41. Je crois

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En réalité, Hedy n'avait pas eu besoin d'annoncer qu'il se passait quelque chose avec Gally : la main sur sa cuisse parlait d'elle même. Elle ne savait pas réellement pourquoi Gally gardait sa main ici, mais elle supposait que c'était un moyen de dire les choses sans parler. Ou bien, il voulait montrer que personne ne devait s'approcher d'elle pour tenter quelque chose. Les deux amis -mot qu'Hedy hésitait à remplacer par "amants"- passaient leurs temps ensemble, et quand ils n'étaient pas ensembles, ils étaient avec leurs mêmes amis. Avoir été ennemis pendant si longtemps les avait rapproché, et ils parlaient sans cesse de tout et de rien. Parfois, ils ne parlaient pas, trop occupés à admirer leur nouvelle liberté.

Un jour de soleil, un rayon lumineux, le dernier de la journée, faisait briller Hedy, couchée sur les jambes du jeune homme. Gally, qui l'observait, sourit et se baissa vers elle.

- Eh..., murmura t il
- Hm ?

Elle se redressa, ouvrit les yeux et l'observa, lui faisant face. Avec un rictus, Gally  plaça ses mains autour des épaules de son amie.

- Faut que je te dise un truc, Hedy.
- Tu me fais peur.
- Ouais, je comprend.
- Eh bien, dis moi.

Il embrassa son front et soupira.

- Je crois que je t'aime.

Elle parut prise de court, puisqu'elle rougit.

- J'y ai jamais réfléchi, désolée. Je suis censée dire moi aussi ?
- Tu es censée le dire si tu éprouves le besoin de me le dire.
- Et si je ne le dis pas, ça ne veut pas dire que tu ne comptes pas, qu'on soit d'accord.
- Bien sur.

Il l'examina et éclata de rire en voyant son air soucieux.

- Tu es la personne la plus importante, vraiment. Mais j'ai peur de dire des mots trop conséquents, soupira t elle

Il sourit, et ses mains glissèrent de ses épaules à sa taille, pour l'enlacer. Puis, Hedy se recula pour l'embrasser.

Il accueillit sa langue comme un bonbon sucré, si longtemps désiré et qui fut tellement agréable. Il ne savait pas si c'était ainsi qu'on embrassait, mais le jeune homme avait l'impression de retrouver une chose si perdue. Il se demanda à quoi ressemblait leur relation avant le Bloc, parce qu'il avait l'impression que leurs lèvres se connaissaient par cœur. En s'éloignant, Hedy était sûre d'une chose -et Gally aussi : ils ne s'arrêteraient jamais de s'embrasser, jamais de s'aimer.

F I N

Le Serpent et l'Ordure [Gally]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant