Chapitre 4

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25 mai 2023 – Nice – PDV Liv

Il était beaucoup trop tôt pour se lever, d'autant plus après la nuit que je venais de passer. Je me retrouvais un peu perturbée par Charles et son abonnement à mon compte Instagram sans trop pouvoir m'expliquer pourquoi. Après tout, il voulait simplement discuter de musique. Autrement dit de ma passion. Ce n'était donc pas une situation si terrible que ça. Mais quelque chose dans mon inconscient était en alerte sans que je parvienne à mettre le doigt dessus.

Mon second réveil sonna à 5h50, me forçant à sortir du lit. J'exerçais depuis presque un an et demi le métier de sage-femme à l'hôpital de Nice. J'avais décidé de quitter la Norvège dès ma majorité et de laisser ma pratique du piano au stade de passion. En outre, ce travail m'apportait tellement de joie et de gratitude que je n'aurais pas pu m'imaginer l'arrêter totalement. Mêmes si les gardes étaient parfois longues et éreintantes, le bonheur qu'éprouvaient les mamans en accueillant leur nouveau-né était contagieux. Certaines journées étaient malgré tout plus dures que d'autres, notamment lorsque nous avions été amenés à perdre le bébé.

Un café et une tranche de pain beurré plus tard, je sortis pour rejoindre le bus qui m'amenait jusqu'à l'hôpital. Dès lors que je quittais mon appartement, tout une routine faites d'automatismes se mettait en marche : bus, pointage de mon badge, passage aux vestiaires, relève des collègues de nuit et visites aux futures mères déjà présentes dans le service. Ce matin, la maternité était étrangement calme. Seule une patiente était présente en salle d'accouchement car elle avait ressenti ses premières grosses contractions au cours de la nuit. Néanmoins, sa fille ne semblait pas décidée à pointer le bout de son nez tout de suite. Ma collègue Hannah et moi-même étions donc installées dans la salle de soins en restant tout de même à l'affut d'une éventuelle urgence qui arriverait. Hannah avait réalisé ses années d'études en même temps que moi. Nous étions très rapidement devenues amies même si nos caractères étaient très différents. J'étais plutôt de nature réservée tandis que Hannah était, à l'inverse de moi, la définition de l'adjectif « extravertie ». Elle avait vécu en Suède jusqu'à ses sept ans nous nous étions alors naturellement rapprochées du fait de nos origines semblables. Elle était une sage-femme efficace, empathique et très à l'écoute. En somme, elle avait toutes les qualités requises et était toujours d'une grande aide lorsque je faisais face à une prise en soin difficile. Aucune de nous deux n'était d'humeur particulièrement bavarde aujourd'hui. Je vaquais donc sur mon téléphone et ne pu m'empêcher de retourner vérifier mon compte Instagram. Mon nombre d'abonné toujours identique m'indiquait que Charles n'était pas revenu sur ses pas. Hormis cette demande d'abonnement, je n'avais pas eu d'autres signes de lui. Je savais donc pas s'il avait consulté ou non mes photos. Je défilais alors les clichés de mon propre profil en les trouvant soudain insignifiants. La mer, des paysages, du ski, des animaux, l'hôpital ... et ma tête bien sûr. Pourquoi ce qu'il pouvait penser de moi m'important autant d'un seul coup ?? J'eu brusquement envie de savoir moi aussi qu'elle était sa vie, ses passions ... Sans pour autant m'abonner en retour, je cliquai sur son pseudo et croisai les doigts pour que son profil ne soit pas en privé. Non seulement son compte était en public, mais il était aussi certifié. Hannah dû remarquer mes yeux qui s'écarquillèrent, ou peut-être le soupir qui traduisit ma surprise et se pencha vers moi pour regarder l'écran de mon téléphone

- Bah alors, on se rince l'œil à ce que je vois, rigola-t-elle

- Tu le connais ? demandai-je simplement en appuyant sur la première photo pour la visualiser en plein écran

- Évidement Liv ... Comme tout le monde. Je vis pas dans une grotte.

- Ah, constatai-je. Ça doit être moi qui vis dans une grotte dans ce cas.

- Quoi ?? Me dis pas que tu connais Charles Leclerc meuf. Lord Perceval !! Tu me fais une blague, t'es drôle, déclara la suédoise en me prenant mon téléphone des mains.

- Hannah rend moi ça s'il te plait

- MAIS QUOI, ATTENDS. C'est écrit « s'abonner en retour » je suis pas folle ? Quand et pourquoi il t'a suivi ?? Bien-sûr que tu vas t'abonner en retour ma cocotte, annonça-t-elle en appuyant sur mon écran. Et voilà. Tu vas m'inviter à tous les Grands Prix c'est un truc de ouf !!

- Grand Prix de quoi ? De quoi te me parle ? demandai-je perdue

- Ah tu blaguais pas quand tu disais que tu savais pas qui il était .... Tu m'étonneras toujours je te jure. Dis-moi d'abord comment tu le connais, et je te dis ensuite tout ce qu'il y a à savoir sur lui.

Après toutes les explications au sujet de notre rencontre, Hannah finit par m'annoncer que Charles était en fait un pilote de formule 1 mondialement connu. Elle en profita pour rigoler de moi qui, visiblement, ne vivais pas dans ce monde-là où tout le monde le supportait chaque week-end.

La vie au sein de l'hôpital repris après cette parenthèse automobile. Nous allâmes chacune nous occuper de nos patientes, si bien qu'il était plus de 13 heure lorsque je vis un message de Charles envoyé plus tôt dans la journée

« charles_leclerc : Hey ! Merci de m'avoir suivi en retour. Je voulais pas t'envoyer de messages plus tôt, j'avais pas envie de que tu me prennes pour un psychopathe ».

CODE ROUGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant