Heureusement pour moi je n'avais pas vécu à nouveau l'épisode de la semaine dernière. J'en devenais folle, complètement tarée. Tarée à en avoir peur de fermer les yeux. Tarée en se méfiant de la réalité, comment faire la part des choses ? Entre rêve et ... Qu'était-ce d'ailleurs ? Un rêve ? Mais encore, une vision ? Tarée.
Mécontente, je lançai un à un des tee-shirts qui venaient s'empiler dans la valise noire. Le voyage à Washington était arrivé et l'excitation se faisait ressentir. Il était vrai que le petit village de Sioux Falls, en plein Dakota n'offrait pas autant de services que la capitale. Évident.
Une fois la colère passée, je pris le soin de plier les vêtements choisis pour l'occasion. Se rendre en ville était une grande opportunité et je comptais bien en profiter un maximum. Évidemment, le travail à constituer durant le séjour était long et pas forcément intéressant. De quoi me satisfaire, vous remarquerez le sarcasme.
Je terminai de remplir ma trousse de toilette en gel douche et brosse à dent. Il était 5H30 du matin et l'heure du rendez-vous était dans 30 minutes. Le jour du départ était arrivé plus vite que je ne l'avais prévu. Mon père devait me conduire à l'aéroport ou je rejoignais les autres. Un dernier baiser sur la joue de ma mère et celle de Gabriel et on grimpait en voiture. J'étais encore très fatiguée, mes nuits écourtées par ces cauchemars qui n'en finissaient plus et ne m'apportaient aucun repos. Les images n'avaient aucune évolution, ni suite, ni plus de détail. Je voyais sans arrêt la même chose, et ces prunelles vertes émeraude qui ne cessaient jamais de me transpercer.
Au stop au bout de la rue, la maison des nouveaux arrivants était déjà allumée. Peut-être étaient-ils des lève-tôt, ou peut-être était-est ce pour leur fille Grace. Mercredi dernier elle était venue jouer avec Gabriel dans le jardin, profitant des derniers rayons de soleil du début octobre. C'était une fille adorable, très bien élevée et qui paraissait très mature pour son jeune âge. Elle parlait comme une adulte et lorsque Gabi échappait un gros mot, qui je l'accorde n'avait rien à faire dans la bouche d'un enfant de 6 ans, elle le grondait. C'était assez drôle à voir.
Mon père coupa le contact, me regardant en souriant. Il passa sa main sur ma joue, puis ses doigts se posèrent sur mes cernes. J'avais tenté de les camoufler comme je le pouvais, un peu plus tôt, mais sans succès fulgurant. Il soupira et sortit de la voiture. Je le rejoignis à l'arrière l'aidant à sortir les bagages chargés dans le coffre de la voiture. Je le pris dans mes bras, profitant de cette éternité qui se créé à chaque étreinte avec lui. Il frotta mon dos d'une main lente et encore paresseuse. On s'écarta et je lui embrassai les deux joues.
« -Profite de ton voyage ma chérie. Éclaircis-toi l'esprit, d'accord ?
-Oui papa, je t'aime.
-Moi aussi mon ange, moi aussi. Allez va rejoindre tes amis on se voit dans une semaine. »
Le bâtiment était énormément éclairé, je plissai les yeux afin de m'habituer. Roméo agita son bras dans le fond, une longue file d'attente s'étendait devant les guichets. Je me faufilai entres des familles qui s'envolaient pour je ne sais quelle destination et des élèves à qui j'adressai de légers « merci ». Une fois à la hauteur de mon meilleur ami je le pris dans mes bras. Les autres n'étaient pas très bien réveillés. Thaïs dormait sur un siège près des valises et Will avait les yeux qui se fermaient, il lutta longtemps avant de rejoindre la seule fille de la bande. David fut en retard, comme d'habitude, il courut vers nous et esquissa un sourire fatigué à mon attention. Il enregistra ses bagages avant de me prendre dans ses bras. Il sentait bon, vraiment bon. Je le surpris à sentir mon cou et je le sentis sourire. Ma peau était aspergée du parfum qu'il m'avait offert. On se décolla et il embrassa ma joue avant de serrer la main de Roméo. Il fit le tour du groupe prenant le soin de réveiller Will d'une tape sur la tête.
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Crazy for love
FanfictionFolie : N.F. Trouble de l'esprit, dérèglement mental. La folie est une notion extrêmement polysémique. Elle désigne le plus souvent des comportements jugés et qualifiés d'anormaux. La folie peut être passagère ou chronique, latente ou foudroyant...