15. Pressentiment

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Le lendemain matin, Thomas et Minho allèrent courir dans le Labyrinthe pour continuer de chercher une sortie et avec cela, la journée commença de manière normale. Les Bâtisseurs continuaient la cabane tout en faisait un enclos pour les chèvres : depuis l'arrivée de Teresa, elles étaient agitées et menaçaient l'enclos avec leurs cornes qu'elles utilisaient pour le frapper.

A la pause du midi, Hedy alla manger avec Newt : ce jour là, Frypan avait fait des omelettes et des tomates.

- J'ai un mauvais pressentiment, confia la jeune femme en jouant avec une de ses tomates

Son ami leva la tête vers elle, confus, mais elle ne le regardait pas, et ne paraissait pas vouloir le faire, tant son regard était intensément posé sur son plat.

- Comment ça ?
- Je ne sais pas. Je..il va se passer quelque chose.

Son blondinet favori se voulu rassurant :

- Ne t'en fais pas. Tout va bien se passer.

Hedy ne parut pas satisfaite de cette réponse, puis qu'elle se mordit la joue. Pourtant, elle n'insista pas, mais continua d'être tourmentée, trouble qu'elle ne parvenait pas à expliquer, même à elle même.

Dans l'après midi, les deux Coureurs revinrent dans le Bloc avec une expression de joie, et une bonne nouvelle : ils avaient presque trouvé une sortie. Mais tandis qu'ils l'annonçaient, Gally arriva et comme à son habitude, chercha des noises à Thomas.

- Je suis là depuis trois ans, tu me dois le respect, s'insurgea Gally
- Trois ans et tu es toujours là Gally ! s'exclama Thomas

Hedy manqua d'éclater de rire, et passa à côté de son ennemi la tête basse, dans une tentative de camoufler son fou rire. Mais il s'en rendit compte et lui fit un croche patte, qu'elle vit. Passant au dessus de sa jambe, elle lui lança un regard noir en pensant que bientôt, elle quitterait enfin son ennemi, que bientôt, elle n'aurait plus à vivre ici. Elle se demanda alors, marchant seule dans l'herbe qui caressait ses chevilles, ce qu'elle voudrait faire une fois partie. Elle se voyait bien vivre seule, dans un coin isolé. Le petit sourire apaisé qui venait d'apparaître sur ses lèvres disparut aussitôt, lorsqu'elle se souvint qu'elle ne connaissait pas le monde extérieur. Hedy savait bien qu'elle devait avoir des parents, elle n'était pas née seule. La jeune femme ne comprenait pas ce qui aurait pu les pousser à la forcer à vivre ici, ou même où était elle avant d'être dans le Bloc.

La fin de journée passa et Newt lançait des regards à la jeune femme comme pour lui dire "Ah tu vois je te l'avais dit". Pour autant, elle n'était pas rassurée, pas du tout.

Et elle avait bien raison, car une fois le soir arrivé, les portes ne s'étaient pas fermées. Or, cela signifiait que les Griffeurs avaient libre accès au Bloc, et c'est ce qu'il se passa. Tandis que ceux ci pénétraient l'enceinte du Bloc, les Blocards coururent pour sauver leur vie. Quelques uns furent attrapés, mais les autres, dont Hedy, Minho, Chuck, Alby, Thomas, Teresa et Newt, se cachèrent dans une cabane. Une fois dedans le groupe se tut, totalement terrifié, et Hedy appuya sur la bouche de Chuck, en lui intimant de ne pas crier. Il lui lança une œillade paniquée, à laquelle elle répondit en plissant les yeux, avant de glisser son autre main pour attraper celle du petit, et de la serrer, gênée. Donner de la tendresse lui paraissait toujours peu naturel, mais personne ne lui fit de remarque : au contraire, Chuck parut ne même pas le voir.

Le Griffeur qui les avait poursuivi se glissa sur le toit, et après quelques secondes de répit, il le brisa et tenta d'attraper Chuck. Les Blocards tentèrent de le dégager et y parvinrent. Tandis qu'ils soufflaient, soulagés, ils n'entendirent pas un autre Griffeur arriver. Ce dernier attrapa Alby, mais Thomas ainsi qu'Hedy accoururent pour l'attraper. La jeune femme le tenait par le bras, en faisant appel à toutes ses forces : rien ne serait plus aussi important, elle devait tout donner. Mais ce ne fut qu'une vaine tentative. Alby fut dévoré, attrapé, et elle resta là, effrayée.

Et Hedy manqua de pleurer, mais ne le fit pas. On avait tué son ami, et son monde s'effondrait. Elle aurait aimé crier pour lui ordonner de revenir, mais elle savait que cela ne changerait rien. Il ne pouvait pas l'entendre : il ne le pourrait plus jamais. Alors elle se tut, parce que, après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle devait camoufler sa douleur. Elle s'assit, abattue, dans un coin de la pièce, espérant qu'ils reviendraient pour la tuer elle.

Le Serpent et l'Ordure [Gally]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant