De Dijon à Séoul tome 2

Chapitre 24

Amis lecteurs, bonjour!
Cela faisait un petit moment que je n'avais pas laissé de petit mot (je profite d'une petite accalmie du wifi pour le faire)
Que pensez-vous qu'il se passera?
Est-ce que vous avez une petite idée de la personne qui a piégée Anna avec les BTS? Y a t il des points qui vous semblent louches?

+ petite enquête de satisfaction : que pensez-vous de l'histoire?
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— Anna, est-ce que je peux te parler cinq minutes ?

L'interpellée sursauta en refermant la porte de sa chambre d'hôtel. Elle ne s'attendait pas à trouver là son ami. Elle le fixa quelques secondes et lâcha tout. Matthias ne semblait pas aller pour le mieux et comment il avait eu son emplacement actuel importait peu.

— Il y a un problème ?

— Je voulais te voir avant ton concert, évita-t-il. Je suis désolé, j'ai un peu demandé des renseignements confidentiels autour de moi...

— Y a pas de soucis. Dis-moi ce qui ne va pas.

— J'ai rompu avec Ilona.

La chanteuse cligna des yeux. Elle connaissait son ami et s'il n'avait pas changé, le fait qu'il utilise la première personne du singulier impliquait qu'il y a eu un problème suffisamment important dans le couple pour qu'il prenne cette décision. Même quand ses dernières petites amies s'étaient montrées insupportables, il avait utilisé le « on » à leur rupture.

— Tu veux en parler ?

— C'est plutôt que je dois t'en parler. Et avant ton concert. Autrement, crois-moi que je ne serais pas venu te voir ici, sans prévenir.

— Je t'écoute.

— Tout d'abord, il faut que tu saches que tu vas voir Ilona tout à l'heure. Et pas en tant que visiteuse, mais en tant qu'artiste. Elle sera accompagnée de Henry. Tu sais, je t'avais parlé de son oncle qui travaille à Warner ? C'est ton directeur. Je le savais, mais je pensais pas non plus qu'elle nous utiliserait, toi et moi, et lui accessoirement, pour ses propres fins.

— Qu'elle nous utiliserait ? C'est-à-dire ?

— Tu es l'une des artistes françaises les plus populaires en ce moment ! Ne l'oublie pas.

— Admettons qu'elle veuille m'utiliser, qu'est-ce que tu viens faire là-dedans ? Que je sache, vous étiez déjà ensemble avant qu'elle ne sache que tu me connaissais, non ?

— C'est vrai, elle a d'ailleurs pensé que j'étais un grand fan. Puis je lui ai dit et elle m'a proposé de m'aider à te retrouver. C'est à peu près là que tout a commencé à rouler. Elle a ensuite demandé spécifiquement à avoir Henry comme manager tout en se rapprochant de toi sans rien te dire. Je ne pense pas non plus être loin en disant qu'elle a un rapport avec tes scandales. Ce serait même fortement possible que ce soit elle qui ait fournit des preuves de ton soi-disant mauvais comportement.

Annabelle réfléchit. Son ami ne dirait rien s'il n'y avait pas pensé un long moment et s'il n'avait plus aucune preuve du contraire à quoi s'accrocher. Le fait qu'il aime Ilona appuyait ses dires. Il ne dirait jamais une telle chose si cela n'avait pas été prouvé à ses yeux.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— J'ai surpris certaines conversations, sans trop y prêter attention je l'avoue, avec son oncle. Puis je t'avoue que l'avoir vue plusieurs fois accompagnée de Henry sans qu'elle n'y prête attention ou qu'elle fasse semblant de ne rien savoir à son sujet a rajouté de l'eau à mon moulin. Ce qui m'a vraiment fait rassembler toutes les pièces du puzzle c'est quand elle m'a dit, il y a un jour ou deux qu'elle allait monter sur scène à tes côtés. J'ai ensuite retrouvé Henry pour lui demander des détails.

— Et ?

— Figure-toi qu'il ne peut rien dire. D'où la raison pour laquelle toi et moi n'avions rien su jusqu'à présent.

— Si ça ne vous dérange pas, vous continuerez de parler dans la voiture.

Les deux étudiants regardèrent en direction de Frédéric qui venait d'apparaître dans le couloir. Le manager affichait, comme à son habitude, un visage impassible, mais montrait la direction de l'ascenseur.

— Vous pourrez faire comme si je n'étais pas là tout à l'heure, mais je vais profiter de ce petit moment pour vous dire deux-trois choses. Pour la débutante, il n'y a aucun besoin d'être amicale. Ça ne te retombera pas dessus. Ce serait même plutôt l'inverse. C'est toujours un concert en playback, comme d'habitude, soit réactive au moindre problème technique. Comme promis, on parlera ensuite de ton contrat avec Warner, autour de Noël. D'ici-là, je te propose de te reposer, pour bien réfléchir à tes conditions et surtout, réviser tes partiels. Ça te va ?

La jeune fille hocha la tête, répondant ainsi à son manager. Le reste du trajet, jusqu'à la voiture, se fit en silence. Ensuite, Frédéric ouvrit la porte aux jeunes gens avant de se mettre à côté du chauffeur. Avec la permission de ce dernier, il installa une séparation pour les laisser parler. Puis, ils se rendirent à la salle de concert afin de répéter et voir les derniers détails. Monsieur Sicort laissa volontiers Matthias aux côtés d'Annabelle et le laissa participer avec quelques remarques. Ce qui étonna fortement les Falbalas.

Quelques heures plus tard, à deux heures du concert, Ilona arriva, accompagnée de son staff et de Henry. Elle arriva comme une fleur, pendant que Frédéric, et les Falbalas ainsi qu'Annabelle pouvaient le sentir, fulminait. La chanteuse était déjà habillée et se détendait en discutant avec Matthias, histoire d'aborder la soirée dans les meilleures conditions possibles. Elle-même ne comprenait pas comment la nouvelle venue pouvait apparaître aussi tard. Connaissant son ancien manager, ce ne devait pas être faute de le lui avoir répété.

Tout de suite, la brune voulue se montrer amicale, mais Frédéric la coupa dans son élan.

— Ne perdons pas de temps à papoter, on a votre performance à toutes les deux à vérifier. Vous n'avez jamais travaillé ensemble et vous arrivez tard ! On doit aussi voir vos réglages. Le pomponnage c'est après.

Les deux managers se mirent à la vigie pendant que les chanteuses se mettaient sur scène. Discrètement, Henry donna un coup de coude à son colocataire, lui donnant des bouchons d'oreille. Après un échange de regard, le plus âgé les accepta. Matthias, avec eux, s'assit, appréhendant le moment où son ex chanterait. Il fallut bien une bonne demi-heure pour trouver une tonalité correcte d'autotune et faire les branchements nécessaires.

— Vous auriez dû passer au studio avant.

— Je ne suis personne pour lui donner des conseils... Je sers juste d'agenda et de chauffeur. Enfin, d'accompagnateur.

— Il faudra lui dire qu'elle a fait de son mieux.

Surpris, Henry se tourna vers Frédéric. Il observa longtemps ce visage qui ne montrait aucune émotion avant de sourire et reposer ses yeux sur la scène.

— Personne ne vous empêche de le faire vous-même.

Le plus âgé lui jeta un regard bref, baissa tout aussi rapidement les yeux avant de les reposer sur sa célébrité.