CHAPITRE 15: Willy Medina

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À son arrivée au Mexique, Emilio n'eut même pas une minute de répit, qu'il se précipitait déjà à l'hôpital où se trouvait Willy Medina, dans un état critique. D'après ce que son ami Maximiliano lui avait dit, Medina avait été victime d'une tentative d'assassinat, une conséquence directe de sa décision de vouloir démanteler le cartel dont il faisait partie.

_ Pourquoi vouloir les arrêter ? Ça semble vraiment soudain de sa part, objecta Emilio, méfiant.
_ Je partage ton avis, admit Maximiliano alors qu'ils marchaient rapidement dans le couloir de l'hôpital.

Dans une chambre hautement sécurisée, Willy Medina était relié à de nombreuses machines. Il avait été gravement battu et avait reçu trois coups de couteau, qui auraient pu lui être fatals si un autre prisonnier ne lui avait pas prodigué les premiers secours, en stoppant l'hémorragie jusqu'à l'arrivée des gardiens dans les douches. Deux heures plus tard, le directeur de la prison avait été contraint de signer une sortie d'urgence vers un hôpital adapté, où plusieurs interventions avaient été nécessaires pour stabiliser son état. Cependant, d'après le chirurgien, il n'était pas encore tiré d'affaire. Une opération de la mâchoire et une autre pour réparer les blessures causées par l'arme blanche étaient indispensables... Il était dans un sale état.

La chambre de Medina était constamment surveillée par deux agents de police, qui se faisaient remplacer toutes les trois heures, car le prisonnier n'avait droit à aucune visite durant son séjour à l'hôpital.

_ Tu devrais m'attendre ici, dit Maximiliano à Emilio avant de s'approcher des deux agents qui le regardaient fixement.
Maximiliano sortit son insigne et engagea une courte discussion avec eux avant de faire signe à Castillo de s'approcher, ce que son ami fit sans tarder.
_ Entrons, lui dit-il en se tournant vers les deux hommes, qui s'écartèrent pour les laisser passer sans un commentaire.

Dès qu'il entra, Emilio fixa Willy Medina, dont le visage était totalement déformé par les coups reçus en prison. Malgré cet état pitoyable, Castillo ne ressentait aucune compassion, au contraire, il éprouvait un plaisir sadique à observer ce spectacle désolant.
_ La première fois que je l'ai vu, il était assez conscient pour me dire qu'il voulait te parler... Mais je pense qu'il est sous sédatif, expliqua Maximiliano.
_ J'imagine...
_ Tu veux qu'on essaye de le réveiller ? demanda Maximiliano en s'approchant de l'homme qui ouvrit faiblement ses yeux enflés, injectés de sang.
_ Pas besoin finalement... Tu as l'air bien amoché, lança Castillo à l'intention de Willy, qui se contentait de le fixer.
Emilio était convaincu que Medina voulait lui parler, son regard insistant le trahissant, mais il était impossible de communiquer à cause du tube dans sa gorge.
D'une main tremblante, Willy sortit un portable qu'il avait dissimulé sous sa robe d'hôpital.

_ Il veut que tu le prennes, apparemment, informa Maximiliano en plissa suspicieusement le regard vers le détenu.
_ A quoi tu joues, Rivera ? demanda Castillo, mais l'homme continuait de tapoter son index sur le portable, le regard planté dans le sien. Finalement, Castillo prit l'appareil et le rangea immédiatement dans la poche intérieure de sa veste.
_ J'imagine que c'est pour ça que tu voulais tant me voir... J'aimerais savoir ce qu'il y'a... Lui demanda Castillo mais l'homme secouait négativement, incapable de lui dire quoi que ce soit.
_ J'espère juste pour toi que ça en vaut la peine.
L'homme acquiesça d'un mouvement faible, ce qui fit souffler Castillo qui avait toujours cette colère en lui lorsqu'il se retrouvait à côté de cet homme.
_ Apparemment, tu as enfin décidé de balancer tes amis, ajouta Emilio. Je me demande qui t'a convaincu de faire une chose pareille ?

_ Et moi, je me demande qui vous a autorisés à rendre visite à un détenu qui en plus est un témoin protégé par la FGR, intervint un homme en passant la porte dans une démarche à la fois calme et prétentieuse.
C'était un grand brun à barbe, commissaire de la FGR, La Fiscalía General de la República.
La FGR était l'institution fédérale mexicaine chargée d'enquêter et de poursuivre les crimes fédéraux, tels que les cartels de la drogue, le trafic d'êtres humains et la corruption. Indépendante du gouvernement, la FGR travaillait souvent en collaboration avec des agences internationales comme la DEA. C'est lors d'une enquête sur un réseau de traite de jeunes filles, de trafic de drogue et de corruption, dans lequel Willy Medina était impliqué, qu'Andrés Muñoz avait rencontré Maximiliano. Leur première rencontre, au cours de cette opération, avait été tendue, et ils ne s'étaient pas du tout appréciés. Depuis, un froid persistant marquait leurs interactions, en dépit de la nécessité de collaborer qu'ils s'étaient chacun forcer d'avoir pour mettre Medina hors d'état de nuire.

EL CONTRATO PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant