Chapitre XIV

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- Non tu n'ira pas, me dit Gale en attrapant mon bras. C'est beaucoup trop risqué, tous les tributs restants ont au moins quinze ans, tu n'ira pas.
- Tu veux mourrir ou pas ?
- Sì je veux que tu sorte, oui.

     Je soupir. Gale est vraiment agaçant. J'allais me dire que c'était perdue, qu'il n'aura jamais ses fichus médicaments et qu'il allait mourrir, quand un son familier se fait entendre. Je sort et découvre un parachute. Je remercie infiniment Haymitch ; il m'envoie enfin les médicaments ! Mais en l'ouvrant, j'y découvre une bouteille jaune et un ragoût. A l'intérieur de la bouteille se trouve comme un sirop et en le sentant, je reconnais immédiatement que c'est du sirop de sommeil. La mère en utilise pour alléger la douleur de ses patient et dans certains cas, leur faciliter le chemin jusqu'à la mort.

     Ho Haymitch, vous êtes sérieux ? C'est des médicaments que je veux, pas du sirop ! Je ferai tout pour avoir des médicaments, quitte à mentir à Gale. Il faudrai juste détourner son attention, que je puisse m'éclipser facilement. Il faudrait...

     Et maintenant, le sirop de sommeil et le ragoût prennent tous leur sens. Il suffit que j'en donne à Gale pour qu'il dorme et je n'aurai plus qu'à partir. Je met la totalité du sirop dans le ragoût puis vient le trouver.

- C'est quoi ? me demande-t-il.
- Un Doliprane mêlé à du ragoût pour alléger ta douleur, lui mentais-je.
Si je lui donne un ragoût après qu'on se soit empiffré d'écureuil cela pourrai lui paraître suspect. Gale termine la soupe.
- Elle a un drôle de goût, un peu sucré. Il n'y a pas trop de Doliprane ? Parce que je sens que je vais dormir. Euh, attends... c'est du sirop de sommeil !?
- Bonne nuit, Gale.

Je part au moment où il s'endort.

      Je me souviens du chemin que j'avais pris pour aller de notre camp à moi et à Clove jusqu'à la corne d'abondance. En remontant la rivière, j'arrive au camp, maintenant abandonné. Je prends trois cart d'heures, je crois, pour atteindre la conque. Devant elle se dresse une table avec cinq sacs : pour le district deux, quatre, cinq, onze et douze. Je regarde attentivement autour de moi, sort un couteau puis m'élance, et je m'arrête juste à temps pour découvrir une fille arriver.

     Je la reconnais immédiatement, il s'agit de la renarde. Elle fonce à la table, prends le sac du cinq et repart dans la forêt. Cependant, je ne perd pas ma concentration : je cour, prends le sac du douze mais j'allais partir, une autre fille surgit de derrière la corne. Elle ne peut être que la carrière du quatre, dont j'ignore le nom. Avec sa coupe au carré bonde et sa petite frange, elle ressemble beaucoup à Cato et a le même visage que Glimmer.

      Je ne réagit pas assez vite quand elle lance un couteau en ma direction, je me le prends en pleine face, j'ai juste eu le réflexe de me baisser, évitant ainsi une blessure qui aurai pu être mortel. Je lui lance mon couteau à mon tour, qu'elle esquive. Elle prends une autre lame puis se jette sur moi, nous roulons à terre l'une sur l'autre, elle essayant de me tuer et moi de me dégager. Puis quand je suis allongé à terre face au ciel, elle prends mes poings et les plaques au sol, m'empêchant ainsi de bouger.

- Alors, ma petite, me nargue la carrière, on essaye de sauver celui qui t'a abandonné ? C'est mignon. Mais c'est dommage qu'il se soit porté volontaire pour te protéger, car vous mourrez tous les deux et ta sœur ne vous rêvera plus jamais. Son sacrifice n'a servie à rien, tout comme la mort de Clove. Et de ton amie, cette petite, là. Rue ? On l'a tué !

      Je tente en vain de me libéré mais la fille sort un couteau énorme de sa poche et le lève au dessus de sa tête. Puis quand elle allait frapper, une chose inattendue se passa : Tresh, du district douze, empoigna la carrière par le cou et la plaqua contre la corne d'abondance.
- Tu l'as tué ? lui crie-t-il.
- Non !
- Arrête tu as dis son nom !
- Non c'est pas moi ! Cato !

Puis Tresh lui frappa sa tête contre le mur de la corne, pendant que la fille se débattait toujours. Au deuxième coups, j'entendis un crac et Tresh lâcha la carrière, qui tomba au sol.
Le canon se fit entendre.
Rien qu'à voir ce que Tresh a fait, je comprends aussitôt que je suis fichu. Mon entaille au-dessus de mon œil me fait énormément souffrir.
- S'il te plaît, dis-je à Tresh, fait le vite.
- Non, je te laisse pour cette fois, douze. Pour la petite. Parce que je savez que vous étiez alliées.

      Tresh s'en alla, me laissant là, sans défense, au milieu d'une flaque de sang. Sachant que Cato est dans les parages, je le relève tant bien que mal pour retrouver Gale. À temps, car je le vois arriver de la forêt, prendre son sac ainsi que celui de la fille du quatre et il rentre se cacher dans la corne d'abondance.

      Je remonta le ruisseau puis arriva vau camp d'avec Clove. Je décide d'y faire une pose, je m'arrose le visage d'eau et tue un lapin. Je crois y rester une petite demi-heure et sachant que si Gale est réveillé il risque de s'inquiéter, je rentre à la grotte.

Je retrouve mon ami assis contre la parois et en le voyant, il sourit.
- Je t'avais dis de pas y aller. T'es presque aussi têtue que moi.
- Mais j'ai les médicaments.

J'ouvre le sac et y sort un pot de crème.

Primrose, le geai moqueur {tome 1}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant