Si tu n'avais pas vu en lui la plus belle des œuvres d'art, votre histoire n'aurait jamais été écrite. Tout a commencé à cause d'une bague malencontreusement oubliée dans une salle de cours, et d'une rupture. S'en est suivi du chantage, une histoire...
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Pdv interne :
- Hm... Par où commencer même...? Je me triture l'esprit, les souvenirs commençant déjà à se mélanger dans mon esprit.
- Par le début ? Propose Chigiri innocemment, ce qui me fait rire.
Je me réinstalle correctement sous ce porche, histoire de ne pas avoir trop mal aux fesses. Même si je vais finir par avoir mal dans tous les cas, qu'importe la position.
- Donc euh pour te donner du contexte, on s'est rencontré en début d'année. Enfin, je le connaissais déjà avant, mais je ne lui avais jamais parlé. Je rectifie en ramassant un bout de bois qui traîne par terre.
Son silence me montre qu'il est attentif, et prêt à me laisser toute la place dont j'ai besoin pour m'exprimer.
- Je vais pas tout te détailler parce que ça servirait à rien, mais dès qu'on a commencé à discuter j'ai senti qu'il y avait un truc. Je poursuis, en jouant avec le bâton. Et j'avais raison. Très rapidement on a commencé à flirter, plus lui que moi d'ailleurs, et en deux semaines je me sentais plus spéciale que n'importe qui.
- Oui parce que Taiyo a du succès de base. Déduit le rose.
- Exactement. Je confirme, et soupire. Donc forcément, je me sentais aimée et voulue par un des gars les plus populaires du lycée, comment te dire que je me sentais plus pisser.
Il pouffe de rire en entendant l'expression, ce qui me détend un peu.
- Comme une conne je suis tombée sous son charme. Il m'en aura pas fallu beaucoup. Mais bon, au final on s'est mis ensemble. Et honnêtement, tout était parfait, je vais pas mitonner là dessus...
Le bout de bois que je triture avec angoisse finit par se casser en deux face à la force que je mettais dans ma poigne.
- On passait tout notre temps ensemble, littéralement. J'allais chez lui, il allait chez moi. On mangeait ensemble, et qui plus est il s'entendait très bien avec Sanae et Daiki. Bref, le rêve. Je résume, mon ton transpirant l'agacement. Chaque jour mon cœur lui appartenait un peu plus.
Le pire dans tout ça, c'est que c'est vrai. Chaque émotion le concernant était décuplée, il me faisait tout ressentir fois mille. C'était mon premier amour, et le plus vivifiant. Je ne me pensais même pas capable de ressentir autant de choses.
- Puis, au bout de trois mois de bonheur fou et intense, la distance a commencé à s'installer. Au moment même où mon amour à son égard était au point culminant de mon cœur.
- ... Qu'est-ce qu'il a fait ? Ose demander Chigiri, inquiet.
- Ce qu'il avait fait avec moi, il le faisait à d'autres filles. Chaque instant qu'on avait vécu au début de notre relation, je les revoyais s'écouler devant mes yeux, avec quelqu'un d'autre. Je lui explique amèrement. Comme si les faire tomber sous son charme était son activité favorite.
- Je suis désolé... Il ajoute après un court blanc.
- C'est passé, tu n'as pas en t'en faire. J'essaie de le rassurer, voyant bien qu'il s'inquiète pour moi. Passons, ce petit manège a duré deux grosses semaines avant que je ne craque. Évidemment je lui en avais déjà parlé avant, du fait que je n'appréciais pas vraiment son comportement, mais il ne m'écoutait pas. Alors, cette fois-ci j'ai fait en sorte qu'il m'écoute. Un soir, quand on rentrait des cours ensemble, je lui ai tout dit. Je lui ai avoué ne plus supporter ses actions, que ses agissements me blessaient vraiment, et que je ne devrais pas avoir à le lui répéter tous les deux jours sans qu'il ne fasse rien pour changer.
De nouveau, je change de position, et ramasse un autre baton sur le sol.
- C'était très dur de lui faire réellement face pour la première fois, puisque depuis le début j'avais toujours eu ce sentiment de « chance ». “Je devrais être être heureuse qu'il m'ait choisi moi”.
- Et ensuite ? Demande Chigiri très intrigué par la suite de l'histoire.
Ça me donne l'impression de réciter un conte à un enfant impatient.
- Ensuite, il s'est excusé. J'ai cru que ça allait se régler, jusqu'à ce qu'une fille complètement inconnue au bataillon l'interpelle au loin avant de l'enlacer par derrière. Je continue, avec toujours plus d'acrimonie dans mon ton. Ma mâchoire en est tombée, je croyais rêver. Elle le collait comme une moule à son rocher, et c'est là que je me suis rendue compte que c'en était trop.
- Qu'est-ce que tu as fait alors ?
- J'ai rompu. Je me suis dit que je ne voulais pas être avec un mec qui passait plus de temps à fricoter avec d'autres filles que moi. Et depuis il me suit à la trace pour me récupérer.
- Quel con... Remarque Chigiri, frustré.
- Oui. Je déglutis, et repense finalement à la décadence qu'a été notre relation. Je ne pourrai pas dire à quel point ça a été laborieux. Son amour pur et plein de bonne volonté se faisait contaminer par son comportement d'idiot; la toxicité se répandait comme une gangrène. Il a suffit d'une fille pour transformer mon attachement en pomme pourrie, et l'instant d'après l'avarice a rattrapé toutes les autres pommes, les rendant véreuses.
- Les pommes étant tes sentiments ?
- Oui.
Je me lève et décide de me dégourdir les jambes, toutes ces émotions revenants me retournant l'estomac.
- Mais du coup, comment tu te sens ? C'était il y a deux semaines ça non ?
- C'est ça. Et pour être honnête, il n'y a pas un jour où je ne pleure pas. Avant de dormir, en me réveillant, en cours parfois, c'est un calvaire. Je lui dis la voix enrouée, les larmes me montant. Je laisse plus place à la colère qu'à la tristesse, pour avoir moins mal, mais inévitablement ces quatre mois me reviennent à la tronche tel un boomerang.
Ses magnifiques orbes fluorescentes me transmettent toute la peine du monde, à travers un simple regard, pourtant sa bouche n'en fait rien.
- Je comprends mieux l'histoire du fake dating... Marmonne Chigiri, la mélancolie enrobant sa voix.
Et l'instant d'après, ses bras viennent entourer mon buste. Comme si aucun mot ne pouvait être solution à mes tracas.
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Enfin le reveal sur cette histoire, rien de très surprenant au final hein-
J'espère que personne n'a déjà vécu ce genre de situation :')
Je poste en vif vu que je suis éclatée lol, à tout moment je m'endors 💀 (Et demain je finis les cours à 20h15 pitié 😭)
