Ethan
Il était tôt, trop tôt ce matin-là et j'essayais désespérément d'ignorer mon téléphone qui émettait sa sonnerie stridente sur ma table de nuit. J'enfonçai un peu plus ma tête dans mon oreiller, grommelant comme un ours qui sort de son hibernation.
Le foutu appareil finit par se taire et je soupirai en me retournant dans mon lit. Je me laissai à nouveau glisser dans le sommeil mais c'était peine perdue. La sonnerie insupportable emplit à nouveau la pièce et je cherchai l'appareil à tâtons.
– Allô ? grognai-je en décrochant.
– Ne me dis pas que je te réveille ?!
C'était June. J'aurais dû m'en douter, qui d'autre appellerait à une heure aussi matinale ?
– Bien sûr que tu me réveilles ! June pourquoi tu m'appelles aussi tôt ?
– Aussi tôt ?! Lève-toi imbécile, c'est la rentrée et il est sept heures passées !
Je raccrochai en bougonnant et me fis violence pour m'extirper de mon lit. Je n'avais pas vraiment eu l'intention d'aller en cours ce matin mais puisque j'étais réveillé...
J'enfilai rapidement un jean et un pull rouge et rabattis la capuche sur ma tête. Je filai ensuite, traversant le campus en direction du café qui se trouvait non loin de là. Je commandai un double expresso pour moi et un latte au caramel pour Deb. Je ne l'avais plus vue depuis le nouvel an et elle me manquait.
Ses travaux au labo de sciences du campus ne commençaient pas avant une bonne demi-heure mais je savais qu'elle se débrouillait toujours pour être très en avance. Je choisis un emplacement stratégique, face aux portes du bâtiment des sciences et me mis à scruter les allers et venues. Avec ma capuche qui cachait une bonne partie de mon visage j'aurais pu passer pour un psychopathe si je n'avais pas eu deux gobelets de café à la main. Etonnamment on ne se méfiait jamais de quelqu'un qui transportait du café.
Elle finit par montrer le bout de son nez, en avance comme toujours. Je vis ses sourcils se froncer et son joli petit nez se plisser lorsqu'elle me reconnut. Elle se dirigea vers moi en rangeant le gros bouquin qu'elle tenait à la main dans son sac.
– Qu'est-ce que tu fabriques ici ? m'interrogea-t-elle.
– Je me mets à ton service, répliquai-je en lui tendant son latte.
Le son cristallin de son rire chanta à mes oreilles, m'arrachant un sourire.
– Merci.
Je l'observai tandis qu'elle buvait une gorgée de café. Elle ferma les yeux et émit un petit gémissement de plaisir tout à fait adorable qui eut pour effet d'agrandir mon sourire, entre autres choses.
– Trésor ces bruits que tu fais dès que tu mets quelque chose dans ta bouche, c'est...
– Je te conseille de te taire immédiatement, m'interrompit-elle.
J'éclatai de rire et elle m'imita. Je savourai cet instant comme elle son latte. Lorsque nous eûmes terminé nos boissons respectives je lui pris le gobelet vide des mains et le jetai dans la poubelle qui jouxtait le bâtiment des sciences. Lorsque je me retournai vers elle, je réalisai que ses traits étaient tirés et que son teint était plus pâle que d'habitude.
– Est-ce que tout va bien ? l'interrogeai-je.
– Oui, tout va bien pourquoi ? répondit-elle en remontant ses lunettes sur son nez.
Je savais pertinemment ce que ce geste signifiait. Elle mentait.
– Tu en es sûre ? insistai-je.
Elle hocha la tête et se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ma joue. C'était une habitude qu'elle avait prise ces derniers temps et je ne m'en plaignais pas.
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Brand New Dawn - Louder
RomanceDeborah n'est pas un exemple de stabilité. Sa famille est dysfonctionnelle et ses relations aux hommes désastreuses. Seuls ses amis lui apportent amour et équilibre. Mais osera-t-elle tout tenter au risque de perdre ce qu'elle a si difficilement con...