23. Besoin de te tuer

436 21 0
                                    

Les jours qui suivirent, Gally et Hedy furent mis dans la même équipe : ils faisaient des tours du mur qui entouraient la Dernière Ville dans une camionnette.

Ils étaient exaspérés de passer leur journée ensemble, comme une espèce de malédiction qui ne les quittait pas. Le duo semblait toujours à deux doigts de s'étriper, même si pour Hedy, très particulièrement, c'était plus complexe. La jeune femme avait une arme dans les mains et l'envie de lui tirer dessus ne faisait que grandir tous les jours.

Même si Hedy vivait encore à cet instant, qu'elle était guérie de la blessure qui aurait dû être mortelle, elle ne se remettait pas de cette peur qu'elle avait ressentie, et de ce sentiment de trahison. Gally n'avait jamais été son ami et elle, elle n'aurait jamais pu le poignarder. La jeune femme se sentait trompée et dupée : elle lui en voulait tellement. A force de le supporter tous les jours, cette amertume grandissait d'heures en heures et elle se sentait chaque minute davantage sur les nerfs.

Un soir, alors que tout le monde dormait, ce qui était normal vu l'heure, Hedy restait, elle, réveillée. Elle se leva et marcha jusqu'à la couchette de son ennemi. Elle s'installa sur lui, à califourchon, et un couteau posé sur son cou, et lui pinça la peau du visage pour le réveiller.

- Hedy ? chuchota t il, effrayé
- J'en peux plus Gally. Je te préviens que tu vas crever. Bordel je sais pas quand, mais je te tuerais.
- Vas-y fais le, bailla le jeune homme

Elle se pencha vers lui et glissa sa lame jusqu'à son avant-bras, où elle laissa le métal froid transpercer la peau. L'imaginer souffrir, elle trouvait cela jouissif.

- C'est gentillet je trouve comparé à la mort atroce dont tu me vantes tant les mérites.

Hedy se releva et lui lança un regard méprisant.

- Tu verras.

Le lendemain matin, il lui jeta une œillade noire mais ils n'en parlèrent pas davantage.

Une routine s'installait ici, et Hedy se résolut à se faire des amis, alors elle passait tout son temps libre à s'exercer. Elle continuait de tenter de lire et de se muscler, ce qui la distrayait de manière importante.

Ce qui marqua Hedy dans cette nouvelle vie, c'était la facilité des autres à mourir. Alors qu'elle aurait tout donné pour vivre, les personnes autour d'elle ne souhaitait pas continuer ce chemin. La plupart se droguait, et les autres provoquaient le destin pour tomber malade ou se faire tirer dessus. Hedy avait beaucoup vu cela et, très honnêtement, elle ne le comprenait pas.

La jeune femme avait très bien comprit qu'ici, il ne fallait pas chercher un autre but que celui de mettre à mal le WICKED. Le bonheur, la liberté, tout cela ne semblait pas être évoqué. Hedy se trouvait parfois bien romantique de rêver d'une autre vie, alors elle dissimulait ces rêves et ces désirs. Parfois, le Bloc manquait à Hedy.

Au fil des jours, la haine que la jeune femme éprouvait pour le WICKED grandissait : elle se rendait compte que c'était des menteurs et des traîtres. Le Labyrinthe, dans lequel elle avait vécu, n'avait été rien d'autre qu'une cage à rat de laboratoire. Les Blocards avaient été des sujets pour des expériences et cela, elle l'avait bien comprit. Certains étaient des Immunes et d'autres non, et Hedy faisait parti de ceux là. Elle avait prit conscience que sa vie n'avait pas eu la même valeur que celles des Immunes. On les avait mit dans le Bloc pour les tester, comme si leur vie n'avait eu aucune valeur. Alors que tout paraissait si vrai à ce moment là, en réalité tout était faux : le ciel n'était rien d'autre qu'un écran. Tout ce qui avait sincère à cet instant là, c'était sûrement le lien entre les Blocards. Mais Hedy ne pouvait pas s'empêcher de songer que, finalement, Alby, Ben, Chuck et peut être Thomas, Newt, Minho, Frypan, étaient morts pour rien. En réalité, cela aussi ça avait été vrai : leur décès.

Hedy était alors de tout cœur dans cette lutte pour la justice : elle voulait que le WICKED soit détruit, qu'il n'en reste que des cendres. Et encore, c'était de trop aux yeux de la jeune femme. Il fallait que cette organisation plonge dans l'oubli à jamais.

Le Serpent et l'Ordure [Gally]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant