Chapitre 3 : Le Feu et le Sable

4 1 0
                                    

Sisip se retourne complètement, un léger sourire au bec.

- Qu'y a-t-il ? me demande-t-il. Auriez-vous finalement changé d'avis ? Avez-vous décidé de vivre toute votre vie dans la servitude ?

Son regard est plongé dans le mien. Il est si magique, si profond, qu'il m'en donne vraiment l'impression que l'oiseau rose est en train de sonder les tréfonds de mon âme. Essayant tout de même de ne pas trop en prendre compte, je lui réponds par une autre question :

- À quoi ressemblent les cieux ? Toute ma vie, je ne suis resté qu'enfermé dans cet immense château, dont j'en connais les plus sombres recoins... Mais je suis sûr que le dehors de la forteresse est bien plus intéressant à connaître ! Ai-je tort ?

L'oiseau rose élargit son sourire.

- Au contraire ! m'assure-t-il. Vous avez tout à fait raison ! Ah ! Si seulement vous saviez ! Si seulement vous aviez vu la beauté de nos mondes ! Les mondes seraient heureux de vous accueillir, ils auraient aimé faire connaissance avec vous depuis tant de temps !

- Ah oui ? je m'étonne. Et dites-moi, les citadins, à quoi ressemblent-ils ? Quels sont les différentes professions qu'exercent les habitants des cieux ? J'aimerais tant le savoir ! Moi, je ne connais rien sur les métiers, à part sur celui d'esclave... Et puis, surtout, je me demande ce que font les aristocrates durant leur temps libre... Moi, je n'ai jamais de temps libre, hélas, sauf pour manger et dormir...

- La population de la citadelle est prospère, elle ne manque jamais de rien ! Au centre de la cité coule une énorme fontaine, qui les abreuve eux, leurs animaux et leurs plantations ! Parmi les aristocrates, certains sont médecins, d'autres écrivains, mais la plupart passent leur temps à ne jamais travailler, la richesse et le luxe ne les abandonnant pas. Ils passent donc la majorité de leurs journées à se prélasser dans de merveilleux jardins, situés autour de la grande citadelle, traversés par de longs fleuves, et où on peut goûter d'excellents fruits ! Les citadins s'amusent également avec quelques jeux, tels que des compétitions d'escrime et de tir à l'arc, des marathons et des sauts en hauteur, des lancers de couteaux et de lances, et j'en passe encore.

Ce que raconte Sisip attire tout mon intérêt, cependant, je sens qu'il manque quelque chose... La description des mondes des étoiles me semble trop courte... Vu d'ici, le ciel me paraît plus large ! Ainsi, je le questionne :

- Mais... Est-ce que c'est tout ce qu'il y a, dans les cieux ?

- Non ! Les cieux sont bien plus vastes que vous ne pouvez l'imaginer !

- Dans ce cas, je veux en connaître davantage ! Décrivez-moi tout, dans tous les détails !

- Très bien... Ce que vous devez d'abord savoir, c'est que les mondes des étoiles sont départagés en sept cieux superposés. Le plus bas de tous les cieux se nomme le Ciel de Feu. On l'appelle ainsi car il est parsemé de splendides volcans, aujourd'hui éteints, et auprès desquels les terres sont extrêmement fertiles et produisent la subsistance des habitants aux alentours. Ensuite, plus haut, existe le Ciel de Sable, pigmenté quelquefois par de nombreuses oasis, où l'eau fraîche coule à volonté. Puis, le troisième ciel est le Ciel d'Or, dont le sol est tapissé du métal le plus précieux qui soit, ce qui fait de ce peuple le plus prospère de tous les cieux. Si vous vous élevez encore, vous atteindrez le quatrième ciel, aussi nommé le Ciel de la Forêt. Là-bas, il existe une merveilleuse forêt, dont l'ombre des arbres vous tient agréablement à l'abri de la chaleur et des rayons de soleil. Plus haut encore, on trouve le Ciel de l'Océan, avec une mer qui s'étend jusqu'aux horizons les plus lointains. Seules quelques îles tranquilles poussent au-dessus de la surface du large. Ensuite, le sixième ciel est le Ciel des Morts. Sans doute le plus calme de tous, on peut toujours s'y reposer à notre guise, en demeurant allongé dans les champs de lavande fraîche. Et enfin, et par-dessus tout, le Ciel des Cieux est le nom que l'on donne au septième ciel, du fait qu'il en soit le dernier, le plus haut et le plus majestueux. Là-haut, ici, vit un peuple joyeux, habité par des aristocrates et des citadins, le sourire aux lèvres, aimant leur roi et aimés par leur roi...

Le château dans le cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant