire un petit tour sur la terrasse de la clinique. Il y avait du soleil, chose très agréable. Il alla ainsi s'acheter un Coca au réfectoire et s'installa sur le rebord donnant vu sur la ville qu'il surplombait. Il observait les gens vivre face à lui, quelques personnes promenaient leur chien, d'autre jouaient avec leurs enfants. Il se sentait seul là. Seul face à sa santé mentale qui déclinait, seul face à ce monde qu'il trouvait insurmontable. Bref il se sentait vraiment seul. Mais malgré tout, il ressentait un certain réconfort à voir la vie suivre son court, malgré que la sienne, sa vie à lui était actuellement forcé à rester en pause.

Puis un soupire s'échappa à côté de lui, il tourna vivement la tête pour y voir son camarade de galère qui se tenait là. Sur son visage, son visage si pâle et si terne à la fois, s'étirait inlassablement ce sourire un peu surjoué, mais qui réussissait quand même à réchauffer les coeurs meurtries des gens qui le voyait. Sa voix résonna dans un silence, difficile d'expliquer cette impression de le voir parler sans vraiment l'entendre. Alors Benjamin ferma les yeux pour essayer de se concentrer sur ce qu'il entendait. Il essayait de percevoir cette voix si étrange, à la fois enjouée et déprimée, rauque mais tellement clair. Une voix chantante tout en étant silencieuse.

Lorsqu'il réouvra les yeux Eden était reparti, il regarda l'heure d'un œil bien trop aiguisé pour être normal. Il était midi et demi, il ne restait plus qu'une demi-heure. Et il fallait que Ben aille maintenant manger. Il n'avait pas faim. Il se traîna tout de même jusqu'au refectoir, pris son plateau repas, il regarda la feuille affichant ses infos et son repas, il y lu:
" Benjamin Verrechia
04.04.1985
Préférences alimentaires: végétarien
Menu: -salade verte
-pâte sauce Verde
-steak végétarien
-yaourt
"
Il soupira un peu plus à la vu du menu du jour, reposa son plateau et retourna dehors sans manger. Il restait vingt-cinq minutes. Benjamin était réellement fatigué d'attendre, il attendait en permanence mais là il n'en pouvait plus. Il avait l'impression de n'être plus réel, mais à la fois son mal-être lui rappeler constamment qu'il était bel et bien là.

Il se coucha sur le bitume chaud de la terrasse, yeux fermés, souffle lourd. La terre tournait autour de lui, avec lui. Il devait maintenant rester vingt minutes avant la liberté, avant de retrouver cette personne qu'il connaissait depuis peu de temps mais qu'il avait l'impression de connaître depuis toujours. Vingt minutes avant de se sentir chez soi.

Depuis maintenant quelques jours l'activité principale de Benjamin était de compter les heures, les minutes maintenant. Il restait donc dix-sept minutes avant la sortie. Benjamin se releva du sol, monta dans sa chambre, et se mit à faire les cents pas. Seize minutes. Il priait pour que Pierre arrive à l'heure.

Plus que treize minutes, le temps semblait tellement distordu, comme si Benjamin se trouvait dans un univers où une minutes équivalait à cinq jour.  Comme si tout se déroulait plus lentement, du battement de son coeur à l'aiguille de sa montre, tout allait au ralenti. Il était sûr, maintenant, que s'il continuait à tourner ainsi en rond il finirait par laisser un creux dans le sol avant l'arrivée de Pierre.

Douze minutes, Benjamin était en face de son miroir, les yeux poché par le manque de sommeil, les joues creusé par ses problèmes alimentaire. Il se trouvait ideux, et la pensée qui tournait dans sa tête était la simple envie que Pierre ne le vois pas ainsi. Il avait l'impression de voir un malade.

Alors qu'au loin résonnait un énième gyrophare, Benjamin regarda sa montre, dix minutes, ça lui semblait de plus en plus long. Une attente immensement longue. Neuf minutes et il regardait par la fenêtre. La vie de jouait sous ses yeux, lui attendait qu'on l'a lui rende. Huit minutes, au loin des chiens aboies dans un brouhaha complet, une larme s'échappa de l'oeil de Benjamin, puis une deuxième, et finalement un torrent. Cinq minutes, ses yeux étaient maintenant rouge, ça faisait un beau dégradé de couleur.

Quatre minutes, le silence devenait pesant, uniquement coupé par le tic régulier de l'horloge, insupportable, Benjamin mis ses écouteurs espérant ne plus l'entendre. Trois minutes, c'est le temps qu'il reste, un bruit de toquement à la porte le fit sursauter, un infirmier entra:
"Bonjour monsieur Verrechia. Votre ami vous attend en bas, vous pouvez partir maintenant." Puis l'infirmier repartir.

Pierre était en avance ? Benjamin n'y croyait pas.

Bonjour bonsoir

Je suis tout d'abord désolé de la pause prise, mais j'avais besoin de ces vacances. Ensuite il y aura possibilement moins de chapitre posté comme j'ai mes partielle en fin d'année.

Voila voila

La violence ou l'absence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant