Chapitre 32 : Les gens que nous aimons méritent fêtes et chansons (1/2)

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Le vendredi suivant, Faye était impatiente de voir la réaction de Gordon lorsqu'il découvrirait la petite fête qu'elle avait organisée en son honneur. Elle espérait qu'il serait enchanté.

La jeune femme avait tout préparé : tables, chaises, quelques mets préparés en secret par Nettie, et elle avait même demandé à Alexander de venir avec son harmonica, après avoir appris par Daisy qu'il était un excellent musicien. Faye était persuadée que la soirée serait une réussite. Et son plan semblait fonctionner, Gordon ne se doutait de rien. Les discussions entre Faye et Nettie n'étaient pour lui que des commérages ordinaires. Il ne savait pas que ces commérages le concernaient directement.

Faye et Nettie se retrouvèrent dans le garde-manger, après avoir dit à Gordon qu'il n'y avait plus de sucre dans la cuisine. Elles purent ainsi se glisser discrètement dans la pièce adjacente à la cuisine :

- Dites-moi, tout est prêt ? Demanda Nettie en sautillant sur place.

- Il me semble que oui. Il ne nous reste plus qu'à apporter vos merveilles culinaires avant l'arrivée de Gordon.

- Je m'en occupe immédiatement. J'espère que tout le monde sera présent lorsque vous arriverez avec Gordon.

- Nous partirons d'ici une quinzaine de minutes.

La serveuse acquiesça, prit les plateaux sur lesquels étaient disposés plusieurs petits-fours colorés, puis lança un regard insistant à Faye, signifiant qu'elle devait divertir Gordon pour que Nettie puisse s'éclipser discrètement.

Faye sortit du garde-manger en premier, tandis que Nettie se dissimulait derrière elle. L'institutrice se mit à trotter vers Gordon et lui saisit l'épaule pour le faire se retourner, l'empêchant ainsi de voir Nettie qui se précipitait vers la sortie.

- Quelle magnifique journée, n'est-ce pas, Gordon ? S'exclama Faye avec emphase, en posant sa tête sur l'épaule de l'homme.

- Qu'est-ce qu'il vous arrive, Faye ? Je ne suis pas habitué à ce que vous veniez me sauter au cou pour des embrassades. 

- J'en avais simplement envie !

Faye se détacha du cou de Gordon, fit quelques pas en arrière et se mit à se triturer les doigts, sous le regard interrogateur de l'homme.

- Vous êtes étrange, aujourd'hui, Faye. Lui dit-il.

Peut-être que finalement, Faye et Nettie n'avaient pas été aussi discrètes qu'elles le pensaient. La jeune femme se raidit et se mit à toussoter.

- Je ne vois pas ce que vous voulez dire. Je suis seulement... heureuse.

- Y a-t-il une raison particulière pour que vous soyez heureuse ? Rétorqua-t-il d'un ton protecteur.

- Faut-il forcément avoir une raison pour être heureux ? Je considère que je suis chanceuse, tout simplement.

Elle haussa les épaules et détacha son tablier.

- Chanceuse ? répéta Gordon en fronçant les sourcils.

Le cuisinier remarqua que Faye avait retiré son tablier et parut contrarié. Allait-elle partir, tout comme Nettie qui avait disparu quelques minutes plus tôt ?

- N'allez-vous pas m'aider pour le service de ce soir ? Et où est passée Nettie, bon dieu ? Cette jeune femme est une calamité ! Marmonna-t-il dans sa barbe.

- Cessez de râler, Gordon. Nettie vous adore, et vous l'adorez aussi, je le sais bien. Rétorqua-t-elle. Nous ne vous aiderons pas, ce soir.

- Bien... Lança-t-il froidement. Je vais devoir me débrouiller tout seul, dans ce cas.

Le blizzard a cédé sa place au printemps (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant