Le blizzard a cédé sa place au printemps (TOME 1)

Chapitre 11 : Le bal du cadavre

La soirée était douce, emplie d'une atmosphère enchanteresse qui enveloppait Faye d'un sentiment de joie rarement ressenti. La présence de Charlie à ses côtés lui procurait une sensation de simplicité et de bien-être. Après avoir dansé avec entrain, les deux jeunes gens s'étaient dirigés vers une table pour se rafraîchir avec de délicieux verres de limonade.

Le liquide frais chatouillait agréablement la gorge de Faye, qui avala son gobelet d'une traite, étonnant légèrement Charlie.

- Vous aimez la limonade ? Demanda-t-il, les yeux pétillants d'intérêt et d'amusement. 

- Beaucoup. Elle évoque en moi de vagues souvenirs d'enfance. Murmura Faye, évitant de s'étendre davantage sur le sujet.

Seul Dean était véritablement au courant du secret que Faye dissimulait depuis son arrivée à Spring Valley. Personne d'autre ne devait connaître ses mauvaises actions passées. Au contraire, tous devaient croire qu'elle avait perdu une partie de sa mémoire.

- Tout est encore flou, n'est-ce pas ? Reprit le banquier avec un sourire compatissant.

- En effet. J'ignore si je me souviendrai de ma vie d'avant. Quelques bribes de mon passé me sont revenus, comme celui de ma profession, mais cela s'arrête là.

Le regard de Faye évita habilement celui de Charlie, cherchant désespérément une échappatoire à cette conversation délicate. Elle observa brièvement les invités présents lors du bal. Toute la ville semblait être de la fête, mais ses yeux tombèrent sur Ralph Huff et Wrestling Watt, en pleine conversation animée. Leurs regards menaçants se posèrent sur Faye, qui avala difficilement sa salive. Ils semblaient discuter d'elle, ce qui la poussa à détourner rapidement son regard vers les enfants qui s'amusaient à danser dans l'herbe haute de la prairie.

Un soupir échappa à Faye avant qu'elle ne reporte son attention sur Charlie Foster, qui la détaillait de la tête aux pieds. Un sentiment d'inconfort s'empara d'elle, et elle commença à gigoter légèrement dans sa robe verte.

- Je sais que je l'ai déjà dit, mais je vous trouve resplendissante dans cette robe. Lança-t-il avec un sourire charmant.

- Vous radotez. Plaisanta-t-elle pour apaiser sa nervosité grandissante.

Le banquier marqua une pause, puis lui demanda :

- Appréciez-vous la soirée ?

- Énormément. La musique, la danse et une belle soirée d'été. Que pouvons-nous demander de mieux ?

- Vu sous cet angle, il est clair que cette soirée est une réussite ! Rit-il. Nous n'oublierons pas de féliciter Daisy pour cette merveilleuse soirée. Elle s'est surpassée.

- Effectivement, je n'imaginais pas à quel point cette soirée serait mémorable. Daisy s'est tellement investie. J'espère qu'elle en est satisfaite.

Alors que Charlie Foster s'apprêtait à répliquer, une silhouette familière s'avança vers Faye, qui se raidit instinctivement. Le maire Lowell s'arrêta à proximité de la jeune femme et ouvrit la bouche :

- Puis-je vous parler, je vous prie ?

- Je... Me parler ? Répéta-t-elle, surprise.

Lowell hocha simplement la tête en signe d'approbation. Faye prit une profonde inspiration, lançant un regard confus à Charlie, puis suivit le maire un peu plus loin dans la prairie.

Pendant ce temps, Dean Hooper, vigilant, surveillait chaque recoin de la soirée. Il gardait un œil attentif sur Faye et Lowell, bien qu'il ne portait pas de sympathie particulière à l'égard de ce dernier. Il se demandait ce que Lowell pouvait bien avoir à dire à Faye, lui qui évitait habituellement de s'adresser aux femmes.