Chapitre XVI

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Nous atteignons notre ancienne grotte vers midi, buvons un peu et repartons. Le ciel s'obscurcit puis vient la nuit.
- Il est quelle heure ? me demande Gale.
- Pas loin d'une heure de l'après-midi.
- Alors pourquoi il fait si noir ?
- Les juges ont le contrôle de l'arène. Il peuvent ajouter des animaux, créer des tempêtes, faire grandir des arbres.
- Et quel est leur intérêt de mettre la nuit ?
- Ils font tous pour que ça finisse vite.

Nous marchons des heures qui nous sembles interminables, Gale faisant un énorme bruit, a croire qu'il fait exprès de marcher sur les feuilles mortes. Décidément, il m'exaspère.
- Tu fais exprès ? je lui demande.
- De faire du bruit ? Oui.
- Maos pourquoi ?
- Pour attirer Cato ou Tresh. De toutes façon, on devra bien les combattre et je ne pense pas qu'ils viennent nous chercher. On est plus fort.

C'est donc en imitant Gale et en faisant le plus de bruit possible que nous nous remettons en marche. La forêt, paisible le jour, devient effrayante la nuit. Les ombres des arbres semblent s'étirer sur nous. Puis nous entendons des bruits, semblant à des aboiements mêlés à des cris. Le canon sonne et Tresh apparaît dans le ciel.
- C'était quoi ? je demande à Gale.
- Le signal. On doit trouver Cato, on est deux et lui est seul, on peut y arriver.

Nous marchons une heure en restant sur nos gardes. Gale est désarmé mais j'ai mes couteaux, il passe en tête et je le suit. Nous errons en direction de la corne d'abondance en entendant des grognements dans la forêt. Ceux-ci s'intensifient et semble se rapprocher, et puis d'un coup, un énorme chien-loup sort de terre et se jette sur Gale. Je lui lance un couteau qui le tue, aide Gale a se relever et fonce vers la corne. Nous l'apercevons enfin et redoublons d'efforts. Les chiens-loups se multiplient et arrivés en bas de la corne, Gale me fait monter. J l'aide à monter mais un chien l'attrape par le pied et je sens mon ami glisser. Il s'agite et son poids s'allège brusquement, j'en déduit qu'il a put se libérer.

Il parvient à monter et nous observons nos ennemis : à coup sûr, se sont des animaux modifiés génétiquement en labo. Nous nous retournons et brusquement, Cato apparaît sur la corne. Gale l'attrape par le cou et tente de l'étrangler mais Cato anticipe le coup et le fait tomber. Je tente de viser Cato avec mes couteaux mes les deux n'arrêtent pas de se débattre, je ne veux pas prendre le risque de tuer Gale, alors je me tiens prête.

Cato inflige un coup dans la figure à Gale et se tourne vers moi, en esquivant les couteaux que je lui lance. Il m'attrape et me met à terre, la tête dans le vide sous les aboiements des chiens. Cato tente de me faire tomber et sa mais sur mon cou me coupe la respiration.

C'est là que Gale intervient et tous deux se battent pendant que je reprends mon souffle. Je sort un nouveau couteau et au-dessus de moi, le combat entre les deux garçons a cessé. Cato a passé sa main autour du cou de Gale et se tient prêt à lui déboîter le cou.
- Alors, la Prim, tu te sens faible ?
Je ne répond pas. De là, je peux voir un peu mieux son visage, bien qu'il soit couvert de sang.
- Vas-y, tire, je suis déjà mort. Je l'entraîneraient avec moi et on mourra tous les deux. Tu gagnera. Dépêche toi de choisir ou il n'aura plus d'air.
Gale agrippe la main de Cato qui le sert le cou, l'empêchant de respirer.
- Où alors, repris Cato, je peux toujours lui tourner le cou. C'est la seule chose que je peux encore faire, pour l'honneur de mon district.

Gale, les doigts en sang, dessine une croix sur le poignet de Cato, puis je comprends son message. Si je tire dans sa main, il l'a dégagera et Gale sera libre. Et c'est se qu'il se passe : Cato crie, retire sa main et Gale le pousse dans la meute de chien. Il crie à en perdre la voix et je ne peux m'empêcher de lui lancer un dernier couteau dans son crâne pour qu'il meurt plus vite et moins douloureusement.
Le canon vibre, les chiens partent et le jour revient.

Nous descendons de la corne d'abondance quand la voix de Claudius se fait entendre :

« mes chers tributs. Nous avons décidé de légèrement modifier une petite règle. Un seul vainqueur sera couronné. Bonne chance, et puisse le sort vous être favorable »

C'est une blague ?

- Vas-y, me dit Gale, tire. Tu rentreras.
- Non.
- Il leur faut leur vainqueur.
- Il ne l'auront pas. Je ne pourrai jamais vivre en sachant que tu es mort.
Je m'approche de Gale et sort les baies de sureaux mortel.
- Non ! me dit-il.
- Fait moi confiance.
Je lui glisse la moitié des baies dans sa main et en prends l'autre partie. Gale semble comprendre et me demande :
- Ensemble ?
- Oui.
- Un, deux...
- Trois.
Nous portons les baies à notre bouche et la voix, cette fois si du haut juge Seneca Crane, résonne :

« arrêtez ! Mesdames et messieurs, les gagnants du district douze !

Le reste passe plutôt vite. Un hovercraft vient nous récupérer et nous revenons à nos appartements. Effie n'a jamais été aussi heureuse. Le soir, après que les soignants nous ai soigné, je me rends sur le toit. La nuit déjà tombé est plutôt froide et mon pyjama en soie ne me protège pas tellement. A ma grande surprise, Haymitch me rejoint.

- Écoute, trésor. Dans Panem, on sais bien que ce numéro avec les baies ont été un acte bienveillant, qui tu ne voulais pas vivre avec la culpabilité de ne pas put l'avoir sauvé. Mais certaines personnes ont vues cela comme une provocation. Et ils sont en colère.
- Où voulez-vous en venir ?
- Toi et Gale vous allez devoir jouer le jeu. Je ne vous demande pas de sortir ensemble et d'être amoureux, mais vous devez vous comporter comme si vous étiez les meilleurs amis du monde. Rien ne peut vous séparer. Toujours ensemble.
- Ça devrai être simple.
- Oui mais faites-en le plus possible. Où vos familles peuvent y passer.

Et il me laisse là.

Le lendemain matin, j'en parle à Gale et il me répond simplement que se sera simple, qu'il ne fallait pas s'inquiéter. L'après-midi a lieu l'interview. Caesar passe en revue certains moments de nos jeux et quand vient la questions des baies, Gale dit alors qu'il n'avait pas coeur à me tuer. Qu'il avais juré à Katniss de me ramener et qu'il n'aurai pas le courage de revenir au district sans moi. Quand à moi, je fait croire que Gale a toujours été avec moi, que pendant plusieurs années, il était comme mon grand frère, que vivre sans lui été inimaginable. J'espère que le Capitole mordra à l'hameçon. En tout cas, Caesar n'y voit sur du feu.

Nous reprenons le train en route pour notre district. Le douze tout entier vient nous accueillir, dont ma mère, m'a soeur et la famille de Gale.

Je retiens ce que Haymitch m'a dit. Je ne ferai aucune erreurs. A vrai dire, maintenant que j'y penses, je pense qu'en sortant les baies, c'était surtout pour défier le Capitole. Comme quoi nous sommes d'avantage que des pions dans leur jeu. Que cela été une provocation, synonyme de rébellion.

Je suis peut-être jeune, je suis peut-être pauvre, mais j'ai survécu aux Hunger Games. En défiant les règles du Capitole. Je sais que ce ne va pas passer inaperçu.
Que les gens me verront comme une clandestine.

Comme un geai moqueur préférant parler que chanter.

Fin

(tome deux en préparation, plus de détails dans le prochain chapitre)

Primrose, le geai moqueur {tome 1}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant