Chapitre 20

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~• Zelda •~

Je descendais en courant, les yeux fermés par la honte.

J'ai tenu Link dans mes bras... Quoi ?!

Je secouais la tête, et, arrivée en bas de l'escalier en spirale, je poussais la porte, et me précipitais vers le hall d'entrée.

Je descendais les marches, et, mon sac tapant mes cuisses, je partais vers la cour extérieure.

Je traversais en courant la cour emplie de cerisiers et m'arrêtais à un coin de mur isolé, caché par un cerisier dont les quelques fleurs n'avaient pas encore fané.

Je me laissais glisser à terre, et soupirais.

Pourquoi j'ai cette vie ? Pourquoi... Hein ? Je fuis les autres, j'ai l'air d'une asociale, et quand je parle aux autres personnes de mon âge, ils se demandent très sûrement que je suis qu'une demeurée... Oui... Une demeurée...

J'enfouis mon visage dans mes mains, et posais la tête sur mes genoux. J'étais atterrée. J'avais l'air d'une débile...

Je relevais la tête, et saisis mon sac.

J'en sortis une boîte à déjeuner rouge, que j'ouvris avec ennui.

Aujourd'hui, je m'étais préparé un repas assez banal, qui était à peine nourrissant : riz cantonais, avec des fruits et un paquet de biscuits.

Pas incroyable. Je suis sûre qu'une bonne partie des élèves déjeunent ça à la pause déjeuner... Je me préparerais un dîner plus copieux ce soir.

Une pensée vint me titiller : les dortoirs. Je n'avais pas demandé à la vie scolaire dans quel dortoir j'allais... "Vivre", si nous pouvions dire cela comme cela.

Avec qui je serais ? Ce n'était pas des dortoirs mixtes, je pouvais donc être sûre que je ne tomberais pas sur Link... De toute façon, ça n'avait pas non plus grande importance : je ne ferais pas "amie-amie" avec les filles de mon futur dortoir, c'était une certitude.

Résignée, je pris des baguettes en bois, neuves, que je décollais, et je me mis à manger, sans envie.

Link... Urbosa... Ils ont dû me trouver vraiment bizarre... Ce n'est pas grave, Zelda, ce n'est pas grave... De toute façon, cela ne sert à rien d'essayer de s'attacher à eux, l'année prochaine, j'irais à l'université, et je ne les rêverais plus... Ce n'est pas très important.

Je continuais de manger, avec ce poids sur la conscience. Je les avais blessés. Je secouais la tête à cette pensée. Cela ne servait à rien de culpabiliser.

Je terminais le riz, et reposais les baguettes. Je pris une pomme, que je croquais avec monotonie.

Vraiment, pourquoi je m'inquiète pour eux ? Ils peuvent se faire d'autres amis, il y a plein d'autres élèves dans cet internat ! Alors pourquoi moi ? Il n'y a pas de raison. Aucune. Et ça m'est complètement égal.

En nos Cœurs Meurtris... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant