CODE ROUGE

Chapitre 22

9 juillet – Monaco – PDV Charles

Je n'étais pas resté bien longtemps à Monaco puisque le week-end en Autriche s'enchainait directement avec celui à Silverstone. Liv ne m'avait pas accompagnée cette fois-ci du fait de son emploi du temps au travail qui ne lui permettait pas de s'absenter un nouveau week-end.

J'étais moyennement satisfait des essais qualificatifs qui m'avaient permis de me placer sur la grille en quatrième position. Malheureusement, la course s'était avérée encore plus difficile si bien que je terminais neuvième. Arthur ayant décidé de rester sur les terres Anglaises jusqu'au tournoi de Wimbledon auquel nous étions invités, c'est seul que j'empruntai le jet privé pour rentrer sur Monaco. Je ressentais le besoin d'être chez moi et de prendre un temps de repos. Je n'étais donc même pas certain de vouloir réellement assister au tournoi de tennis alors que j'appréciais vraiment ce sport. D'autre part, j'étais contrarié par des photos qui m'avait été transmises et qui montraient Liv avec mon frère dans le paddock lors de la course au Red Bull Ring. Pour autant, je savais pertinemment qu'il s'agissait du prix à payer si je souhaitais que la norvégienne m'accompagne sur les GP. J'espérais simplement que personne n'aurait fait attention à sa présence lors du week-end. Néanmoins, Arthur ayant déjà une petite-amie, tous les yeux s'étaient braqués sur cette nouvelle venue. Par chance, le visage de Liv n'était pas discernable sur les clichés qui étaient sortis dans la presse. J'en avais rapidement discuté avec elle au téléphone et même si cela l'effrayait, ce qui était fait était fait ...

Le voyage m'avait sembler durer une éternité. J'étais bien content d'arriver enfin à destination. En me garant en bas de chez moi, j'aperçus de la lumière provenant de la fenêtre de mon salon.

« - Merde quel con, j'ai oublié d'éteindre avant de partir, prononçai-je pour moi-même en sortant de mon véhicule »

J'attrapai mon sac et me dirigeai en vitesse vers mon appartement. C'est seulement une fois devant la porte que j'entendis une mélodie retentir. Je réalisai alors que Liv devait être là. J'entrai sans faire de bruit, déposai mes chaussures dans l'entrée et m'avançai le plus discrètement possible jusqu'à avoir le piano dans mon champ de vision. La jeune blonde se tenait dos à moi, assise bien droite sur le tabouret et laissait ses doigts aller sur le clavier. Au final, je ne l'avais que peu entendu jouer jusqu'à présent, si bien que je me refusais d'interrompre ce moment. Pour garder une trace de cet instant suspendu, je sortis mon téléphone et commença à filmer. L'émotion monta en moi lorsque je me rendis compte qu'il s'agissait d'un titre très cher à mon cœur. Les notes remplissaient la pièce et un sourire s'installait sur mon visage. Je laissai planer quelques secondes de silence lorsque le morceau s'acheva

« - Je veux que tu m'apprennes celle-ci, demandai-je doucement, mon téléphone toujours à la main

Liv sursauta sur le tabouret et se retourna brusquement dans ma direction en plaçant une main contre son cœur

- T'es là depuis quand ? questionna-t-elle. Tu m'as fait trop peur

- Un peu moins de cinq minutes, je sais pas exactement, répondis-je en m'approchant d'elle

- Ah oui donc plus ou moins depuis le début quoi ... Et tu m'as filmé en plus ? protesta-t-elle en apercevant mon téléphone encore allumé

- Exact, soupirai-je toujours ému, le sourire aux lèvres. Liv, quand mon père est tombé malade, mes parents écoutaient cette chanson tout le temps à la maison. Je suis très sérieux quand je dis que je veux l'apprendre.

- C'est promis, affirma la blonde en se levant pour venir dans mes bras

- Quel plaisir de te trouver là en rentrant, je suis trop heureux après ce week-end compliqué