Le château dans le ciel

Chapitre 11 : Le monde de lumière

Aussitôt entré dans le nouvel univers, la pupille de mon amie perruche se rétracte par la merveilleuse lumière des lieux. Le ciel est entièrement fait d'or, et même les nuages purs et blancs d'en-haut semblent saupoudrés de poussières de fées. Une paix magnifique s'émane de tous les arbres aux alentours, ce qui permet à Sisip de se reposer de ses nombreux périples passés. Quelques autres oiseaux, beaucoup plus petits que le héros, picorent quelques graines qui gisent çà-et-là par terre, dans une douceur et une innocence infinies.

Vers la droite et vers la gauche, Sisip est soudainement intrigué par des mouvements amples, et par la présence de créatures bienveillantes. Un peu plus loin, il aperçoit sans difficulté plusieurs anges, aux ailes blanches et puissantes, certains volant pour mener leurs affaires, d'autres allongés sur des lits se faisant face, les visages souriants et couverts de félicité. Beaucoup de fruits poussent très près de chez eux, mais ils ne semblent pourtant pas y toucher.

Vus ainsi, je réalise que les anges ne paraissent pas si différents de Sisip, et Sisip ne paraît pas si différent d'eux, les uns possédant le même pouvoir de voler que l'autre, les mêmes ailes magiques et capables de réaliser tant de prodiges, et l'autre ayant la même allure digne que les uns. Ils ont tous comme une lumière qui rayonne depuis leurs esprits jusqu'à l'extérieur de leurs corps, une lumière qui ne veut défendre que la justice et le droit chemin, les vertus de l'âme et du bonheur éternel.

Plus j'observe les ailes de l'oiseau rose, plus je me demande s'il ne ferait pas partie de leur espèce, en étant une race peu connue parmi les anges. Cela en devient pratiquement une certitude...

Tout à coup, Sisip parvient à un lieu où toutes ces belles choses disparaissent soudainement. La lumière devient ténèbres, et les anges et les cieux ne sont plus accessibles à l'œil... Pourquoi les merveilles de ce monde se sont-elles toutes éclipsées en un seul instant ? Mon amie perruche et moi semblons comprendre qu'un évènement a dû provoquer ces conséquences désastreuses. La paix et la sérénité d'il y a quelques minutes se sont totalement éteintes... Pourquoi ?

Égaré dans les ténèbres, l'oiseau rose cherche alors un moyen de redonner lueur à ces lieux. Se promenant au hasard, il rencontre finalement un grand brasier à trois pieds, sans flammes et sans vie. Au début, Sisip fronce des sourcils, en réfléchissant au sens que cela porte, puis enfin, son visage s'illumine, comprenant les mystères cachés de cette partie de ce monde. Il se place donc à proximité du brasier à trois pieds, se rapprochant de lui toujours plus.

De ses plumes naissent une nouvelle lueur, jusqu'à ce que son corps soit complètement enrobé d'une aura de lumière. Puis, ce halo se détache finalement de sa peau et se dirige lentement vers le brasier. Une fois arrivée au-dessus du trépied, la lueur s'amasse pour former une magnifique boule de magie, brillant au-dessus des planches de bois. La lumière semble revenir dans ce petit coin de monde.

Mais, alors que Sisip pense que sa mission dans ces lieux est déjà finie, la boule lumineuse s'enflamme aussitôt, et se dirige sans pitié vers mon amie perruche, si bien que je suis contraint de me retenir de crier. L'oiseau rose, levant ses ailes, s'envole légèrement, juste ce qu'il faut pour esquiver l'attaque. Se retournant, il remarque que la boule d'énergie mauvaise opère un large demi-tour en boucle pour revenir vers le corps de l'animal.

Sisip, par instinct de survie, s'élève au ciel... Sans que cela n'empêche que la boule ne perde de sa rage de combat. Volant de gauche à droite, et de haut en bas, mon ami héros manque plusieurs fois de se faire brûler le bout de sa grande queue. Puis, finalement, comprenant qu'il doit choisir une autre stratégie, le bon sauveur se pose lourdement par terre. L'oiseau rose regarde avec courage la balle foncer vers lui.

Alors que la boule de feu ne se trouve que très près du corps de Sisip, ce dernier relève sa patte droite, une sphère bleue apparaissant entre ses serres. Celle-ci vient justement contrecarrer l'énergie du feu, et neutraliser la magie qu'il avait lui-même créée il y a un instant, jusqu'à ce que ce sort disparaisse dans son entièreté. Aussitôt, les planches du bois du brasier semblent s'éclairer, illuminant les ténèbres des lieux, et semblant accorder leur permission pour accueillir la lumière. Encore une fois victorieux, l'oiseau rose se place bien à côté du trépied, et recommence sa procédure.