Chapitre VII

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Je ne peux m'empêcher de sourire mais en même temps, je ressent un peu de peine pour lui. Évidemment que Katniss va le rejeter.
- A ben zut, dit simplement Caesar. Gale Hawthorne, district douze !
Gale me rejoint. L'hymne résonne, puis nous partons.

Je rejoint Haymitch et Effie.
- On y va ? demande Gale.
- Oui, lui répond Haymitch. Toi tu vas avec Effie. Prim reste avec moi.
Effie entraîne Gale derrière le bâtiment. Haymitch et moi empruntons la direction opposée. Une limousine blanche nous attend avec son conducteur, un muet. Haymitch et moi prenons place a l'intérieur et ne discutons pas durant le trajet. Arrivés a l'aéroport, nous descendons et traversons divers couloir, avant d'arriver a l'hovercraft. Il est posé et m'attend.
- Bien, me dit Haymitch. Ravi de t'avoir connu, Prim.
Je ne répond pas. J'adore Haymitch. Alors au lieu de partir, je le sert dans les bras. Nous restons ensemble quelques minutes avant qu'il me rappelle que l'hovercraft m'attend. Je m'en vais alors.

Un petit escalier sort de l'hovercraft. J'y monte et un muet m'accompagne jusqu'à une petite salle rectangulaire. Les fauteuils sont à même les murs. Je m'assois dans l'un d'eux et l'hovercraft décolle. Après dix minutes environ, une femme aux cheveux blancs neiges et aux lèvres déformées par la chirurgie du Capitole arrive. Elle sort une aiguille et pique chaque tribut. Quand vient mon tour, la seringue paraît beaucoup plus grande. Elle me plante l'aiguille dans l'avant-bras, et je sens un petit objet métallique sous ma peau. Je suppose qu'il s'agit d'un mouchard, je ne vois pas ce que ça pourrai être d'autre.

     Le vole dure plusieurs heures. Gale discute avec les carrières. Quand nous nous déposons, l'escalier s'enfonce directement dans le sous-sol de manière à ce qu'on ne peux pas voir l'extérieur. Six pacificateurs viennent me chercher et m'entraînent. Nous passons dans de nombreux couloirs. Je me demande comment peuvent-ils se souvenir du chemin tellement ce bâtiment est un labyrinthe. Finalement, ils m'ouvrent une porte et se postent devant. Cinna m'attends à l'intérieur. Il me fait enfiler un pantalon cargo beige ainsi qu'un teeshirt vert un lourd manteau marron et une paire de chaussures.

       Il me prend dans ses bras et je ne peux pas m'empêcher de pleurer. Je ravale mes larmes quand je me dis qu'il pourrait y avoir des caméras qui me film en ce moment. Cinna me lâche et s'occupe de mes cheveux. Il me les rassemble en une queue de cheval haute. J'entend un haut-parleur annoncer qu'il reste vingt secondes avant l'envoie.
- Tout se passera bien, me rassure Cinna. Je ne peux pas parier mais si je pouvais, ce serai sur toi. (Cinna sort un objet de sa poche) Je t'offre ça pour l'arène.
Il me tend une broche bleu orné d'un oiseau. Je le reconnais, c'est un geai moqueur. Cet oiseau a la capacité de répéter des sons seulement en les écoutant. Cinna me fixe la broche sur mon manteau.
« dix secondes »
Je rentre dans le tube d'envoi. La porte se referme d'un coup. Grâce à sa transparence, je vois Cinna me sourire et lever les pouces en l'air.

Le tube monte.

     Dans quelques minutes, je serai peut-être morte. Je repense à ma mère. A Katniss. A Nima et Mirayya. A mon père, mort il y a cinq ans dans un coup de grisou.

     Tout devient noir, puis la lumière du jour m'aveugle. Ma première pensée est de ne surtout pas quitter ma petite plate-forme. Je sais que si je n'attend pas les soixante secondes réglementaire, une mine me fera sauter la tête et on me ramassera à la petite cuillère.

     Je tente d'analyser le paysage. Je suis dans une prairie. A ma gauche se trouve un lac et à la droite s'étend une forêt.
Parfait.
Certaines arènes des précédentes année étaient des désert arides ou des tempêtes enneigées. Je cherche Rue du regard. Je la trouve à environ trente mètres de moi. Elle secoue la tête et je met un instant à comprendre.

     A une cinquantaine de mètres de nous se trouve une corne d'abondance de près de cinq mètres de haut. Elle abrite toute sorte de nourriture, d'armes ou de matériaux. Mais c'est très risqué, chaque années les premières minutes sont un bain de sang.

     Je regarde Rue en essayant de lui faire comprendre avec des signes que j'ai l'intention de récupérer un sac à dos se trouvant à une dizaine de mètres seulement. Rue semble comprendre et me mime qu'elle m'attendra en forêt, en me montrant de quel côtés elle partira.

     J'entends d'un coup le gong signifiant la fin des soixante secondes. A partir de maintenant, tous les coups sont permis. Aucune règle n'existe hormis celle de tuer pour survivre. Je cours en direction du sac à dos, l'attrape par la sangle puis cour rejoindre Rue. Je l'aperçoit. Tout comme moi, elle semble paniquée. Nous courrons sans ralentir, sans vraiment savoir où nous allons.

Notre seul désir est de fuir.

     Nous courrons ce qu'il me semble être une bonne heure quand nous arrivons à un point d'eau. Nous ralentissons et nous arrêtons.
- Mon mentor a dit que l'eau nous sera la ressource la plus importante, me dit Rue.
- Je pense qu'il a raison.
Nous nous asseyons et faisons le point de mon butin. Nous trouvons à l'intérieur du sac à dos noir une gourde - vide forcément - ,un couteau, un carré de tissu, une corde, un fil de fer, une boîte d'allumettes et des bâtons d'iode.
- On pourrai établir notre campement ici, je propose à Rue.
- Je vais chercher du bois.

Rue s'en va avec le couteau. Je pose quelques collets avec des branches et cherche des plantes comestibles. Je tombe finalement sur un buisson de baies sur la rive opposée de notre camp. Je les examines quelques instants. Oui, ces baies sont bien comestibles. J'en prend une poignet et retourne à notre campement. Je dépose les baies sur le morceau de tissus, prends ma gourde et la rempli d'eau. Je plonge ensuite un bâton d'iode et attend une demi-heure. Entre temps, Rue est revenue les bras chargés de branches. Nous construisons un abris avec celles-ci, du fil de fer et la corde. Puis nous entendons le canon. Il résonne quand une personne meurt mais le premier jours, il attend que le massacre a la corne d'abondance prend fin. C'est plus simple ainsi de compter les victimes. J'en compte neuf.

Rue et moi nous partageons les baies. Je vois qu'elle fatigue alors je propose de prendre le premier cart. Elle accepte et part se coucher. Le couteau à la main, j'attend. Puis l'hymne résonne et un hologramme apparaît dans le ciel, montrant les personnes défuntes. J'apprends ainsi que Gale est toujours en vie. Je reste éveillé près de cinq heure. N'y tenant plus, je réveille Rue. Celles-ci prends ma place.

Je le couche et avant de m'endormir, je pense à Haymitch. Lui qui, a chaque jeux, ne voit aucun de ses tributs revenir, aura à chance d'en avoir un cet année.

Primrose, le geai moqueur {tome 1}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant