CODE ROUGE

Chapitre 31

[TW : passages à connotation sexuelle] 

6 septembre – Grèce – PDV Liv

Casquette vissée sur la tête et lunettes de soleil sur le nez, je profitai de cette fin d'après-midi à l'ombre de la pergola en sirotant un thé glacé. Je m'autorisais enfin à ne penser à rien, l'esprit loin de l'hôpital et de ses journées intenses.

« - Tu savais que les familles royales de Norvège et de Grèce avaient des liens de parenté ? demandai-je en levant le nez de mon livre

- Alors ça Liv, ironisa Charles depuis la piscine, je sais pas si je vais m'en remettre. Est-ce que je vais réussir à dormir ce soir en sachant ça ?

Assise sur mon transat, je soupirai et reportai mon attention sur mon bouquin qui concernait l'histoire de la Grèce. Quelques minutes plus tard, des gouttes d'eau virent s'écraser sur les pages, m'obligeant à relever la tête vers le pilote qui était sorti du bassin pour venir jusqu'à moi. Les cheveux mouillés et le visage marqué par le soleil, je mordis l'intérieur de ma joue tant je le trouvais beau. Ses fossettes faisaient un peu plus chavirer mon cœur à chacun de ses sourires. À cet instant, je m'estimais heureuse de porter mes lunettes de soleil. Mes yeux m'auraient trahi à coup sûr.

- Sans déconner, on s'en fiche pas un peu de l'histoire de la Grèce ? Vient au moins mettre tes jambes dans l'eau, ordonna-t-il en retirant ma casquette et me portant en direction de la piscine.

Je laissai tomber mon livre et m'accrochai au cou de Charles tant bien que mal avec mon poignet dans le plâtre. Vêtue simplement d'un maillot de bain et d'un vieux tee-shirt, le contact de ses mains sur ma peau avait le don de m'électriser. Quelques secondes après, j'avais en effet les jambes dans l'eau et Charles avait déjà replongé. Il revint en ma direction avant de se planter devant moi et de poser ses mains sur mes cuisses

- Putain Charles c'est froid, me plaignais-je en ayant un léger mouvement de recul

- Non mais je rêve, s'exclama-t-il, c'est une nana qui a grandi dans un pays où il fait -1000 degrés à l'année qui me dit que l'eau en Grèce est trop froide !

- Qui te dit que c'est pas pour cette raison précise que j'ai rejoint la Côte d'Azur ? me défendis-je en remontant mes lunettes de soleil sur ma tête

- T'es épuisante, rigola le pilote en laissant glisser ses mains sous mon tee-shirt jusque dans mon dos

Mes jambes s'écartèrent juste assez pour laisser son corps avancer et se refermèrent dans son dos. Sa tête appuyée contre mon ventre, je frissonne alors que ses mains dessinent des petits cercles sur le bas de ma colonne vertébrale. J'entendis le monégasque pousse un soupir avant qu'il ne relève sa tête pour planter ses yeux dans les miens

- Tu me rend fou je te jure, souffla-t-il avant de soulever très légèrement mon tee-shirt pour déposer un baiser juste au-dessus de mon nombril, à la naissance de ma cicatrice. Comment t'as fait pour prendre possession de mon cœur, mon corps et mes pensées en si peu de temps ?

Mon abdomen se contracta et mes yeux se fermèrent automatiquement à ce contact. Mes doigts vinrent se loger dans les cheveux humides de Charles pour éloigner légèrement sa tête. J'avais la sensation de devenir cinglée depuis que j'avais recroisé mon ex petit-ami il y a un peu moins de deux semaines. Depuis cette fameuse soirée en boite de nuit, il n'était pas rare que je fasse des cauchemars du jour ou Matthieu avait failli me tuer. Même s'il n'avait rien dit, je savais que Charles l'avait remarqué puisqu'à chaque fois, il se débrouillait pour poser sa main du côté gauche de ma cage thoracique comme pour me rappeler que j'étais là, vivante, et que tout allait bien. J'avais la sensation qu'il stoppait une hémorragie en réalité inexistante par ce simple geste.