Chapitre 26

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Il semblerait que j'ai eu un léger problème dans mes calculs, voici donc le chapitre bonus? Si non, ça vous en fait plus pour vous !
N'hésitez pas à me dire si vous n'avez pas de chapitre pour la semaine, soit c'est moi, soit c'est pas moi ou c'est mon étourderie et je règle tout ça rapidement !
* * * * *

Frédéric et Annabelle se faisaient face dans l'appartement lyonnais de Henry. Le plus vieux posa sa tasse de café sur la coupelle qu'il tenait et entra dans le vif du sujet.

— Si tu signes le contrat, il faut que tu saches que je ne serais plus ton manager pour la suite. Je ne serais même pas là à la fin du mois. Et honnêtement, avec ce qu'il s'est passé à ton dernier concert, enfin ton concert, je doute que tu ais un manager qualifié pour la suite. En revanche, je peux faire passer tes conditions pour rédiger ton nouveau contrat.

— Vous partez ?

— Il faut bien bouger un peu de temps en temps. Je bouge juste un peu plus tôt que prévu.

— Il s'est passé quelque chose ?

— Absolument rien de regrettable. Alors, ce contrat ?

— Je ne le renouvelle pas.

Frédéric se figea un instant avant de se détendre imperceptiblement.

— Tu as une agence qui t'attend ?

— Pas du tout. Je compte tracer mon propre chemin pour l'instant.

— Je ne te le conseille pas. Tu as beaucoup trop de fans pour pouvoir suivre. Tu ne peux pas non plus travailler, faire de la musique et gérer ton emploi du temps. Sans vouloir être pessimiste, tu devrais te trouver une agence.

— Ça fait beaucoup de votre part.

Le plus âgé releva les yeux vers elle pendant qu'elle buvait innocemment son chocolat chaud. Il posa tasse et soucoupe sur la table basse et s'enfonça dans le canapé. Il afficha un air désinvolte avant de lui répondre. Observé par Annabelle.

— Mon travail, c'est de trouver ce qu'il y a de mieux pour toi.

— Mais vous ne le serez plus bientôt. Vous n'avez pas à vous en soucier.

— Ce n'est pas parce que je pars que je ne ferais pas mon travail jusqu'au bout.

— Et vous n'avez plus de travail si je compte me lancer dans du vide. Ce n'est pas dans votre travail de vous occuper de moi quand je prends mon envol.

— Je suis plutôt perfectionniste.

— Jusqu'à saboter votre propre travail ?

Frédéric fronça les sourcils avant de sourire. Il laissa tomber son masque et se mit dans une position plus propice à cette conversation.

— Henry t'a dit quelque chose ?

— Il m'a dit que vous avez été viré juste après le concert. Enfin, votre licenciement est toujours en cours, mais ça date du soir du concert. On vous a trouvé à côté du tableau avec tous les machins. Enfin, ça c'est Franck qui me l'a dit.

— Et ?

— C'est pas compliqué de savoir ce qu'il s'est passé. Surtout quand vous avez insisté pour que je fasse des vocalises et avez bien appuyé la possibilité d'un problème technique.

Cette fois-ci Frédéric ria.

— Tu n'as pas de question ?

— Si. J'ai bien réfléchis à tout ça et je ne comprends qu'à moitié votre comportement. Admettons que vous vouliez le mieux pour moi, comment est-ce que vous vous êtes retrouvé à gérer les scandales par le silence ?

— Je dois t'avouer, l'homme reprit sa tasse, au début j'ai été déstabilisé de me retrouver à m'occuper de toi. Je ne connaissais ni toi ni Henry, donc aucun indice sur ta personnalité. J'ai fait ce qu'il me semblait le plus adéquat à la situation à ce moment. Légalement c'était aussi l'une des meilleures options. Bon, le public n'a pas eu l'air du même avis, mais enfin. Ensuite, je me suis dit que tu n'avais rien à faire ici. Je suis désolé si c'est moi qui t'ai dégoûté des agences et des maisons de disques.

— Vous saviez qui étais Ilona ?

— J'ai su dès le début qu'elle était la nièce de Warner et que Henry allait vers elle.

— Donc vous parliez d'elle quand vous parliez de trier mes amis.

— Ta mémoire est un peu trop bonne.

— Vous pensez que c'est elle qui a pris mon téléphone ?

Le manager s'arrêta. Il n'avait rien pour le prouver concrètement, il n'était pas non plus sûr à cent pourcents mais certaines coïncidences étaient suffisamment étranges pour ça.

— Tu ne penses pas que ce soit moi ?

— Impossible. Vous n'auriez pas autant insisté sur son état, sa réparation et que j'en aie un au plus vite. En plus, c'est des gens que vous pouviez utiliser pour moi. Vous êtes aussi le seul à avoir pu leur laisser ces mots aux AMAs. Vous êtes, en plus, partis avant qu'ils n'apparaissent devant BTS. Merci.

Le regard de quadragénaire se dirigea vers le côté un instant avant qu'il ne prenne une gorgée de sa boisson.

— Pas de quoi. Et sinon, tu es décidée à ne plus avoir d'agence ?

— Pour le moment, oui. On verra après ce qu'il se passe. Mais si vous voulez bien, j'ai encore une question.

— Je peux la refuser ?

— Pas celle-ci. Pourquoi avoir voulu changer ma manière de m'habiller ?

— Pour que tu perdes les complexes que tu pourrais avoir sur toi-même. Il arrive qu'on les perde une fois qu'on s'habitue à les montrer, et donc les assumer. Tu remarqueras que ça ne t'a pas enlaidie d'un poil, au contraire. Bon, j'avoue que sur ce coup-là je m'y suis vraiment mal pris, ajouta-t-il en voyant le visage de son artiste. Est-ce que tu comptes sortir un petit truc cette année ?

— Si c'est le cas, je peux vous demander des conseils ?

— Je ne suis pas gratuit.

— Parfait ! Vous connaissez l'application hIDe ?

— Je sens que je vais perdre un peu du stockage de mon téléphone.

Le sourire d'Annabelle s'agrandit encore alors que son second manager sortait son téléphone. Il pianota sur l'écran puis le montra à la jeune fille. Cette dernière l'attrapa sans en attendre la permission et cliqua sur le lien qu'elle venait de lui envoyer. Elle s'enregistra ensuite et rendit l'objet à son propriétaire. Non sans remarquer une notification du blog de Bellus.

— Vous suivez Bellus ?

— Je la surveille. Ce n'est pas pareil. Un autre chocolat ?

La jeune fille accepta, le laissant lui en préparer un nouveau. Tous les deux laissèrent ensuite de côté le travail pour discuter tranquillement. Annabelle voulait connaître, un peu tard peut-être, son futur ancien manager et ce dernier la laissait faire. Il avait aussi des choses qu'il voulait savoir de sa part. Maintenant qu'il pouvait satisfaire sa curiosité, il n'allait pas s'en priver.

* * * * *
Bon, nous en apprenons plus sur les motivations de Frédéric, que fait-on? On le garde? Ou on considère que non, il n'a pas suffisamment aidé Anna

De Dijon à Séoul tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant