Jisung avait déjà prévu de passer un été calme et ressourçant au bord de la mer avec celui qu'il aimait.
Sa première erreur, c'était d'y avoir cru.
La seconde, c'était d'avoir cédé sans même lutter au pouvoir des flèches de Cupidon.
Il n'avait suf...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Quand Jisung était sorti, un long moment plus tard, il fut contraint de remarquer qu'un silence habitait sa maison. Il avait pris le temps de prendre soin de lui, ce qu'il faisait rarement chez lui, il s'était rasé, il avait crémé tout son corps et son visage, il se sentait prêt à baigner sous le Soleil. Il afficha un sourire, pour certaines raisons, il appréciait l'idée d'être seul ici, le temps d'un instant. Il pouvait se poser dehors, apprécier le chant des cigales, lire un livre ou bien sortir ses pinceaux. Alors il n'hésita pas vraiment et s'exécuta, il s'était seulement habillé d'une chemise blanche en lin qui tombait sur son corps fin ainsi qu'un short bermuda beige, en se disant qu'il subirait moins les lueurs de l'Astre de la sorte. Il ouvrit son sac et il attrapa sa palette d'aquarelle, son carnet, quelques crayons et encreurs, qu'il emmena avec lui.
Dehors, il s'était simplement assis sur les dalles, il n'avait pas besoin d'une meilleur assise, il avait une vue plongeante sur la mer, qu'il allait pouvoir dépeindre de ses outils. Il glissa ses écouteurs dans ses oreilles, et ainsi, il se laissa aller à sa créativité. Il chantonnait ses airs favoris du bout des lèvres, en croquant au crayon sans grande précision les éléments qu'il pouvait observer. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait heureux. Il n'avait pas besoin de l'attention d'un autre pour exister, être seul avec ses passions lui suffisait, à cet instant. Il sentait les algues et l'eau marine d'ici, puis la crème solaire sur le bout de son nez, il souriait bêtement. Peut-être qu'il était fait pour vivre au bord de la mer, finalement. Il n'avait plus de tracas, à l'autre bout de l'hexagone, comme s'ils s'étaient tous envolés sur le chemin.
Il trempait continuellement son pinceau dans son verre, ajoutant parcimonieusement de la couleur sur son papier à grain, qui s'en gorgeait gracieusement. Soudain, il se stoppa, la mimique incertaine. Curieusement, il réduit le volume de son téléphone, il entendait le son répétitif d'un "clic", qui n'avait pas l'air de vraiment venir de la nature avoisinante. Ce n'était pas si menaçant, mais c'était assez perturbant pour attirer son attention.
Il fronça les sourcils, retira ses écouteurs, et en jaugeant avec curiosité les environs, il trouva sa réponse au bout de quelques coups d'œil, sur son balcon. Minho y était accoudé, posté derrière son appareil, braqué sur lui. Il lui offrit un sourire, en laissant baller son bras occupé, l'autre lui rendit, les battements de son cœur s'étaient accélérés, son sourire l'électrisait. Lui, parmi les fleurs rouges des laurier-roses, ses cheveux châtains en bataille qui voltigeaient au gré de la brise, c'était presque féerique comme tableau. Son débardeur voltigeait au vent, trop large, rentré dans son gros pantalon de costume. Minho reprit son activité, l'objectif fixé sur son modèle, alors Jisung se remit à parsemer de couleurs son paysage, sans perdre son air content.
Il ne savait pas réellement combien de temps s'était écoulé quand il termina son aquarelle, pas si longtemps, ses mouvements étaient vifs, presque naturels. Quand il retourna à l'intérieur, il put entendre résonner de l'étage l'air d'un vieux son de variété, 'La valse à mille temps', de Jacques Brel, si ses souvenirs étaient bons. Il esquissa un sourire, en gravissant les marches, il écoutait aussi bon nombre de styles de musique différents, mais ce n'était pas comme ça qu'il imaginait son aîné, pourtant, ça faisait sens, en l'entendant. Devant sa porte, il hésita à plusieurs reprises, avant de toquer. Il ne fallut que quelques secondes avant qu'il ne puisse percevoir son invitation.
