Chapitre 15 : La descente des cieux

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Dehors, la merveilleuse voûte céleste est parsemée d'étoiles brillant d'une douce lumière bienveillante... Tous les astres semblent m'accueillir à bras ouverts... Pour la première fois que je sors à l'extérieur, tout paraît si parfait !

Au-dessus de ma tête, j'ai soudain l'impression qu'une lueur m'interpelle. Levant les yeux au ciel, cette lueur disparaît immédiatement. Était-ce le fantôme de mon ami l'oiseau rose qui veille sur moi, même dans la mort ? Quoi qu'il en soit, je décide de visiter les lieux, qui me sont totalement inconnus et que je rêve de découvrir depuis tant d'années !

Je commence par la citadelle des cieux, celle qui m'a toujours tant fasciné, davantage encore lorsque Sisip en avait parlé... Quand il était vivant... Finalement, après quelques temps de vol et de slalom entre les étoiles, la fontaine de la place du marché devient visible à mes yeux. Me posant à ses côtés, j'observe avec beaucoup d'attention les riches maisons aux alentours.

Puis, je choisis de visiter l'une d'elles. Mais, alors que je marche silencieusement dans les allées de la ville, une odeur désagréable me monte au nez, et me force à tourner le visage vers la source de cette senteur insupportable. À ma grande surprise, j'aperçois, adossée au mur impeccable d'une demeure, et recroquevillée sur elle-même, une femme misérable, en haillons, tremblant de faim, de froid et de peur.

Ne comprenant pas pourquoi elle est si pauvre alors qu'elle habite dans un lieu si prospère, je m'approche d'elle, comme pour l'aider à se relever, quand soudain, je suis surpris par ses cris :

- Malheur à nous d'avoir un roi aussi égoïste !

Lorsque je suis son regard, je comprends que cette femme est en train de parler à un voisin, lui aussi dans la rue, et dans le même affreux état qu'elle.

- Certes ! répond-il de loin.

- Ses impôts titanesques nous ont ruinés ! Auparavant, nous étions si riches ! Personne dans la citadelle ne manquait de rien ! Aujourd'hui, nous ne pouvons même plus habiter dans nos propres demeures, tant rien que l'eau nous coûte cher. Nous n'avons plus d'allumettes pour allumer nos chandeliers, ni pour nous réchauffer dehors ! À cause du froid de l'hiver qui approche, plusieurs d'entre nous, les plus fragiles, ont rendu l'âme à jamais ! Nous ne pourrons jamais survivre au gel de la saison prochaine, et notre souverain ne veut pas écouter nos doléances ni soutenir notre cause !

- Qu'allons-nous faire, alors ? demande une autre femme, très vieille et à la toux purulente.

Alors qu'elle crache quelques expectorations de ses poumons, je pense au fond de moi-même que je ferais mieux de les aider au plus vite... Mais, ne sachant que faire pour cela, je décide de continuer mon chemin, songeur... Ainsi, la tyrannie de mon père, Alcibiade, ne s'abat pas que sur moi... !

- Sisip... je marmonne, si faiblement que personne ne peut m'entendre. La citadelle ne ressemble pas à ce que tu m'as pourtant décrit...

M'envolant vers d'autres cieux, ceux qui sont plus bas, je voyage plus loin pour aider le peuple déchu, dans l'espoir de trouver une solution. J'atterris ainsi au sixième ciel, le Ciel des Morts. Là, tout paraît merveilleux, les champs de lavande fleurissent et parfument agréablement les lieux. Au loin, j'aperçois encore un nouveau village, aux allures riches et dont les maisons sont sculptées dans le marbre.

Je m'approche de cette ville qui, peut-être, pourra m'aider dans ma quête. Les demeures de cette cité paraissent absolument prospères, le marbre n'étant pas la matière la moins noble, aussi j'espère que ses habitants, du sixième ciel, pourront aider ceux du septième ciel. J'ignore encore comment je vais pouvoir m'y prendre, puisque je suis caché sous la peau de l'oiseau rose, et que je ne suis pas censé m'en débarrasser, pour ne pas être reconnu...

Le château dans le cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant