Quatre

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Je me réveillai en sursaut et me redressai automatiquement. Un cri était sorti de ma bouche malgré moi. Je tentai de calmer ma respiration haletante en posant ma main sur mon cœur. Mes cheveux me collaient aux tempes et à la nuque à cause de la transpiration. J'étais en sueur. J'avais chaud et froid en même temps. Un frisson glacé me parcourut l'échine. Je jetai un coup d'œil au réveil. Il était 4:00.

Quelqu'un toqua timidement à la porte de ma chambre et je l'invitai à entrer. La petite tête de mon frère apparut dans l'entrebâillement de la porte. Il avait l'air inquiet et mal réveillé.

« -Ça va pas ? demanda-t-il de sa petite voix toute timide. »

J'hochai la tête et souris pour lui intimer que tout allait bien. J'ouvris mes bras et il comprit illico le message. Il vint se blottir contre moi sous la couette. Sa présence apaisante m'aida à me rendormir et le reste de ma nuit fut plus calme.

***

C'était la première fois depuis une semaine que j'arrivais à dormir sans faire de mauvais rêve. Peut-être la présence de mon frère m'avait-elle apaisée durant mon sommeil ? Je l'ignorais. J'ouvris doucement les yeux sans bouger pour autant. Gabi était allongé face à moi et jouait avec mes mèches rebelles. Ses prunelles vertes comme les miennes me fixaient. Un sourire étira ses lèvres lorsqu'il remarqua que j'étais réveillée.

Nous restâmes plusieurs minutes ainsi en silence avant de nous lever. Nous ne pouvions malheureusement pas passer toute la journée au lit. Je dis à Gabriel d'aller en bas, je le rejoindrai une fois ma douche prise. Lui me demanda si je pouvais aller au parc avec lui ce matin, ce que j'acceptai.

J'allai donc me laver et m'habillai d'un jeans noir et d'un débardeur bordeaux, de la même couleur que mes vans. Je descendis ensuite pour déjeuner. Je sautai de joie en découvrant que ma mère avait fait des gaufres ce matin. Les gaufres de mère étaient juste divinement délicieuses. Une fois rassasié, ce fut au tour de Gabi d'aller se laver et s'habiller tandis que je finissais de déjeuner.

Il descendit les escaliers pile au moment où je débarrassai mon assiette. Top synchro ! J'attrapai ma veste en jeans - car il faisait assez frisquet ce matin - et glissai Chuck dans ma poche avant de quitter la maison accompagnée de Gabi. Chuck était le nom que j'avais donné à mon téléphone. Un jour avec Thaïs, nous étions parties dans un délire bizarre et avions donné des noms à nos téléphones. Le sien s'appelait Thomas - Tom pour les intimes - et le mien Charles, d'où le diminutif Chuck.

Je marchais à côté de Gabi vers le parc. Deux maisons plus loin, un camion de déménagement était garé et des meubles étaient étalés un peu partout sur le trottoir. Il y avait néanmoins un passage pour passer au milieu de ceux-ci. Des hommes s'affairaient. Certains déplaçant les meubles du camion au trottoir, d'autres du trottoir à la maison. Une petite femme aux cheveux noirs était debout au milieu de tout ce brouhaha et dictait des ordres aux hommes qui les suivaient à la lettre. Une petite tête blonde d'environ six ou sept ans était assise à ses pieds et jouait avec une poupée. Elle nous fit un timide signe de la main lorsqu'elle nous aperçut. Je me contentai de lui sourire tandis que Gabi lui rendit son signe.

Après deux minutes de marche, nous arrivâmes enfin au parc. Il était tôt, neuf heures, l'endroit était donc désert. Tant mieux, il y aurait plus d'espace pour nous !

Gabi et moi commençâmes à jouer au foot avec son ballon. Mon goal était délimité par deux arbres et celui de Gabi par un banc et un arbre. Bien évidemment je le laissais gagner. Ça l'énervait, d'ailleurs. Il se plaignait car la difficulté était trop facile à son goût. Pendant que je jouais avec lui, la petite fille de tout à l'heure vint s'asseoir sur le banc qui démarquait le goal de Gabi. Elle le regardait, lui aussi. Je profitai de son inattention pour marquer un goal.

Crazy for loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant