De Dijon à Séoul tome 2

Chapitre 14

Dites-moi, ce serait-y pas que DàS a reprit un rythme comme avant?
Sortez le champagne!
Bonne lecture!

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Annabelle n'avait pas fini de se remettre de sa tournée que Frédéric arriva avec un bon dossier de papiers. Ils s'installèrent dans le bureau du manager, au milieu de papiers rigoureusement rangés et de dossiers ordonnés.

— Maintenant que ta tournée est finie, il va falloir penser à ton contrat avec Warner. J'ignore pourquoi mais mon prédécesseur t'a fait signer un contrat d'un an. Ce qui signifie qu'en janvier tu seras sans agence, si tu ne renouvelles pas. D'ici-là, tu as quatre mois, le temps de sortir quelque chose qui calmerait aussi le jeu au niveau des scandales. Ils n'ont aucune preuve de ce qu'ils avancent, personne n'a encore répondu à mon appel, d'autant plus que si tu fais quelque chose, tu prouves que tu travailles beaucoup et qu'un moment de faiblesse c'est normal. C'est bénéfique et ça ne pourra pas être considéré comme une tentative d'étouffer quelque chose. On discutera de ton contrat ensuite.

— C'est-à-dire ? Vous voulez que je sorte un album maintenant ? Je n'ai rien de prêt !

— Je ne te demande pas un album complet, ça peut être un single ou un EP, ce n'est pas le problème. J'ai aussi des démos qui pourraient correspondre à ton image, jettes-y un coup d'œil. A ce propos, je ne sais pas si tu es courant mais BTS veut faire une collaboration avec toi. Je vais en discuter avec leur manager dès que tu auras un nouveau contrat.

— A ce propos, commença-t-elle, ça ne va pas être nécessaire. Les garçons et moi allons discuter directement à ce propos.

— Je préfère que tu te cconcentres sur ta nouvelle sortie et tes prochains concerts.

— Mes prochains concerts ?

— Je t'enverrais ton emploi du temps. Autre chose ?

— Vous pensez que je pourrais produire quelque chose en deux mois tout en faisant des concerts ?

— C'est pour ça que j'ai fait appel à plusieurs producteurs. Certains m'ont déjà envoyé des démos, comme je te l'ai dit. Et étant donné que tu vas avoir besoin de protéger ta voix pour faire des enregistrements on passera peut-être à du playback.

Annabelle ne dit rien. L'échange n'était pas confortable pour elle et elle avait la désagréable impression qu'on lui brisait les os des jambes. Enfin, une fois sortie, la clef USB de Frédéric en main, elle se dirigea vers son studio. Enfin, le studio que l'agence mettait à sa disposition à Paris. Elle ne rentrerait chez elle que deux jours plus tard, avant de repartir le lendemain sur Lyon pour sa rentrée universitaire. En attendant que son manager se trouve un appartement, Henry lui avait proposé de lui prêter le sien à Lyon. Celui qu'il s'était dégoté dès le moment où Anna avait déclaré qu'elle ferait ses études en Rhône-Alpes. De toute façon, pour le moment Henry restait sur Paris puisqu'il n'avait toujours pas rencontré son nouveau talent. Frédéric avait accepté et lui avait à son tour proposé le sien et ils ne s'étaient croisés que le soir. Le plus âgé ne faisait que dormir chez lui pendant que le plus jeune, n'ayant rien à faire pour le moment, vagabondait à droite à gauche, en s'occupant de quelques papiers de temps à autre. Il ne pouvait rien faire de plus concret pour le moment.

Elle n'écouta pas les productions. Au contraire. Elle se pencha sur les siennes. Elle avait quelques textes en tête et se souvenait de l'ambiance musicale qu'elle voulait leur donner. Au bout de deux heures, elle soupira et posa sa tête dans ses mains. Ces dernières glissèrent sur son visage jusqu'à se joindre devant son nez avant qu'elle ne baisse la tête. Elle ne s'amusait pas. En général elle composait ses morceaux en ayant l'esprit ouvert à la découverte. Elle ne s'attardait pas avec curiosité sur un instrument en se demandant ce qu'il produirait avec tel autre, sans se soucier de ses textes déjà présent. Au contraire d'aujourd'hui où elle s'était focalisée uniquement sur ce qui avait déjà été écrit. Elle se leva et sortit de la pièce brusquement. Elle s'adossa quelques instants sur le mur avant d'y retourner.

Marine s'arrêta devant la porte d'Annabelle. C'était la troisième fois dans l'après-midi que la jeune fille y entrait et pour la styliste, ça ne sentait pas bon. Quand Anna sortait de son studio, jusque-là, ça n'avait été que pour manger, boire, rentrer chez elle ou bien pour s'aérer un peu après trois jours passés à y travailler. Elle se décida donc à toquer, puis entrer. La blondinette avait remis son casque et s'était attelée à marteler un clavier sans grande conviction. La plus âgée pinça les lèvres et s'approcha.

— Tout va bien ?

Annabelle leva flegmatiquement les yeux et regagna son étincelle en reconnaissant son amie.

— Marine ! Quel plaisir de te voir !

— C'est surprenant de te voir là, tu ne devais pas te reposer ?

— Oh, tu sais, fit la bachelière vaguement, je me repose aussi en travaillant.

— Et qu'est-ce que tu nous prépares ?

— J'en sais trop rien.

— Et si tu sortais dîner avec moi ? Il commence à se faire tard et je suis moyen rassurée de te laisser là.

Annabelle haussa les épaules mais accepta avec un grand sourire. Elle lâcha ce qu'elle faisait, ferma tout et prit le bras de la styliste. Enfin, elle ne s'attendait pas à rencontrer Ilona, la « bonne amie » de Matthias dans les couloirs de l'agence. Voyant qu'elles se connaissaient, Marine n'hésita pas une seconde à l'inviter elle aussi. Après tout, plus ils étaient nombreux, mieux c'était. La nouvelle venue accepta avec joie et s'empressa d'appeler son petit-ami pour les rejoindre, avec leur permission. Elles trouvèrent donc le jeune homme à une table dans un petit restaurant fort sympathique. Le tout réservé et payé par la plus âgée. Le groupe discuta joyeusement, évitant avec soin tout ce qui concernait la carrière et les rumeurs de la chanteuse, malgré les quelques regards appuyés provenant des tables voisines. Pour ce qui était des rumeurs, aucun n'avait vu l'utilité d'en parler. Après tout, Matthias connaissait l'artiste depuis longtemps et connaissait un peu, pas énormément, l'histoire derrière. Il trouvait ça ridicule. De ce fait, Ilona ne voyait pas pourquoi elle en parlerait. En revanche, pour ce qui était de son travail, Marine l'avait signifié par quelques regards et toussotements. Ils n'étaient pas là pour parler de ça, mais pour s'en échapper ! La styliste n'avait d'ailleurs pas beaucoup parlé. Elle regardait juste avec affection sa petite protégée sourire et rire. Ça lui suffisait. Leur soirée se termina avec une Annabelle apaisée et à moitié endormie ramenée par son amie et une invitation pour le couple à venir la voir quand ils le souhaitaient, que ce soit au travail ou chez elle. Et ils la prirent au mot puisque dès le lendemain, ils la retrouvèrent au studio, sous le regard légèrement glacial de Frédéric.