Chapitre 21

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~• Zelda •~

Je m'installais à l'une des nombreuses tables isolées de la salle où se déroulerait mes cours d'Histoire et Géographie.

Je feuilletais mon cahier, et l'ouvrais à une page au hasard.

Je déchirais la page à partir de la marge, et je pris un crayon dans ma trousse.

Les traits fins sur la feuille lisse prenaient forme, jusqu'à prendre le visage du garçon.

Link...

Pourquoi je le dessinais ? Aucune importance...

Je t'avais déjà observé de loin, tu m'avais sauvé la vie.

Nous sommes contraires, même si nous nous entendons bien...

Mes sentiments étaient incompréhensibles, c'était à me demander si je ne vivrais pas folle...

Pourquoi ? Mon talent en dessin et en écriture avait déjà séduit des enfants et leurs parents, mais c'était le tout.

Je n'avais pas saisit mon crayon à dessin depuis...

Depuis...

Maman...

Avant qu'elle ne meurt, je lui faisais des dessins tout les jours, et c'était moi qui dessinait tout les croquis de Terrako avant que je m'enfuie de la maison, avec lui... Avant de le réparer par mes propres moyens... Elle ne dessinait que la base, je m'en souviens comme si c'était hier...

Ce dessin était le premier depuis des années.

La porte s'ouvrit, et je ne bougeais pas de ma place.

Les élèves s'installaient tous, et je relevais discrètement la tête.

- Salut !

Je faillis tomber à la renverse.

Devant moi, une Gerudo s'était mis à genoux, les coudes sur ma table, et se confondait en excuses.

- Oh ! Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas t'effrayer...

Je calmais mon cœur, et lui demandais ce qu'il l'amenait ici.

- Bah... Je vais en cours ?

Je soupirais, et répliquais sèchement, agacée :

- Que fais-tu à ma table ?

Elle se gratta nerveusement la nuque, et répondit :

- Je... Je voulais m'excuser... Pour ce midi... Enfin... Tu avais l'air terrifiée quand je suis arrivée... Du coup je ne savais pas trop quoi faire.

- Hum. Très bien. Ne t'en fais pas, ce n'est pas de ta faute si je me suis enfuie. J'ai... Je ne sais plus qui je suis ou ce que je ressens... finis-je par avouer. Je ne sais plus, depuis que je suis arrivée ici, j'ai perdu tous mes repères : Link vient me parler, me sauve la vie deux fois dans le même mois - le premier de mon année à l'internat - , et je ne sais plus quoi penser... De toi... De lui... De vous tous !

Je me tus, consciente du monologue que je venais de faire.

- Pardonne-moi...

- Ne t'inquiètes pas. Hé, par contre, tu parles comme un bouquin ! Combien de fois tu as lu le dico ?

Je rougis un peu, consciente de l'insulte.

- C'est toujours mieux que de dire des idioties à longueur de journée, comme la plupart des idiots. crachais-je.

La fille resta quelques secondes figée, la bouche ouverte.

- Ouah ! Faudra trop que tu m'apprennes à clasher comme ça !

En nos Cœurs Meurtris... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant