Crazy for love

Dix Sept

Cela faisait maintenant plus de vingt minutes que j'étais plantée devant ma penderie, ne sachant pas quoi mettre. Je n'arrêtais pas de remettre la serviette autour de mon corps en place tout en stressant. Mes cheveux dégoulinaient, une flaque s'était d'ailleurs formée à mes pieds. Je jetai un coup d'œil à mon horloge. 17:36. Putain de bordel de merde, David passait me chercher dans vingt-quatre minutes.

Je lançai un dernier regard hésitant à mon armoire avant de saisir le jeans blanc ainsi que le chemisier que David m'avait offert à Washington. Je filai ensuite à la salle de bain m'habiller et me coiffer. 17:57. Je posai mes lunettes sur mon nez et sortis, enfin,de la salle de bain. Je pris vite fait un sac dans lequel je fourrai mon portefeuille, Chuck, et à peu près tout ce qui me tombait sous la main, que ce soit utile ou non. Qu'est-ce que j'allais faire au cinéma avec une lime à ongles et un stylo, sérieusement ?

La sonnette de la porte d'entrée retentit tandis que mon cœur rata un battement. Il était là. Je descendis les escaliers en courant et en hurlant que c'était pour moi. Résultat je trébuchai sur la dernière marche et ne manquai pas de m'étaler par terre en plein milieu du couloir, juste en face de la porte d'entrée. Gabi, qui ne m'avait pas écouté, ouvrit la porte sur David. Ce dernier se retint de rire en me voyant. Mes joues s'empourprèrent tandis que j'essayais tant bien que mal de me relever.

« -T'es le petit copain d'Anaïs ? demanda Gabi de sa voix fluette. »

Cette fois-ci ce fut au tour de David de rougir. Je devais dire que ça le rendait encore plus mignon. J'arrivai derrière Gabi et le poussai vers le salon.

« -Va regarder la télé, toi. »

Il fit ce que je dis et déguerpit. Je reportai alors mon attention sur David qui portait un simple jeans noir avec un tee-shirt blanc. Sa veste en cuir pendait également sur son bras vu qu'il ne faisait pas encore froid. Ses bras dénudés laissaient apparaître ses biceps que je ne maquais pas de détailler. David se racla bruyamment la gorge, me faisant sortir de mes pensées.

« -On y va ? proposa-t-il.

-Absolument ! »

David tendit lentement sa main vers la mienne et enlaça nos doigts. Il me tira ensuite doucement vers lui, jusqu'à-ce que je me retrouve à l'extérieur de la maison. Il referma la porte dans mon dos et me guida dans la rue vers une voiture grise.

« -Tuas une voiture ? demandai-je, surprise. »

Il se gratta la nuque, gêné, en soupirant.

« -Non... Mais en revanche, j'ai deux tickets de bus. »

Il sortit de sa poche deux bouts de papier rectangulaires. Je souris face à sa réaction. Il était mal à l'aise, c'était chou. En effet, il m'emmena vers un arrêt de bus qui se trouvait juste derrière la voiture grise. Nous nous assîmes tous deux sur le banc mais ne dûmes pas attendre longtemps avant que notre taxi n'arrive.

David me fit monter devant lui et glissa sa main dans le bas du dos, me poussant doucement vers la banquette du fond. Mes lèvres s'incurvèrent en un sourire en m'asseyant à côté de lui. Il avait remonté sa main vers mes épaules, en passant son bras autour de celles-ci. Il s'installa confortablement dans le fond d siège tout en m'attirant doucement à lui. Cette proximité entre nous me déstabilisait toujours autant. Heureusement pour moi, le trajet fut court. Je descendis du bus, suivie de David. Il se pencha vers moi et se rapprocha de mon oreille.

« -On va aller manger un bout avant le film, murmura-t-il. »

Son souffle s'écrasant sur ma nuque me provoqua quelques frissons. Sa main glissa doucement le long de mon bras avant de trouver la mienne et d'entrelacer nos doigts. Je le suivis vers une espèce de camionnette blanche avec deux-trois personnes devant, faisant la file. Je ne mis pas longtemps à comprendre qu'il s'agissait d'un camion ambulant vendant des frites, hamburgers et autre Junk Food.Nous nous installâmes dans la file, attendant notre tour. David commanda un grand paquet de frites puis m'emmena sur un banc dans un parc environnant.