Chapitre 3

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Deborah

Le vendredi suivant, je me retrouvai dans la chambre de Luisa avec June. La grande brune était surexcitée et ne tenait pas en place, on aurait dit une danseuse qui virevoltait d'un bout à l'autre de la pièce.

– Pousse-toi de là, m'ordonna-t-elle.

Je m'écartai de l'accoudoir du fauteuil qui se tenait dans le coin de la chambre et sur lequel se trouvait ce qui ressemblait à une robe. Luisa s'en empara, l'observa un instant d'un air concentré, puis secoua la tête et la balança derrière son épaule. Je haussai les sourcils et me tournai vers June qui m'adressa un signe de la main qui signifiait qu'il ne fallait pas faire attention.

– Si tu cherches quelque chose on peut peut-être t'aider ? proposai-je.

– Non vous ne pouvez pas, me répondit-elle. Ce serait de la triche.

Encore une fois je me tournai vers June. Elle haussa les épaules, manifestement aussi perdue que moi.

– Pour tricher il faut jouer, souligna-t-elle. Et j'aimerais bien savoir à quoi tu joues.

Luisa cessa son incessant ballet le temps de nous scruter tour à tour. Elle lâcha ensuite la pile de vêtements qui s'était amoncelée dans ses bras et fonça vers sa commode qu'elle commença à fouiller. June soupira et s'assit sur son lit, les mains sagement posées sur ses genoux. Elle était beaucoup plus patiente que moi.

– Luisa, la soirée de rentrée est dans une heure et on n'est toujours pas prêtes, donc si tu as fini... ce que tu es en train de faire (je désignai les petits tas de fringues disséminés dans la chambre) ce serait bien qu'on s'active.

– Et qu'est-ce que tu crois que je suis en train de faire au juste ? m'interrogea-t-elle sans m'accorder un regard.

Je levai les mains au ciel et me vautrai sur son fauteuil. J'étais fatiguée, la semaine avait été longue, et je n'avais pas le courage d'argumenter avec elle. Après quelques minutes elle finit par relever la tête de ses tiroirs avec une nouvelle pile de tissu dans les bras. Elle jeta une jupe et un top sur son épaule, me lança une robe et June hérita de ce qui ressemblait à un jean et un haut noir.

– Allez, en tenue mesdemoiselles, on n'a plus beaucoup de temps.

J'observai le vêtement que je tenais dans mes mains avec des yeux ronds. C'était une robe légère, vert émeraude et qui semblait arborer un dos nu très, très profond. Je relevai lentement la tête vers Luisa.

– Attends une seconde. C'est ça que tu fais depuis tout à l'heure ? Tu n'aurais pas pu nous le dire ?

– Pour quoi faire ? Le résultat aurait été le même, lâcha-t-elle en haussant les épaules.

June semblait avoir accepté son sort et se dirigeait déjà vers la petite salle d'eau de Luisa avec ses fringues sous le bras. Je me levai et tendis la robe à Luisa.

– Je ne mettrai pas ça. J'ai déjà apporté une robe et celle-ci est trop...

– Trop quoi ? me coupa-t-elle. Echancrée ? Sexy ? Stupéfiante ?

– Euh... oui, ça ne me ressemble pas du tout et je préfère ma petite robe confortable.

Luisa passa le pull fin qu'elle portait par-dessus sa tête et le laissa tomber sur le sol. J'avais l'habitude qu'elle se déshabille devant nous, elle n'était pas particulièrement pudique.

– Tu mettras des trucs confortables quand tu seras vieille. Ne fais pas ta rabat-joie et enfile cette foutue robe.

– Je refuse de porter ça ! m'agaçai-je. C'est minuscule et je ne me baladerai pas à moitié à poil à la fontaine !

Brand New Dawn - LouderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant