CHAPITRE 3: Prise de contact

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Depuis sa voiture, Emilio observait attentivement la démarche imposante de Natalia qui se rendait à son cours de Pilate comme chaque jeudi. C'était le seul jour de la semaine où elle s'offrait du repos, loin de sa garde rapprochée et des caméras. Le visage dissimulé sous une casquette et des lunettes de soleil noires, il la sentait à la fois proche, mais également si loin d'elle. Si vraiment, c'était Maddie, Emilio voulait à tout prix qu'elle réponde aux nombreuses questions qu'il gardait au fond de lui.
Il resta devant l'immeuble jusqu'à ce qu'il l'aperçoive à nouveau. Elle semblait perdue dans ses pensées. Sa gestuelle lui rappela tellement Maddie qu'il en eut des frissons, mais il avait de plus en plus de mal à croire que cette fille était une autre, tant elle ressemblait à celle qu'il aimait.
Comme toujours, elle prit sa voiture pour un spa qui se trouvait à quelques rues de son cours de Pilate.

Emilio qui avait déjà pris un rendez-vous quelques jours avant, attendit qu'elle entre avant de la suivre.

Le bâtiment était immense et chaque personnalité avait son espace aménagé à sa convenance. Emilio était dans un lieu que l'établissement lui avait proposé par défaut et comme il l'avait souhaité, il était à un mûr de Natalia Arteaga.

Natalia raffolait des massages et des séances d'acupuncture du jeudi, ça lui permettait d'évacuer le stress accumulé après sa longue semaine de travail et grâce à ce moment qu'elle s'offrait toutes les semaines, elle parvenait à prendre du temps pour elle, loin des membres de sa famille.

Les yeux sur son écran de téléphone, elle écrivait à son mari en sortant de son dernier massage de la journée quand elle heurta un homme.
_ Pardon ! Je ne... Elle s'interrompit en croisant le regard de l'homme qui semblait se perdre dans le sien.
_ Ce n'est pas grave. Susurra-t-il en lui ramassant le portable qu'elle avait fait tomber. Voilà pour vous.
_ Je vous remercie...
_ C'est incroyable. Chuchota Emilio fasciné par la ressemblance.
Elles n'avaient pas la même couleur de yeux, mais bien le même regard. Il n'y avait aucun doute, cette fille était bien Maddie.
_ Euh excusez-moi... On se connaît ? Dit la fille en faisant un pas en arrière. Vous m'observez énormément et c'est... Très étrange. Dit-elle en le dévisageant.
_ Désolé vous... Bref, je me présente... Emilio Castillo et vous êtes...
_ Mariée... Et je dois y aller... Bonne journée à vous. Trancha la jeune fille d'une voix sèche.

Emilio la regarda s'en aller et pas une fois, elle ne se retourna. Pendant une fraction de seconde, il était persuadé que c'était elle, mais sa voix plus fine, son regard hautain et son insolence lui faisaient énormément douter. Si c'était vraiment Maddie, elle aurait été choquée de le voir.

De retour chez lui, Emilio raconta absolument tout à son petit frère qui appuya ses doutes vis à vis de la jeune fille. Comme ce n'était pas elle, il fallait qu'ils s'en aillent, c'était assez clair à présent, mais l'homme refusa catégoriquement de rester sur un échec. Maddie était quelque part et ce pays était sa première piste en six ans.

_ J'ai réfléchi... Je pense faire affaire avec les Montoya. Annonça-t-il à son frère qui faillit s'étouffer avec ses céréales.
_ Tu te moques de moi !! Je te rappelle que tu as des affaires au Mexique !
_ Je sais qu'il y a quelque chose d'étrange avec cette Natalia... J'avais l'impression d'avoir Maddie en face de moi... Je ne vais pas partir d'ici sans être sûr de ce qui se passe réellement dans cet endroit.
_ Tu es vraiment sûr de ce que tu fais là ?
_ Oui... Très, je ne m'éterniserai pas ici, tu n'as pas à t'inquiéter alors respire, on va retourner au Mexique dès qu'on aura fait la lumière sur ce sujet et je suis catégorique.

...

Enrique avait les yeux sur sa sœur qui venait de rentrer de sa longue journée de mise en beauté mais contrairement à d'habitude, elle semblait extrêmement irritée, chose qui l'interpella immédiatement.
_ Bonjour charmante soeur! Lança-t-il à son intention.
_ Tu veux quoi?
_ Oh! Je me disais bien que tu avais l'air vachement en colère... Quelqu'un t'a massé trop fort ou quelque chose comme ça?
_ Je veux que tu t'occupes de ta vie et que pour une fois, tu me laisses tranquille...
_ Oh! Quelle insolence, c'est incroyable comment tu as changé. Sourit-t-il.
Elle le dévisagea méchamment avant d'aller dans sa chambre. Alors qu'elle avait lutté pour évacuer la rage qui bouillonnait en elle, le sourire suffisant d'Enrique l'avait fait craquer.
_ Je te déteste!! S'écria la jeune fille avant d'étouffer son cri dans un oreiller.
Des larmes dévalèrent ses joues en cascade sans qu'elle ne parvienne à les arrêter. Elle se sentait si mal que sa gorge lui brûlait. Comment supporter cette angoisse dans ces conditions.
_ Maman... Entendit-elle depuis la porte.
Elle chassa immédiatement ses larmes et sourit à son fils qui la fixait avec inquiétude. En levant les yeux plus haut, elle tomba sur le sourire tendre de son mari qui semblait tout aussi inquiet que leur enfant.
_ Arcelio... Tu... Tu rentres super tôt, aujourd'hui... Dit-elle en le rejoignant.
_ Oui... J'ai été informé que Mica avait fait un malaise donc je suis allé le chercher... une allergie aux amandes.
_ Oh mon bébé ! Ça va aller ?! Paniqua Natalia en prenant son visage en coupe.
_ Ne t'en fait pas... On lui a injecté son médicament et quand je suis venu, il allait un peu mieux.
Elle soupira de soulagement en prenant son garçon dans ses bras.
_ Toi par contre tu n'as pas l'air d'aller bien... Tu veux qu'on en parle ?
_ Non ça va... J'ai juste eu un petit moment de faiblesse, mais c'est vite passé... Tu sais bien que je ne suis pas du genre à me perdre dans mes émotions mais, je vais juste préparer mon rendez-vous demain. Assura Natalia avec une sûreté qu'il lui connaissait bien.
Il lui gratifia d'un sourire avant de prendre leur enfant pour partir, la laissant avec ses nombreuses pensées.

En retournant dans la grande pièce de séjour, il surprit Enrique dans une conversation avec le fameux Emilio Castillo.

_ Oui sans doute... Je me ferais un plaisir... Oui. On dit demain alors ? C'est super.
_ C'est votre poulet ?
_ Ouais... j'entame les choses sérieuses. Sourit Enrique.

EL CONTRATO PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant