Chapitre 10

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Deborah

La période des fêtes de fin d'année avait toujours fait partie de mes moments préférés. Depuis ma plus tendre enfance je raffolais des lumières, des décorations et des traditions de Noël. Même après que mon père nous ait quittées, assassinant l'aspect familial des réjouissances cette année-là, nous avions su rebondir et, avec l'aide de ma mère, j'avais tout mis en œuvre pour aménager de nouvelles traditions pour mes sœurs.

Je levai le nez vers le ciel tandis que je marchais jusqu'au bâtiment des sciences pour profiter de l'exceptionnelle douceur de cette fin d'année. Il ne faisait jamais vraiment froid en Californie, pas à Riverside en tout cas, mais les températures étaient étonnamment clémentes cette année. J'inspirai profondément et fermai les yeux un instant pour profiter de l'air tiède s'engouffrant dans mes poumons.

– Tu fais du yoga en marchant ? Ce n'est pas très prudent, trésor.

Je rouvris vivement les yeux et sursautai comme un diable sorti de sa boite.

– Tu essayes de me tuer ? Parce que si c'est le cas tu es sur la bonne voie !

J'aurais dû me douter que je le trouverais sur mon chemin, Ethan avait pris l'habitude de m'accompagner à presque tous mes cours, comme si lui-même n'avait rien de mieux à faire.

– Admets tout de même que tu es particulièrement émotive, trésor. C'est presque trop facile, ricana-t-il.

Je grommelai entre mes dents en reprenant mon chemin et il m'emboîta le pas.

– Tu n'as pas un cours à suivre ? l'interrogeai-je, excédée.

– Si, rétorqua-t-il en enfonçant ses mains dans les poches de son jean.

Je me tournai vers lui en haussant un sourcil.

– Et tu n'y vas pas ?

– Non. Tu viens toujours chez Chase et June ce soir ?

Mince ! La soirée de Noël de June, ça m'était complètement sorti de la tête. Voilà des semaines qu'elle m'avait invitée en insistant sur l'importance de notre présence à tous. Et évidemment j'avais oublié. Hors de question de l'admettre devant Ethan.

– Oui, bien sûr, je ne voudrais pas manquer ça ! feignis-je de m'enthousiasmer en remontant mes lunettes sur mon nez.

Son coude percuta doucement mon bras et je tournai les yeux vers lui. Il avait l'air sincèrement amusé, comme s'il venait d'entendre une bonne blague.

– Tu avais encore oublié ? me taquina-t-il.

– Bon sang, grommelai-je. Comment est-ce que tu as deviné ?

Il fixa son regard au mien sans se départir de son sourire goguenard.

– Je te connais c'est tout, lâcha-t-il.

Je haussai les épaules et secouai la tête ce qui le fit rire pour de bon.

Il m'escorta jusqu'à l'entrée du bâtiment des sciences, comme si j'avais besoin d'un garde du corps. Cette habitude était vraiment ridicule mais je le remerciai tout de même. Il me salua et je m'engouffrai dans le bâtiment.

June avait bien dit pas de cadeaux mais je passai tout de même à la supérette en bas de la rue pour acheter une bouteille de vin californien histoire de ne pas arriver les mains vides. Je n'y connaissais rien en vin alors j'optai pour la bouteille qui présentait la plus jolie étiquette.

En bas de l'immeuble de mes amis, je surpris Ethan et Luisa en grande discussion ce qui, pour ces deux-là, signifiait en pleine engueulade. Je levai les yeux au ciel et m'éclaircis la gorge.

Brand New Dawn - LouderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant