Chapitre 20 : Le plus beau métier du monde (1/2)

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Le jour suivant, Faye s'éveilla avec l'espoir retrouvé, celui qu'elle avait perdu. L'espoir d'une nouvelle vie, entourée d'enfants, de joie et de rires incessants. Oui, ce matin-là, Faye ne se réveilla pas avec une boule au ventre, mais avec la certitude que cette journée serait le début du reste de sa vie. Car Faye allait faire ce qu'elle savait faire de mieux : enseigner, aider et aimer.

Malgré une certaine appréhension dans ses pensées, Faye avait décidé de penser positivement, peu importe ce qui pourrait se passer. Elle se leva à l'aube, se prépara soigneusement en enfilant une belle robe verte et en attachant ses cheveux en un chignon décontracté. Elle se regarda un instant dans le miroir, souffla et esquissa un sourire. Une belle journée s'annonçait, elle en était convaincue.

Elle descendit dans la cuisine peu après, et joyeusement, elle précipita vers Gordon lorsqu'elle l'aperçut. Elle déposa un baiser sur sa joue et lui dit :

- Quelle magnifique journée en perspective, n'est-ce pas Gordon ?

- Est-ce la classe qui vous met dans un tel état ? Reprit le cuisinier en riant.

- Je suis heureuse de pouvoir faire ce que j'aime faire plus que tout ! Cela me manque tellement... Avoua Faye d'un ton mélancolique. 

La dernière phrase de Faye interpella Gordon, qui fronça les sourcils. Se souvenait-elle de quelques fragments de son ancienne vie ? Avant qu'il n'ait le temps de lui poser la question, Faye rétorqua :

- Avez-vous du papier, Gordon ? Et des plumes ? Il me faut des dizaines de plumes !

Elle fouilla dans les tiroirs de la cuisine sans l'autorisation de son hôte et y trouva du papier, qu'elle saisit rapidement.

- Eh bien... Vous venez de trouver le papier. Rétorqua Gordon d'un air rieur. Par contre, je n'ai pas de plumes. Peut-être pourriez-vous passer à l'imprimerie ? Je suis sûr que Sophia a des plumes qu'elle serait ravie de vous prêter !

- Gordon, vous êtes mon ange gardien ! S'exclama-t-elle joyeusement avant de partir rapidement vers la porte.

Elle quitta le café et se dirigea d'un pas déterminé vers l'imprimerie. Bien qu'il fût tôt, elle savait que Sophia ne dormait pas ; elle travaillait. Faye avait remarqué que, d'une certaine manière, Sophia Wiggins lui ressemblait beaucoup. Elles partageaient une passion pour le travail, ne reculant devant rien, et Faye appréciait cela.

Elle frappa trois fois à la porte de l'échoppe avant d'entrer. Comme elle l'avait prévu, Faye retrouva Sophia assise derrière son bureau, une plume à la main, en train de rédiger probablement le prochain numéro de la gazette de la ville.

- Bonjour Sophia ! La salua joyeusement Faye en s'approchant du bureau.

La journaliste leva la tête et se mit à sourire lorsqu'elle vit la tête rousse qui s'avançait vers elle.

- Oh bonjour Faye ! Comment allez-vous ? Il paraît que c'est le grand jour !

- Je suis... stressée, à vrai dire. J'essaie de me convaincre que tout se passera bien, mais une petite partie de moi appréhende beaucoup cette journée...

- C'est tout à fait normal, de se sentir stressé avant un événement comme celui-ci... Mais vous ne devez pas laisser le stress vous submerger ! Lui répondit-elle avec une voix rassurante.

Faye se contenta de hausser les épaules, un sourire contrit aux lèvres. Il y avait bien une différence entre Sophia Wiggins et Faye Chaney, après tout. Sophia était calme, imperturbable, quoi qu'il arrive, tandis que Faye était agitée, nerveuse et excitée à chaque bouleversement de sa vie. Cependant, les deux jeunes femmes se complétaient mutuellement ; l'une était une force tranquille, tandis que l'autre menaçait d'exploser à chaque instant.

Le blizzard a cédé sa place au printemps (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant