1 - Havre de paix.

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   ── Si tu vois tout en gris,
   déplace l'éléphant.

   ── Si tu vois tout en gris,   déplace l'éléphant

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Pdv interne :

Ma main empoigne fermement sa chemise, et je presse un peu plus son corps contre le mur. De légères gouttes d'eau bordent mes cornées, et une d'entre elles arrive à tracer son chemin sur ma joue. Je le fusille du regard, et pourtant il me fixe toujours avec ce dédain qui m'irrite au plus haut point.

- Si tu m'avais vraiment aimé Taiyo, tu m'aurais comprise. Je lui reproche d'un ton glacial.

- (Y/n)... Il souffle, et il essuie ma pauvre larme avec son pouce.

J'écarte sa main de mon visage à l'aide d'une violente tapette, même si je dois avouer que son toucher sur ma peau (c/p) me rappelle nos plus beaux souvenirs radieux.

- Me touche pas ! Je le rembarre en criant. Mais t'es vraiment un malade ou quoi ?? T'as vu la façon dont tes yeux se posent sur moi ? Je le questionne de manière agressive. Et tu penses que je vais te donner une deuxième chance ?

- ...

Son silence face à mes paroles ne fait que me conforter dans ma prise de décision.

- T'as voulu jouer au con avec d'autres filles, et bien reste avec elles et lâche-moi la grappe maintenant.

Mes doigts desserrent le tissu blanc en coton de sa chemise tandis que je l'observe avec attention une dernière fois.

Ça me fait mal au cul, mais aussi au cœur, de me dire que j'ai pu tomber amoureuse d'un abruti pareil. Avec ses cheveux blonds, ses yeux noisettes et un corps plutôt pas mal foutu, j'étais pas la seule à le convoiter cet idiot. Je suis d'ailleurs bien tombée dans le panneau, il m'a fait me sentir tellement spéciale vis à vis des autres que je me suis effondrée sous son charme.

Je le voyais comme la plus belle peinture sur toile, mais celle-ci s'est transformée en une aquarelle dès l'instant où il a fait couler sans vergogne mes larmes salées. Je perçois en chacun un ramassis de traits de pinceaux, parfois fins et légers, parfois grossiers. Chaque corps représente le croquis de l'âme, plus ou moins aboutit dépendant de chacun. Le dessin que je me fais d'autrui se construit sur leur lueur intérieure et le fond de leur pensée, quand j'arrive à les voir. Ce qui n'est pas une mince affaire, puisque je n'ai pas été capable de juger correctement l'énergumène qui me servait de petit ami.

- Salut. Je lâche et je m'en vais, quittant le local ménager où l'on avait l'habitude d'aller tous les deux.

Et dès l'instant où je pars, les pleurs inondent mon visage. Après tout, ça ne fait qu'une semaine qu'on est séparé, et lui et moi on est quand même resté ensemble pendant quatre mois. À l'échelle lycéenne, c'est gargantuesque.

Je prends les escaliers menant sur le toit, puisque j'aimerais éviter que toute la populas du lycée me voit en train de chialer comme une sombre merde. Depuis un certain temps maintenant, le toit du lycée c'est mon jardin secret. Et pour être plus honnête c'est depuis que l'administration a embauché une brêle comme agent d'entretien, et qu'il laisse les clés sur la porte, le maladroit.

𝘊𝘩𝘪𝘨𝘪𝘳𝘪 𝘹 𝘙𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳 | 𝐇𝐀𝐑𝐌𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐑𝐃𝐀𝐍𝐓𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant